Au cours de la prise d’un biberon de lait il se produit une
entrée d’air dans le biberon, que visualise l’apparition de bulles
à l’interface entre le lait et l’air. Une conséquence en est «
l’aérophagie du nourrisson », qui favoriserait les régurgitations
et les coliques intestinales. En traversant le lait, l’air pourrait
aussi dégrader l’acide ascorbique (vit. C), et réduire la teneur en
α-tocophérol (vit. E) et en rétinol (vit. A), comme le démontrent
les résultats de l’expérimentation suivante.
Sept modèles de biberon, dont 4 munis de dispositifs «
anti-aérophagie », ont été remplis avec 100 ml de lait de femme
poolé ou de lait de vache modifié, enrichi en fer ou en DHA (acide
docosohexaénoïque). Le lait a ensuite été aspiré avec une pompe
électrique au débit de 5 ml/ min afin de simuler la prise d’un
biberon. La vit. E et la vit. A ont été dosées aux temps 0, 5 min,
10 min, 15 min et 20 min.
Les concentrations en vit. E et A ont baissé progressivement
dans le lait retiré des différents biberons.
A 20 min leur diminution, exprimée en pourcentage de la
concentration initiale, variait avec le lait et le modèle de
biberon. La baisse de la vit. E atteignait un maximum de 30 % pour
le lait de femme, 35 % pour le lait de vache modifié enrichi en
fer, et 32 % pour le lait de vache enrichi en DHA. Celle de la vit
A atteignait un maximum de 9,5 % pour le lait de femme, 12 % pour
le lait de vache modifié enrichi en fer, et 11 % pour le lait vache
modifié enrichi en DHA. Les 2 modèles de biberon où les vit. E et A
étaient les mieux conservées présentaient un dispositif
anti-aérophagie : l’un un véritable évent (biberon Dr Brown),
l’autre un fond dévissable avec une membrane.
La baisse des concentrations en vit. A et E était liée à
l’entrée d’air dans les biberons, et plus précisément, au passage
de l’air à travers le lait. Les concentrations en vitamines
restaient à peu près stables dans du lait prélevé sans aspiration ;
le biberon Dr Brown était le seul dans lequel on ne voyait pas de
bulles apparaître à l’interface lait/ air. Dans un modèle linéaire
mixte, le temps écoulé, les bulles, et le produit des deux, plus le
type de lait pour la vit. A, permettaient de prédire les
concentrations des vit. E et A. (Le volume d’air accumulé dans le
haut des biberons n’est pas une variable indépendante).
Il est possible que l’effet de l’air sur les vit. E et A soit
secondaire à la dégradation de la vit. C, et à la perte du pouvoir
anti-oxydant qui en résulte.
L’une des réflexions que suscite cette étude concerne le lait de
femme tiré puis donné à boire au biberon. Le procédé est couramment
utilisé par les mères qui veulent continuer à allaiter après avoir
repris leur travail. La teneur en vit. C, E et A du lait de femme
baisse au cours de la prise du biberon. Une recherche clinique est
nécessaire pour préciser l’impact potentiel de cette baisse sur le
statut nutritionnel de l’enfant, en particulier s’il est né
prématurément.
Dr Jean-Marc Retbi
Francis J et coll. : Decreasing retinol and α-tocophérol
concentrations in human milk and infant formula using varied bottle
systems. Maternal Child Nutrition 2012 ; 8 : 215-224
entrée d’air dans le biberon, que visualise l’apparition de bulles
à l’interface entre le lait et l’air. Une conséquence en est «
l’aérophagie du nourrisson », qui favoriserait les régurgitations
et les coliques intestinales. En traversant le lait, l’air pourrait
aussi dégrader l’acide ascorbique (vit. C), et réduire la teneur en
α-tocophérol (vit. E) et en rétinol (vit. A), comme le démontrent
les résultats de l’expérimentation suivante.
Sept modèles de biberon, dont 4 munis de dispositifs «
anti-aérophagie », ont été remplis avec 100 ml de lait de femme
poolé ou de lait de vache modifié, enrichi en fer ou en DHA (acide
docosohexaénoïque). Le lait a ensuite été aspiré avec une pompe
électrique au débit de 5 ml/ min afin de simuler la prise d’un
biberon. La vit. E et la vit. A ont été dosées aux temps 0, 5 min,
10 min, 15 min et 20 min.
Les concentrations en vit. E et A ont baissé progressivement
dans le lait retiré des différents biberons.
A 20 min leur diminution, exprimée en pourcentage de la
concentration initiale, variait avec le lait et le modèle de
biberon. La baisse de la vit. E atteignait un maximum de 30 % pour
le lait de femme, 35 % pour le lait de vache modifié enrichi en
fer, et 32 % pour le lait de vache enrichi en DHA. Celle de la vit
A atteignait un maximum de 9,5 % pour le lait de femme, 12 % pour
le lait de vache modifié enrichi en fer, et 11 % pour le lait vache
modifié enrichi en DHA. Les 2 modèles de biberon où les vit. E et A
étaient les mieux conservées présentaient un dispositif
anti-aérophagie : l’un un véritable évent (biberon Dr Brown),
l’autre un fond dévissable avec une membrane.
La baisse des concentrations en vit. A et E était liée à
l’entrée d’air dans les biberons, et plus précisément, au passage
de l’air à travers le lait. Les concentrations en vitamines
restaient à peu près stables dans du lait prélevé sans aspiration ;
le biberon Dr Brown était le seul dans lequel on ne voyait pas de
bulles apparaître à l’interface lait/ air. Dans un modèle linéaire
mixte, le temps écoulé, les bulles, et le produit des deux, plus le
type de lait pour la vit. A, permettaient de prédire les
concentrations des vit. E et A. (Le volume d’air accumulé dans le
haut des biberons n’est pas une variable indépendante).
Il est possible que l’effet de l’air sur les vit. E et A soit
secondaire à la dégradation de la vit. C, et à la perte du pouvoir
anti-oxydant qui en résulte.
L’une des réflexions que suscite cette étude concerne le lait de
femme tiré puis donné à boire au biberon. Le procédé est couramment
utilisé par les mères qui veulent continuer à allaiter après avoir
repris leur travail. La teneur en vit. C, E et A du lait de femme
baisse au cours de la prise du biberon. Une recherche clinique est
nécessaire pour préciser l’impact potentiel de cette baisse sur le
statut nutritionnel de l’enfant, en particulier s’il est né
prématurément.
Dr Jean-Marc Retbi
Francis J et coll. : Decreasing retinol and α-tocophérol
concentrations in human milk and infant formula using varied bottle
systems. Maternal Child Nutrition 2012 ; 8 : 215-224
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