Enfants victimes de sévices : l'expérience d'un centre de référence suisse

04/02/10

Pr Jean-Jacques Baudon


Les centres de référence pour les enfants victimes de sévices ont été créés progressivement dans les pays occidentaux mais relativement peu d'articles font état de leur expérience. De surcroît, la définition des sévices varie d'un centre à l'autre.

Celui de Zürich réunit pédiatres, pédopsychiatres, chirurgien, psychologues, infirmières et assistantes sociales. De 2003 à 2006, 1 484 enfants ont été signalés par le biais de services d'hospitalisation (18 %), de consultation (28 %) ou par téléphone (54 %), les plaintes étant formulées par les victimes elles-mêmes, les familles, les enseignants ou des institutions. La maltraitance a été définie comme une atteinte non accidentelle, consciente ou inconsciente, physique ou psychologique provenant d'une tierce personne ou d'une institution conduisant à des blessures, un trouble du développement ou au décès. Les atteintes ont été classées en certaines, possibles ou peu probables.

Les agressions sexuelles ont été les plus fréquentes : 568 cas (38 %) puis les mauvais traitements physiques : 459 cas (31 %), les agressions psychologiques : 215 cas (14 %), les négligences : 110 (7 %), les situations à risque : 126 et le syndrome de Munchausen : 6 cas. Cependant, le taux de certitude des sévices allégués varie selon les catégories : 84 % pour les maltraitances physiques, 54 % pour les sexuelles et 79 % pour les psychologiques. La plupart des agressions psychologiques ou sexuelles ont été signalées en externe (67 % et 59 %) alors que les signalements pour négligence et agressions physiques venaient de l'hôpital (45 % et 44 %).

L'analyse par régression multiple n'a converné que les cas certains, soit 1 257 enfants. Le pourcentage de filles était plus élevé (62 %) en cas d'agressions sexuelles, les autres types de maltraitante étant répartis également dans les deux sexes. Par tranches d'âge, la moyenne était de 5 ans pour la négligence, à 7 ans pour les agressions physiques et 8,4 ans pour les agressions sexuelles. Le taux d'enfants d'origine étrangère était plus élevé que celui des enfants suisses, allant de 27 % pour les agressions sexuelles à 38 % pour les physiques. Cependant ce résultat n'était plus constaté une fois corrigé en fonction du niveau socio-économique. En effet, les enfants du plus bas niveau représentait 33 % de ceux victimes d'agressions physiques, 36 % pour les négligences, 16 % les psychologiques et 13 % pour les agressions sexuelles. Quatre pour cent des agressions physiques et 14 % des psychologiques concernaient des familles de niveau socio-économique élevé.

Au total, cette étude souligne la nécessité d'une harmonisation dans la nomenclature des sévices.

Jud A et coll. : Characteristics associated with maltreatment types in children referred to a hospital protection team. Eur J Pediatr 2010;169:173-80

et en algérie ,as ce que vous pouvez nous donner quelques stastiques???

autres question aussi

pour le syndrome de Munchausen ( pathomimie) pour quoi il est incriminé??