Pas plus de lichen plan buccal chez les patientes souffrant de lichen scléreux vulvaire

Le lichen scléreux vulvaire est une pathologie assez fréquente de la femme ménopausée se traduisant par un prurit et une atrophie vulvaire. A long terme, la complication gravissime du lichen scléro-atrophique est la survenue d’un carcinome épidermoïde vulvaire. Certaines publications font état de l’association entre lichen plan oral et lichen scléro-atrophique vulvaire et dans cette série d’un nombre considérable de lichens scléro-atrophiques (1 326 sur une période de 7 ans), des dermatologues anglais ont recherché systématiquement une association avec un lichen plan oral dont le diagnostic était confirmé soit cliniquement soit à l’aide d’une biopsie endobuccale.
Sur cette cohorte de patients, ils ont retrouvé 13 cas de lichen plan oral ce qui représente une prévalence de 0,60 % pour cette dermatose buccale dans une population de lichens scléro-atrophiques. Cette prévalence n’est pas supérieure à celle attendue de lichen plan buccal dans la population générale, estimée à 1 à 2 % des cas.
Cette série semble donc infirmer l’existence d’un lien privilégié entre ces 2 dermatoses.
Ce résultat est assez logique compte tenu du fait que même si ces dermatoses sont regroupées sous le terme générique de lichen, elles n’ont pas grand-chose en commun ni sur le plan clinique ni sur le plan histologique.

Le lichen plan (LP) est une maladie inflammatoire d’évolution chronique et récidivante, généralement bénigne, atteignant la peau, les phanères et les muqueuses malpighiennes (1). L’origine exacte du LP est mal connue.
Le diagnostic positif se base sur les éléments cliniques et surtout anatomopathologiques.
Histologiquement, on trouve un infiltrat lymphocytaire en bande du derme superficiel associé à une nécrose kératinocytaire des couches basales.
Les formes cliniques sont multiples et la symptomatologie est variée.
La première ligne thérapeutique comprend les corticoïdes topiques, mais les études ne permettent pas d’établir un protocole clair concernant les formes galéniques, les posologies et les durées à utiliser. Les corticoïdes systémiques sont également à utiliser en première intention dans les formes sévères et étendues du LPB, résistant à la corticothérapie locale. Les inhibiteurs de la calcineurine, tels que le tacrolimus ou la ciclosporine topique constituent la deuxième ligne thérapeutique.
La transformation maligne du LPB reste un sujet de controverses malgré les nombreuses études qui lui ont été consacrées.

Lichen plan buccal