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    Message par Dr soussou23 Sam 16 Juin 2012, 01:45

    L'APPENDICITE AIGUË




    I- DEFINITION – GENERALITES :

    L'appendicite aiguë se définit par l'inflammation de l'appendice vermiculaire.

    Elle est actuellement l'urgence abdominale la plus fréquente. Sa responsabilité doit être évoquée devant tout abdomen

    aigu, surtout lorsque les symptômes prédominent dans l'étage sous-mésocolique.

    Le diagnostic d'appendicite aiguë implique l'intervention immédiate car il n'y a pas de traitement médical, il n'y a pas de

    parallélisme entre la clinique et le degré des lésions.

    L'appendicite se complique de perforation avec péritonite en l'espace de quelques heures.

    II- PATHOGENIE :

    L'infection appendiculaire peut se concevoir selon 3 modes

    ➨ Par voie hématogène: Exceptionnelle, la porte d'entrée est située à distance et les germes atteignent l'appendice par

    voie sanguine.

    ➨ Par voie de contiguïté: L'atteinte appendiculaire se fait de dehors en dedans à partie d'un foyer infectieux du

    voisinage, en particulier gynécologique.

    ➨ Par voie endogène: La plus fréquente. Les germes responsables sont ceux retrouvés dans la lumière colique voisine.

    Pour entraîner l'infection appendiculaire, certaines conditions sont nécessaires

    • L'oblitération de la lumière appendiculaire prédispose à l'augmentation de la pression intra-luminale et à la pullulation

    microbienne en vase clos.

    • L'oblitération appendiculaire relève de causes variées, coprolithe, corps étranger (noyaux), parasites, hypertrophie

    lymphoïde, etc.

    • L'altération de la vascularisation appendiculaire entraîne un infarctus nécrotique de la muqueuse qui constitue le

    point de départ.

    III- ANATOMIE PATHOLOGIQUE :

    Les lésions peuvent se succéder par ordre de gravité croissant ou apparaître d'emblée avec un max d'intensité.

    A. Appendicite catarrhale: L'organe est hyperhémié, congestif avec une hypervascularisation séreuse.

    Il n'y a pas de réaction péritonéale.

    B. Appendicite ulcéreuse: L'appendice est rouge, turgescente et oedémaciée.

    Elle présente quelques dépôts de fausses membranes.

    Histologiquement, la muqueuse présente des ulcérations.

    Le contenue de la lumière est purulent.

    La réaction péritonéale est de type séreux.

    C. Appendicite abcédée: Il s'agit d'un véritable abcès appendiculaire.

    La paroi est infiltrée de micro-abcès.

    Les fausses membranes sont très nombreuses.

    La réaction péritonéale est de type séro-hématique.

    D. Appendicite gangreneuse: L'appendice est verdâtre, nécrotique avec des plages de sphacèles noirâtres.

    Histologiquement, il y a destruction complète de tous les éléments de la paroi appendiculaire.

    La réaction péritonéale se présente sous forme d'un exsudat louche et nauséabond.

    L'évolution de ces lésions est variable et imprévisible. Certaines appendicites catarrhales peuvent régresser, mais le plus

    souvent, la progression de lésions aboutit à la perforation. Une telle éventualité peut inaugurer l'histoire appendiculaire lorsque

    les phénomènes de nécrose prédominent d'emblée.

    IV- DIAGNOSTIC CLINIQUE D'UNE APPENDICITE AIGUË DE L'ADULTE EN POSITION ILIAQUE DROITE:

    Signes fonctionnels

    1. Douleur, toujours présente.

    • Débute souvent au niveau de la région épigastrique et se localise au bout de quelques heures au niveau de la

    FID.

    • Lancinante.

    • Permanente.

    2. Vomissements, alimentaires puis bilieux. Parfois remplacés par des nausées.

    3. Troubles du transit, habituellement constipation, les diarrhées témoignent généralement d'une forme toxique.

    Signes généraux

    1- Température légèrement élevée.

    2- Pouls modérément accélérée.

    3- Langue saburrale.

    Signes physiques, 2 signes sont capitaux et suffisent au diagnostic

    1. Douleur provoquée à la palpation douce et progressive de la FID. Il s'agit d'une zone et non d'un point, située à la

    jonction des 2/3 internes et du 1/3 externe de la ligne reliant l'ombilic à l'EIAS.

    2. Défense (retentissement sur la séreuse péritonéale avec contracture du muscle grand droit)

    3. Le toucher rectal retrouve une douleur vive accentuée à droite.

    Le diagnostic de l'appendicite aiguë se résume donc en une douleur à la FID (spontanée et provoquée) avec fièvre et

    contracture.

