L’endophtalmie aiguë, c’est grave à court et à long terme

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Des auteurs allemands, autrichiens et britanniques ont évalué, rétrospectivement, le pronostic visuel à long terme de l’endophtalmie aiguë (EA), infection oculaire grave, potentiellement dévastatrice pour les yeux.
L’évaluation a porté sur 114 patients (120 yeux atteints) traités entre 1991 et 2004. Ils étaient âgés en moyenne de 61 ans (extrêmes : 8 mois-94 ans) lors de l’EA, et ont été suivis 23 mois en moyenne (6-135 mois).
L’endophtalmie aiguë a été classée comme postopératoire pour 47 % des yeux (32 % après chirurgie de la cataracte), post-traumatique pour 12 % et endogène pour 41 % (survenue chez des patients immunodéprimés dans la plupart des cas, ou diabétiques), l’âge moyen des patients étant respectivement de 70, 36 et 59 ans.
Sur les120 yeux atteints, 18 (15 %) ont été traités par injection intra-oculaire d’antibiotiques seuls, 85 (70 %) par vitrectomie et antibiotiques intra-oculaires et topiques postopératoires ; 9 (8 %), atteints d’EA débutante ont été traités localement par topiques antibiotiques, tandis que pour 8 (7 %) l’énucléation a été nécessaire en raison de dégâts oculaires irréversibles.
Parmi les micro-organismes incriminés, le staphylocoque était le plus fréquent (27 % des 88 prélèvements dont les résultats étaient disponibles) ; les infections à streptocoque comptaient pour 8 %, les mycoses (à Candida et à Aspergillus notamment) pour 13 %.
Au cours du suivi, des complications fréquentes ont été observées :
- hémorragies vitréenne ou rétinienne, pour 17 yeux (14 %) ;
- décollement de rétine (n = 17, 14 %) ;
- décollement de la choroïde (n = 3, 3 %) ;
- glaucome secondaire (n = 7, 6 %) ;
- endophtalmie récidivante (n = 7, 6 %), 4 yeux ayant dû être énucléés pour cause d’infection récurrente incontrôlable.
Au terme du suivi, l’acuité visuelle, dans cette série, est restée stable ou s’est améliorée pour 78 % des yeux. Les auteurs insistent sur l’urgence du diagnostic et du traitement adéquat.

Dr Julie Perrot(JIM)