Paris, France ― Plus de la moitié des patients atteints de lupus érythémateux systémique en rémission clinique grâce aux immunosuppresseurs pourrait envisager d’arrêter le traitement pendant plusieurs années sans craindre une nouvelle poussée, selon une petite étude rétrospective présentée au congrès de l’ EULAR 2014 [1].
« Les immunosuppresseurs sont des agents très importants dans la prise en charge du lupus mais ils ont des effets secondaires. A ce jour, il n’y a pas de recommandations sur quand et comment arrêter le traitement, la décision est laissée au libre choix du médecin. Or, nos résultats confirment qu’arrêter les immunosuppresseurs est possible dans un groupe bien ciblé de patients », a indiqué l’auteur de l’étude, le Dr Zahi Touma (Service de rhumatologie, Université de Toronto, Canada).
Diminution des immunodépresseurs
Le Dr Touma et coll. ont analysé les données de 179 patients entrés à la clinique du lupus à Toronto entre 1970 et 2012. Tous avaient reçu des immunosuppresseurs (azathioprine, méthotrexate ou mycophénolate mofétil [CellCept, Roche]) et tenté de diminuer leurs médicaments.
Les patients enrôlés ont diminué leurs immunosuppresseurs d’au moins 25 % alors qu’ils étaient en rémission ( Systemic Lupus Erythematosus Disease Activity Index). Ils recevaient moins de 7,5 mg de prednisone par jour. Leur moyenne d’âge moyen était de 40,4 ans et ils étaient atteints de la maladie depuis 11,4 ans en moyenne.
Les données pour chaque patient ont été collectées au moment de la diminution des immunosuppresseurs, de l’arrêt complet des immunosuppresseurs et à la fin de l’étude. Les poussées étaient définies par la réintroduction des immunosuppresseurs ou par une augmentation des doses de prednisone.
Au total, 99 patients (56%) ont pu arrêter les immunosuppresseurs complètement. Parmi eux, 74 % n’ont pas eu de nouvelle poussée dans les 2 ans et 50% n’ont pas rechuté dans les 3 ans (stables jusqu’à 5 ans).
Comparés aux patients qui n’ont pas eu de nouvelle poussée dans les deux ans, les patients qui ont rechuté en l’absence d’immunosupresseur avaient plus souvent des anticorps spécifiques du lupus.
Important : les auteurs précisent que le nombre de rechutes après arrêt de l’immunothérapie était moins important dans le groupe de patient qui avait diminué graduellement.
« Cette étude est une étape importante dans la prise en charge du lupus. Nous savons quand débuter les médicaments, mais, seules quelques études ont tenté de savoir quand et comment les arrêter. Le message clé est que nous pouvons les arrêter, mais que nous devons être prudents. Tous les patients ne peuvent pas les arrêter et nous devons savoir qui sont les candidats à l’arrêt. Il faut mettre en place un suivi rapproché après l’arrêt des immunosuppresseurs », a conclu le Dr Ulf Müller-Ladner (chef du service de rhumatologie, Université de Giessen en Allemagne, Président du comité scientifique de l’EULAR).
REFERENCE :
Résumé OP0042. Présenté le 11 juin 2014. European League Against Rheumatism (EULAR) Congress 2014.
MEDSCAPE 2014
« Les immunosuppresseurs sont des agents très importants dans la prise en charge du lupus mais ils ont des effets secondaires. A ce jour, il n’y a pas de recommandations sur quand et comment arrêter le traitement, la décision est laissée au libre choix du médecin. Or, nos résultats confirment qu’arrêter les immunosuppresseurs est possible dans un groupe bien ciblé de patients », a indiqué l’auteur de l’étude, le Dr Zahi Touma (Service de rhumatologie, Université de Toronto, Canada).
Diminution des immunodépresseurs
Le Dr Touma et coll. ont analysé les données de 179 patients entrés à la clinique du lupus à Toronto entre 1970 et 2012. Tous avaient reçu des immunosuppresseurs (azathioprine, méthotrexate ou mycophénolate mofétil [CellCept, Roche]) et tenté de diminuer leurs médicaments.
Les patients enrôlés ont diminué leurs immunosuppresseurs d’au moins 25 % alors qu’ils étaient en rémission ( Systemic Lupus Erythematosus Disease Activity Index). Ils recevaient moins de 7,5 mg de prednisone par jour. Leur moyenne d’âge moyen était de 40,4 ans et ils étaient atteints de la maladie depuis 11,4 ans en moyenne.
Les données pour chaque patient ont été collectées au moment de la diminution des immunosuppresseurs, de l’arrêt complet des immunosuppresseurs et à la fin de l’étude. Les poussées étaient définies par la réintroduction des immunosuppresseurs ou par une augmentation des doses de prednisone.
Au total, 99 patients (56%) ont pu arrêter les immunosuppresseurs complètement. Parmi eux, 74 % n’ont pas eu de nouvelle poussée dans les 2 ans et 50% n’ont pas rechuté dans les 3 ans (stables jusqu’à 5 ans).
Comparés aux patients qui n’ont pas eu de nouvelle poussée dans les deux ans, les patients qui ont rechuté en l’absence d’immunosupresseur avaient plus souvent des anticorps spécifiques du lupus.
Important : les auteurs précisent que le nombre de rechutes après arrêt de l’immunothérapie était moins important dans le groupe de patient qui avait diminué graduellement.
« Cette étude est une étape importante dans la prise en charge du lupus. Nous savons quand débuter les médicaments, mais, seules quelques études ont tenté de savoir quand et comment les arrêter. Le message clé est que nous pouvons les arrêter, mais que nous devons être prudents. Tous les patients ne peuvent pas les arrêter et nous devons savoir qui sont les candidats à l’arrêt. Il faut mettre en place un suivi rapproché après l’arrêt des immunosuppresseurs », a conclu le Dr Ulf Müller-Ladner (chef du service de rhumatologie, Université de Giessen en Allemagne, Président du comité scientifique de l’EULAR).
Les Drs Touma et Müller-Ladner n’ont pas de liens d’intérêt en rapport avec le sujet. |
Résumé OP0042. Présenté le 11 juin 2014. European League Against Rheumatism (EULAR) Congress 2014.
MEDSCAPE 2014
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