    Les autres signes sont accessoires

    o Signe de Mac Burney, douleur à la palpation de la FID.

    o Signe de Bloomberg, douleur à la décompensation brutale de la FID.

    o Signe de Rowsing, douleur à la FID par compression de la FIG.

    o Signe de Drachter, douleur à la FID par percussion du talent.

    o Signe de Head et Mackenzie, hyperesthésie de la FID avec abolition ou diminution des réflexes cutanés dans la FID.

    V- DIAGNOSTIC PARACLINIQUE :

    Il est de secours modeste

    A. FNS: Montre une hyperleucocytose avec polynucléose.

    B. ASP: Montre une image aérique ou hydro-aérique à hauteur du promontoire et du coté droit. Parfois, il révèle la

    présence d'un coprolithe calcifiée de la FID.

    VI- FORMES CLINIQUE :

    A. FORMES EVOLUTIVES: L'appendicite aiguë peut se révéler d'emblée par une péritonite ou plus rarement par un

    abcès appendiculaire.

    1. Péritonite purulente généralisée:

    Le tableau est souvent typique, avec douleurs en coups de poignard, débutants dans la FID puis diffusants rapidement

    vers tout l'abdomen, avec un syndrome infectieux sévère se traduisant par une fièvre sup à 39°, tachycardie et altération

    du faciès.

    L'examen retrouve une contracture généralisée tout en prédominant à droite.

    Le TR réveil une douleur au fond du cul-de-sac de Douglas.

    L'ASP montre une absence de pneumopéritoine avec présence d'une grisaille diffuse et iléus réflexe (aéroiléie et

    aérocolie.)

    2. Péritonite putride:

    Réalisée par une perforation d'un appendice gangrenée.

    Elle se distingue de la précédente par les discrets signes locaux, l'intensité de la douleur et la gravité de l'AEG

    traduisant l'état de choc.

    3. Péritonite appendiculaire localisée ou abcès appendiculaire:

    Le tableau d'infection aiguë fébrile est fait de douleurs intenses à droite, vomissements, constipation, voir arrêt des

    matières et des gaz.

    L'examen retrouve une défense pariétale avec empattement de la FID.

    Le traitement doit être urgent.

    4. Plastron appendiculaire:

    C'est l'évolution subaiguë de l'appendicite qui laisse le temps au péritoine de se cloisonner avec formation

    d'adhérences épiploiques et grêliques séparant la FID du reste de la cavité péritonéale.

    Il évolue dans un contexte subaigu avec asthénie, amaigrissement, nausées, constipation et douleur à la FID évoluant

    depuis plusieurs semaines.

    L'examen retrouve un empattement profond de la FID, dure, blindant la paroi, mal limité et parfois accessible au TR.

    Il pose le diagnostic différentiel avec une tumeur, imposant parfois la pratique d'un lavement baryté qui objective un

    refoulement du cæcum avec image de compression intestinale distale opacifiée.

    Un traitement médical (antibiotiques + poche de glace) doit être instauré avec surveillance étroite (clinique, FNS et

    température) L'appendicectomie sera pratiquée 3 à 4 mois plus tard.

    En l'absence de traitement, des complications sont possibles à type de

    • Fissure dans la cavité péritonéale avec péritonite généralisée purulente ou putride.

    • Fissure dans un viscère du voisinage (rectum, grêle, vessie.)

    • Fissure à la peau ou fistule pyostercorale.

    5. Appendicite toxique :

    Est habituellement liée à la gangrène de l'appendice et à la nature anaérobie des germes en cause. Elle se rencontre

    essentiellement chez l'enfant.

    Elle se révèle par des vomissements répétés, diarrhées, douleur abdominale modérée avec sensibilité de la FID. L'état

    général est sévèrement atteint, le faciès est gris, terreux, les yeux cernés, le pouls accélérée. Souvent, il existe une oligoanurie

    avec hypoTA.

    B. FORMES TOPOGRAPHIQUES:

    1- Appendicite pelvienne: LA douleur est bas située, s'accompagnant de signes urinaires (dysurie) et rectaux

    (ténesme) La FID est libre. Les toucher pelviens peuvent faciliter le diagnostic qui peut se confondre avec une salpingite

    chez la femme.

    2- Appendicite sous-hépatique: La douleur est haut située, rapidement accompagnée d'une défense de l'hypochondre

    droit simulant une cholécystite aiguë, d'où l'intérêt de l'échographie abdominale.

