Osé. Voici le terme qui qualifie au minimum la démarche de neurologues américains de l’université de Pittsburgh en Pennsylvanie. Ces spécialistes n’ont, en effet, pas hésité à implanter des cellules nerveuses dérivées de tumeurs dans le cerveau de douze patients victimes d’un accident vasculaire cérébral.
Au printemps 2000, le Dr Wechsler et ses collègues de l’université de Pittsburgh créaient l’événement à San Diego au 52ème congrès de l’académie américaine de neurologie. Pour la première fois dans le monde, ces spécialistes décrivaient les résultats d’une greffe de cellules nerveuses chez douze malades victimes d’un accident vasculaire cérébral dans une partie profonde du cerveau et souffrant, depuis, d’un important déficit moteur. Les données définitives de ce travail viennent d’être publiés dans la revue internationale Neurology*.
Un concept dans l’air du temps
Depuis plusieurs années, divers travaux ont montré que la greffe de cellules nerveuses permettait de diminuer, chez le rat, les séquelles provoquées par un accident vasculaire cérébral expérimental. Plus généralement, un des espoirs des neurologues est aujourd’hui d’atténuer les conséquences de diverses maladies dégénératives du cerveau en introduisant à l’intérieur de cet organe des cellules nerveuses aux capacités conservées. Des greffes sont d’ailleurs réalisées en petit nombre chez des patients atteints de maladie de Parkinson.
Une greffe de cellules embryonnaires d’origine tumorale
Aucune transplantation de ce type n’avait toutefois encore été effectuée à cette échelle dans des affections vasculaires cérébrales chez l’homme. C’est ce qu’ont réalisé les neurologues de l’équipe du Dr Douglas Kondziolka. L’expérience a fait d’autant plus de bruit qu’à la différence des greffes effectuées dans la maladie de Parkinson, ils n’ont pas utilisé des cellules saines mais des cellules embryonnaires dérivées d’un cancer du testicule et transformées en cellules nerveuses au laboratoire.
Malgré le handicap moteur des patients, de telles pratiques sont discutables, d’autant plus que l’étude n’a pas comporté de groupe témoin (greffe simulée), qui aurait pu permettre d’apprécier plus précisément les effets de l’intervention. En outre, une autre étude mise en place par la firme Diacrin chez des patients ayant également présenté un accident vasculaire cérébral a récemment mis en lumière les dangers éventuels dans le cas de transplantation de cellules foetales de porc. Les situations ne sont donc pas forcément comparables.
Des résultats positifs mais modestes
Aucun des malades américains, sortis de l’hôpital le lendemain de la greffe de quelque 2 à 6 millions de cellules neuronales humaines, n’a eu de complication opératoire et, 12 à 18 mois après l’intervention, aucune transformation tumorale n’a été observée.
Deux patients auraient, semble-t-il, présenté un nouvel infarctus cérébral après la greffe. Mais, huit des douze opérés ont déclaré être moins handicapés dans les suites de l’intervention et une amélioration des performances a été notée chez six patients.
Par ailleurs, on a noté des modifications significatives du métabolisme cérébral à l’endroit de la greffe chez six malades. L’ensemble de ces données suggère donc que la greffe de cellules neuronales a des effets positifs chez la moitié des patients et que sa sécurité d’emploi est acceptable à court terme.
Une autre étude devrait être lancée
La sécurité à long terme de ce type de greffe reste cependant à déterminer. “Il faudra peut-être de nombreuses années avant de voir ces greffes neuronales être utilisées en routine”, souligne ainsi le Pr Didier Leys (Hôpital Roger Salengro, Lille), qui rappelle que “plus de quinze ans après leurs débuts, les greffes restent encore très peu utilisées chez les malades parkinsoniens”.
D’autres spécialistes doutent que les cellules implantées puissent développer des liaisons suffisantes avec les neurones cérébraux restants et permettent de rétablir des circuits neuronaux fonctionnels. Dans tous les cas, il serait préférable d’utiliser des cellules embryonnaires d’origine non tumorale. Même, si leur pouvoir cancéreux a été annihilé au laboratoire, on peut en effet douter que les comités d’éthique des hôpitaux européens donnent facilement leur accord à la réalisation de telles greffes chez les patients.
Des cellules cérébrales humaines greffées chez le singe
D'origine foetale ou embryonnaire, les cellules souches sont porteuses d'un immense espoir : celui de pouvoir se transformer en n'importe quel tissu. Mais alors qu'Outre-Atlantique, elles font l'objet d'un large débat éthique, une publication de la prestigieuse revue Science semble marquer une nouvelle étape.
L'équipe du Pr. Snyder vient de greffer des cellules souches cérébrales d'un foetus humain dans le cerveau de foetus de singes. Prélevées sur un foetus avorté de 15 semaines, les cellules ont été mises en culture et "marquées" pour une identification ultérieure. Au total, 20 millions de cellules ont été injectées à la douzième semaine de gestation chez trois macaques. Après leur naissance (par césarienne à la 17ème semaine), les trois nouveau-nés ont été sacrifiés et autopsiés. Résultats : le greffon s'était parfaitement adapté et n'avait pas été rejeté, se jouant totalement de la barrière des espèces.
Les cellules injectées se sont même différenciées en deux sous-populations :
La première participa au développement du système nerveux du singe se transformant en neurones ou en cellules nourricières ;
La seconde resta indifférenciée, constituant une véritable réserve de cellules.
Les auteurs estiment que cette expérience pourrait déboucher sur le traitement préventif d'affections neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer ou de Parkinson ou même au traitement in utero de problèmes neurologiques. Mais avant d'envisager de telles prouesses chez l'homme, d'autres tests devront être menés chez l'animal.
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