La défibrillation externe est désormais pratiquée couramment pour la réanimation cardio-respiratoire, tant dans les hôpitaux qu’à l’extérieur. Tous les arrêts cardiaques ne relèvent toutefois pas de l’utilisation du défibrillateur.
L’asystolie et la dissociation électromécanique sont à l’origine d’arrêts non « choquables ». Selon les auteurs d’une étude publiée récemment par le British Medical Journal, ils seraient plus fréquemment en cause que la fibrillation ou la tachycardie ventriculaires dans les arrêts cardiaques survenant à l’hôpital et leur incidence serait même en augmentation.
Pour ces cas d’arrêts non choquables, l’American Heart Association préconise l’utilisation de l’adrénaline. De nombreuses controverses persistent quant à la dose à administrer, quant au timing de l’injection et jusqu’à son utilisation elle-même.
Une équipe états-unienne, déplorant le manque de travaux consacrés aux arrêts non choquables, a réalisé une analyse post-hoc de données concernant des patients victimes d’un arrêt cardiaque au sein des hôpitaux. L’objectif de l’étude était de déterminer si les chances de rétablissement de la circulation, la survie et la survie sans séquelles neurologiques étaient améliorées par l’administration précoce d’adrénaline. Pour cela, les auteurs ont analysé les dossiers de plus de 25 mille patients victimes d’un arrêt cardiaque par asystolie ou dissociation électromécanique et dont la réanimation comprenait l’administration d’adrénaline.
Chaque minute compte
La première dose d’adrénaline est administrée en moyenne dans les 3 minutes suivant l’arrêt cardiaque et 3 doses sont administrées en moyenne. Le retour à une circulation spontanée survient chez près de la moitié des patients (49 %), mais seulement 27 % survivent jusqu’à 24 heures, 10 % sortent en vie de l’hôpital, 7 % avec un pronostic neurologique favorable.
A chaque minute supplémentaire du délai d’administration de l’adrénaline correspond une réduction des chances de survie, quel que soit le délai de mise en route de la réanimation. La survie décroit par paliers avec l’allongement du délai d’administration : de 12 % pour les patients qui ont reçu l’adrénaline dans les 3 premières minutes, le taux de survie à la sortie de l’hôpital passe à 11 % pour ceux qui l’on reçue entre 4 et 6 minutes, à 10 % pour l’administration entre 7 et 9 minutes et à 8 % au delà de 9 minutes. La survie sans séquelles neurologiques suit les mêmes tendances.
L’adrénaline agit comme un puissant vasoconstricteur périphérique et comme vasodilatateur coronaire. L’augmentation de la pression de la perfusion coronaire qui en résulte paraît avoir un rôle important dans le rétablissement de la circulation spontanée, ce qui semble confirmé par les résultats de cette étude. Une étude réalisée en 2009 avait conclu à l’inefficacité de l’adrénaline dans les arrêts cardiaques, mais il s’agissait d’arrêts survenus en dehors de l’hôpital et le délai d’administration était supérieur à 10 minutes. Notons toutefois qu’il s’agit ici d’une analyse rétrospective et l’existence de biais ne peut être exclue.
Dr Roseline Péluchon
RÉFÉRENCES
Donnino MW et coll. : Time to administration of epinephrine and outcome
after in-hospital cardiac arrest with non-shockable rhythms: retrospective analysis of large in-hospital data registry. BMJ 2014;348:g3028 doi: 10.1136/bmj.g3028
JIM 2014
L’asystolie et la dissociation électromécanique sont à l’origine d’arrêts non « choquables ». Selon les auteurs d’une étude publiée récemment par le British Medical Journal, ils seraient plus fréquemment en cause que la fibrillation ou la tachycardie ventriculaires dans les arrêts cardiaques survenant à l’hôpital et leur incidence serait même en augmentation.
Pour ces cas d’arrêts non choquables, l’American Heart Association préconise l’utilisation de l’adrénaline. De nombreuses controverses persistent quant à la dose à administrer, quant au timing de l’injection et jusqu’à son utilisation elle-même.
Une équipe états-unienne, déplorant le manque de travaux consacrés aux arrêts non choquables, a réalisé une analyse post-hoc de données concernant des patients victimes d’un arrêt cardiaque au sein des hôpitaux. L’objectif de l’étude était de déterminer si les chances de rétablissement de la circulation, la survie et la survie sans séquelles neurologiques étaient améliorées par l’administration précoce d’adrénaline. Pour cela, les auteurs ont analysé les dossiers de plus de 25 mille patients victimes d’un arrêt cardiaque par asystolie ou dissociation électromécanique et dont la réanimation comprenait l’administration d’adrénaline.
Chaque minute compte
La première dose d’adrénaline est administrée en moyenne dans les 3 minutes suivant l’arrêt cardiaque et 3 doses sont administrées en moyenne. Le retour à une circulation spontanée survient chez près de la moitié des patients (49 %), mais seulement 27 % survivent jusqu’à 24 heures, 10 % sortent en vie de l’hôpital, 7 % avec un pronostic neurologique favorable.
A chaque minute supplémentaire du délai d’administration de l’adrénaline correspond une réduction des chances de survie, quel que soit le délai de mise en route de la réanimation. La survie décroit par paliers avec l’allongement du délai d’administration : de 12 % pour les patients qui ont reçu l’adrénaline dans les 3 premières minutes, le taux de survie à la sortie de l’hôpital passe à 11 % pour ceux qui l’on reçue entre 4 et 6 minutes, à 10 % pour l’administration entre 7 et 9 minutes et à 8 % au delà de 9 minutes. La survie sans séquelles neurologiques suit les mêmes tendances.
L’adrénaline agit comme un puissant vasoconstricteur périphérique et comme vasodilatateur coronaire. L’augmentation de la pression de la perfusion coronaire qui en résulte paraît avoir un rôle important dans le rétablissement de la circulation spontanée, ce qui semble confirmé par les résultats de cette étude. Une étude réalisée en 2009 avait conclu à l’inefficacité de l’adrénaline dans les arrêts cardiaques, mais il s’agissait d’arrêts survenus en dehors de l’hôpital et le délai d’administration était supérieur à 10 minutes. Notons toutefois qu’il s’agit ici d’une analyse rétrospective et l’existence de biais ne peut être exclue.
Dr Roseline Péluchon
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JIM 2014
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