    3- Appendicite rétro-caecale: Le tableau clinique simule une infection urinaire ou un phlegmon périnéphrétique. La

    douleur siège au niveau de la fosse lombaire droite, le max des signes siège dans la crête iliaque droite, d'où intérêt de

    l'ECBU, l'UIV et l'échographie abdominale.

    4- Appendicite méso-coeliaque: L'appendice se trouve au milieu des anses intestinales et son atteinte donne un

    tableau d'une occlusion fébrile.

    C. FORMES SELON LE TERRAIN:

    1. Appendicite de la femme enceinte: survient habituellement en début de grosses.

    La douleur et les vomissements sont souvent mis sur le compte d'une pyélonéphrite ou de la grossesse.

    Au-cours du dernier mois de grossesse, les difficultés sont moindres, la symptomatologie est souvent rapportée à la

    grossesse. La douleur est isolée, sans vomissements, ni fièvre, ni contracture.

    Il faut savoir donner toute la valeur à la palpation abdominale en DLG et aux touchers pelviens.

    2. Appendicite du vieillard: 2 formes cliniques sont habituelles

    Tableau d'une occlusion fébrile.

    Tableau d'une appendicite pseudo-tumorale, correspondant à une forme diagnostiquée tardivement.

    La clinique doit s'efforcer de retrouver une crise antérieure ainsi que l'épisode aigu initial.

    Par ailleurs, l'association d'une image radiologique atypique au lavement baryté doit faire évoque un cancer colique

    droit.

    3. Appendicite de l'enfant: La difficulté du diagnostic est en rapport avec la difficulté d'examen (enfant agité.)

    La douleur abdominale est fréquente et en rapport avec les infections virales ou bactériennes.

    VII- DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :

    A. Affections médicales:

    Broncho-pneumopathie droite, d'où intérêt du téléthorax.

    Affections urinaires (colique néphrétique, pyélonéphrite) d'où intérêt de l'ECBU, de l'UIV et de l'échographie.

    Affections rhino-pharyngées (angine rouge, otite de l'enfant)

    Infections virales ou bactériennes, fréquentes chez l'enfant, ont souvent des manifestations abdominales initiales.

    Intoxications alimentaires avec fièvre, douleurs abdominales, diarrhées et vomissements.

    B. Affections gynécologiques:

    Salpingite, s'accompagnant de leucorrhée, fièvre et douleurs vives à la mobilisation de l'utérus.

    Torsion d'un kyste de l'ovaire ou rupture d'un kyste fonctionnel.

    Grossesse extra-utérine, s'accompagnant d'un comblement du cul-de-sac droit et d'une petite anémie.

    C. Affections chirurgicales:

    Cholécystite aiguë.

    Perforation d'ulcère gastro-duodénal.

    Diverticule de Meckel.

    Maladie de Crohn.

    VIII- TRAITEMENT :

    Le traitement de l'appendicite aiguë est exclusivement chirurgical, c'est l'appendicectomie toujours et tout de suite.
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    Message par Invité Sam 16 Juin 2012, 11:15

    Merci Dr soussou23
    Nous sommes ravi si vous parlez aussi de techniques chirurgicales
    Bon courage
    Sincère amitié
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    Message par talalamed Sam 16 Juin 2012, 12:10

    Il faut Baser Surtout sur les Formes Clinique ++++++

    Merci SOussou c'est très bien expliqué [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
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    Message par Dr soussou23 Mer 20 Juin 2012, 15:07

    de rien mes amis[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
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    Message par sophie med Lun 22 Sep 2014, 09:53

    merci Smile
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    Message par meddeber Lun 22 Sep 2014, 15:29

    Les autres signes sont accessoires

    o Signe de Mac Burney, douleur à la palpation de la FID. 

    o Signe de Bloomberg, douleur à la décompensation brutale de la FID. 

    o Signe de Rowsing, douleur à la FID par compression de la FIG. 

    o Signe de Drachter, douleur à la FID par percussion du talent. 

    o Signe de Head et Mackenzie, hyperesthésie de la FID avec abolition ou diminution des réflexes cutanés dans la FID. 
    En plus de ses signes, j'ajoute une autre façon de confirmer le diagnostique d'appendicite par la seule palpation en utilisant la manœuvre  suivante:


