Une protéine au pouvoir de vie et de mort sur les neurones
Le fait n’est pas exceptionnel dans le monde des virus. Après avoir infecté une cellule, il ne la détruit pas. Bien au contraire, il se doit de la maintenir en vie pour assurer sa propre survie. C’est ce qui se passe avec le virus de la rage. Et des chercheurs de l’Institut Pasteur et du CNRS s’y sont intéressés.
LES CHERCHEURS, unités de neuro-immunologie virale (Monique Lafon) et de résonance magnétique nucléaire (Muriel Delepierre), ont identifié dans sa protéine G d’enveloppe virale une zone indispensable à la mise en place de ce processus. Ce secteur a un pouvoir de survie ou de mort sur les neurones infectés. Cette région est constituée des tout derniers acides aminés de la protéine G ; elle représente un site d’interaction essentiel. Les chercheurs ont pu montrer qu’elle contrôle à la fois l’affinité de la protéine G et la nature des protéines du neurone hôte sur lesquelles elle agit la protéine.
Pour passionnante qu’elle soit, cette recherche fondamentale tire son intérêt majeur des perspectives qu’elle ouvre. Si l’on peut un jour utiliser cette séquence protéique, il deviendra possible d’induire la survie ou la régénération neuronale, de détruire des cellules tumorales. C’est d’ailleurs l’objectif des chercheurs de comprendre les mécanismes de signalisation moléculaire mis en œuvre et d’identifier dans un but thérapeutique des molécules de synthèse (des peptides issus de la protéine G ou des molécules les mimant).
Pour aboutir à ce résultat, la recherche n’a pu être menée sur les virus atténués du vaccin, car non virulents. Les chercheurs ont eu recours à des virus rabiques chimériques recombinants. Ils expriment des protéines G hybrides originaires de souches atténuées et de souches virulentes. Ils ont constaté qu’une seule mutation de la région clé de la protéine G suffisait, en modifiant les relations intracellulaires, à conduire à la mort du neurone infecté.
Pour M. Lafon et M. Delepierre, de nouvelles perspectives thérapeutiques viennent de s’ouvrir tant en traitement des maladies neurodégénératives qu’en cancérologie.
› Dr GUY BENZADON
« Science Signaling », mis en ligne le 19 janvier 2010.
Quotimed.com, le 19/01/2010
Le fait n’est pas exceptionnel dans le monde des virus. Après avoir infecté une cellule, il ne la détruit pas. Bien au contraire, il se doit de la maintenir en vie pour assurer sa propre survie. C’est ce qui se passe avec le virus de la rage. Et des chercheurs de l’Institut Pasteur et du CNRS s’y sont intéressés.
LES CHERCHEURS, unités de neuro-immunologie virale (Monique Lafon) et de résonance magnétique nucléaire (Muriel Delepierre), ont identifié dans sa protéine G d’enveloppe virale une zone indispensable à la mise en place de ce processus. Ce secteur a un pouvoir de survie ou de mort sur les neurones infectés. Cette région est constituée des tout derniers acides aminés de la protéine G ; elle représente un site d’interaction essentiel. Les chercheurs ont pu montrer qu’elle contrôle à la fois l’affinité de la protéine G et la nature des protéines du neurone hôte sur lesquelles elle agit la protéine.
Pour passionnante qu’elle soit, cette recherche fondamentale tire son intérêt majeur des perspectives qu’elle ouvre. Si l’on peut un jour utiliser cette séquence protéique, il deviendra possible d’induire la survie ou la régénération neuronale, de détruire des cellules tumorales. C’est d’ailleurs l’objectif des chercheurs de comprendre les mécanismes de signalisation moléculaire mis en œuvre et d’identifier dans un but thérapeutique des molécules de synthèse (des peptides issus de la protéine G ou des molécules les mimant).
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› Dr GUY BENZADON
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