    -descendre le membre inférieur droit en position déclive par rapport au reste du corps qui demeure en décubitus dorsal.
    -on retrouve l'appendice juste en  sous cutané que l'on peut palper facilement.
    -explication:la position déclive du membre inférieur droit fait contracter le muscle psoas iliaque situé juste sous le cecum, ce muscle soulève l'appendice qui se place à fleur de peau. 
    Cette méthode s"applique également en échographie
    Il ne faut pas oublier de compléter la recherche d'une appendicite par un leucogramme qui retrouve dans ce cas une hyperleucocytose.
    Dr MEDDEBER.A
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    Message par meddeber Lun 22 Sep 2014, 15:38

    L’appendicectomie en France : une pratique en baisse
    30/05/2012 | Hépato gastro-entérologie, Pédiatrie
    Lors d’une séance publique le 30 mai, l’Académie nationale de Chirurgie, soulignant la baisse du nombre d’appendicectomies pratiquées en France, s’est interrogée sur le bien-fondé de la chirurgie systématique de l’appendicite aiguë.
    [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
    Faut-il encore opérer les appendicites aiguës non compliquées ? Lors de sa séance publique du 30 mai, l’Académie nationale de Chirurgie est revenue sur cette question, maintenant que de nombreux moyens non chirurgicaux sont disponibles dans cette affection.
    « Les progrès récents de l’évaluation clinique, de l’imagerie moderne et l’efficacité de l’antibiothérapie ont permis de réduire considérablement le nombre des interventions nécessaires », souligne en préambule l’Académie.
    La CNAMTS mène depuis 2007 des comparaisons interdépartementales du taux de recours à certains actes chirurgicaux. En 2008 et 2009, des analyses complémentaires sur l’appendicectomie ont été réalisées dans plusieurs régions à partir des données nationales.
    Pour l’année 2010, les données de la CNAM-TS montrent la poursuite de la baisse du nombre d’appendicectomies pratiquées en France (-11% depuis 2006), notamment chez les moins de 20 ans (-20% depuis 2006) et chez les femmes (-14% depuis 2006).

    Ces données confirment aussi la persistance de disparités selon les départements, dans le recours à cette pratique pour les moins de 20 ans – mais aussi selon les établissements, dans le poids des appendicectomies dans l’activité de chirurgie viscérale et le taux d’explorations d’imagerie préalable à l’intervention.

    Intérêt confirmé du traitement laparoscopique de l’appendicite aiguë chez l’enfant
    « Le traitement de l’appendicite aiguë reste discuté et non consensuel, malgré l’apparition de la laparoscopie en 1989 et la présentation de grandes séries pédiatriques », observent le Dr Philippe Montupet, de l’hôpital de Bicêtre (Le Kremlin-Bicêtre) et les médecins du Service de chirurgie pédiatrique du CHU de Saint-Etienne, dirigé par le Pr François Varlet.

    Depuis 1990, près de 2 000 appendicectomies ont été pratiquées sous laparoscopie au CHU de Saint-Etienne, technique devenue systématique dès 1996 quel que soit le chirurgien ou la forme d’appendicite aiguë. « Des trois techniques dites in, mixte et out, les deux premières ont notre préférence, car formant mieux les internes à la gestuelle laparoscopique chez l’enfant. L’antibiothérapie péri-opératoire est la règle, élargie et prolongée de 8 à 10 jours en cas de perforation appendiculaire », notent les auteurs.
    En cas d’abcès, ils réalisent la séquence drainage - antibiothérapie prolongée - appendicectomie différée. « Le taux de conversion est devenu très faible, inférieur à 2%, de même que celui des complications per-opératoires », précisent-ils.
    Seules des péritonites généralisées, avec adhérences très inflammatoires, imposent une laparotomie, toujours après évaluation sous laparoscopie. La durée de séjour est de 1 à 3 jours. Par ailleurs, les abcès profonds post-opératoires ne sont pas plus fréquents qu’après laparotomie ; et les abcès de paroi ainsi que les occlusions sur bride ont quasiment disparu.
    « Pour nous, en 2012, il n’y a plus de place pour le « Mac Burney » [appendicectomie par voie dite de « Mac Burney »], qui a rendu d’immenses services pendant un siècle. La supériorité laparoscopique est de mieux voir, mieux explorer, mieux traiter un appendice ectopique, faire un lavage complet si nécessaire, et éviter dans un très grand nombre de cas les complications pariétales et les occlusions sur bride », conclut l’équipe de Saint-Etienne.
    Traitement médical du plastron et de l’abcès appendiculaire chez l’enfant : une avancée thérapeutique?
    Après traitement médical de première intention de l’appendicite compliquée de plastron ou d’abcès, l’appendicectomie différée apparaît un traitement efficace, mais la nécessité de réaliser l’appendicectomie dans un second temps reste débattue. Telle est la conclusion d’une autre étude présentée à l’Académie nationale de chirurgie par le Pr Arnaud Bonnard (hôpital Robert Debré, Paris) et le Pr Christine Grapin-Dagorno (hôpital Jean-Verdier, Bondy)

    Depuis juillet 2006, les auteurs ont inclus 64 patients consécutivement pour traitement médical d’un plastron ou abcès appendiculaire : 12 d’entre eux (18,7%) présentaient un abcès profond post-opératoire prolongeant la durée d’hospitalisation à 9,1 jours en moyenne ; 52% étaient des garçons (âge médian : 9 ans) ; 3 (4,7%) étaient immunodéprimés (diabète, lupus sous corticoïdes, drépanocytose) ; 2 avaient reçu une antibiothérapie avant prise en charge par Ceftriaxone ; 15 (23%) présentaient un syndrome occlusif à l’admission ; 21 (33%) avaient un stercolithe visible.
    L’antibiothérapie de première intention associait une céphalosporine de 3ème génération, un aminoside et un anti-anaérobie pendant 5 jours par voie intraveineuse. En cas d’évolution favorable, le traitement était complété par 5 jours per os d’amoxicilline + acide clavulanique.
    Le délai médian d’apyrexie a été de 2 jours (0-30), avec une durée médiane d’hospitalisation de 5 jours (2–35) et une durée médiane d’antibiothérapie de 10 jours (5-35). Dix-huit patients (28%) ont nécessité un élargissement de l’antibiothérapie pour échec de l’antibiothérapie initiale, jugée principalement sur une fièvre persistante. Quatre patients ont été opérés d’emblée (6,25%).

    La durée médiane d’hospitalisation pour appendicectomie a été de 1 jour (1 – 15). Le délai médian d’appendicectomie secondaire a été de 8 semaines (0,5-12). Un enfant a présenté un abcès profond post opératoire (1,6%).
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    Message par meddeber Lun 22 Sep 2014, 15:40

    Appendicite aiguë : scalpel ou antibiotiques ?
    Publié le 17/10/2012   |  2 réactions [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
     
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    Pour la plupart d’entre nous c’est une évidence, acquise depuis la fin du 19ème siècle : le traitement standard –le seul acceptable- de l’appendicite aiguë, c’est l’appendicectomie. Force est pourtant de convenir qu’en tant d’années les certitudes ont évolué, ébranlées par les progrès de l’imagerie médicale et une approche pathogénique invalidant la théorie d’une évolution  inéluctable vers des complications associant perforation et péritonite généralisée. Plusieurs études, avec des résultats convergents, ont récemment suggéré que, parfois, les antibiotiques pourraient remplacer le scalpel du chirurgien. On les a critiquées, on a souligné tous les biais qu’elles contenaient ; malgré tout, l’hypothèse prenait toujours un peu plus de corps. Alors, remplacer le bistouri par des médicaments, est ce raisonnable, est ce possible, est ce souhaitable ?
    Pour répondre à ces questions, et accessoirement valider les données d’une étude préliminaire, J Hansson et coll., du département de chirurgie de l’hôpital universitaire de Sahlgrenska (Suède), ont proposé à leurs patients hospitalisés pour appendicite aiguë entre mai 2009 et février 2010 de les traiter par une association pipéracilline/ tazobactam, puis, après la sortie, par ciprofloxacine/ métronidazole per os pendant 9 jours. Un succès était enregistré quand le malade guérissait sans recours au chirurgien après un an. Un total de 558 patients ont été inclus, dont 442 ont reçu des antibiotiques en première intention ; parmi eux, 23 % (n=100) ont dû être opérés dans les jours suivants, et 11 % des autres durant l’année de suivi. Le traitement antibiotique n’a pas de entraîné de complications notables particulières.

    Alors, faut-il définitivement remplacer le scalpel par les antibiotiques ? Ce que l’on constate, en pratique, c’est que certains patients –les plus graves- devront continuer de bénéficier d’un passage au bloc mais que, pour les autres, plus de 80 % guériront grâce aux seuls anti infectieux. Les récurrences restent possibles, et en conduiront certains au bloc à leur tour, mais sans risque de complications additionnelles particulières. Comme le commentent les auteurs, « un traitement antibiotique peut être proposé en première intention à une majorité des patients souffrant d’appendicite aiguë  sans autre inconvénient qu’un risque inconnu de rechute à long terme… ». Le scalpel, c’est sûr, ne devrait plus être automatique dans l’appendicite aiguë. Et les antibiotiques ? Dr Jack Breuil

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