Emploi d’un moyen immunitaire, naturel ou artificiel, pour traiter un cancer. Des « vaccinations » contre les cellules cancéreuses ont été tentées dès la fin du XIXe siècle et se sont périodiquement répétées, sans aucun succès durable, avec parfois des accidents. Des manipulations immunitaires plus sérieuses ont commencé, à partir des années 1960, avec des greffes de moelle osseuse, qui transfèrent des cellules immunitaires (lymphocytes) du donneur au receveur. Les moyens disponibles se sont surtout accrus, dans le dernier quart du XXe siècle, avec l’isolement de substances produites au cours d’une réaction immunitaire (cytokines) et avec la possibilité de modifier des lymphocytes en dehors de l’organisme.
On distingue des immunothérapies passive, active et adoptive (Figure). L’immunothérapie passive, la plus ancienne, cherchait à apporter au malade des anticorps dirigés contre les cellules cancéreuses sur le modèle de la sérothérapie triomphante pour les maladies infectieuses. Les premiers essais ont été réalisés dans les années 1890 par les professeurs Richet et Héricourt, injectant des broyats de tumeurs à des animaux (ânes, chiens) puis recueillant quinze jours plus tard leur sérum pour l’injecter aux malades, avec quelques résultats. Cette recherche a été abandonnée : on n’a jamais réussi à isoler de tels anticorps, beaucoup de substances supposées telles ont été préparées chez l’animal dans des conditions qui ont entraîné des accidents toxiques ; enfin de tels anticorps ont autant de risques de stimuler un cancer ou au moins de le protéger que de chances de le détruire. La technique des anticorps monoclonaux qui en produit d’importantes quantités dirigées contre une cellule ou une substance donnée a relancé ces tentatives, avec des résultats probants : avec le trastuzumab pour certains cancers du sein, le rituximab dans les lymphomes, le cétuximab pour les cancers du côlon, tandis que bien d’autres sont à l’étude. À défaut d’obtenir des anticorps relativement spécifiques contre des cellules cancéreuses, on utilise plutôt aujourd’hui des médiateurs immunitaires, moins spécifiques mais qui se montrent efficaces, comme les interférons.
L’immunothérapie active revient à stimuler les propres défenses d’un individu pour l’aider à se débarrasser d’un cancer. Cette stimulation est non spécifique avec un produit comme le BCG qui a montré une certaine efficacité ou comme le lévamisole, anciennement utilisé contre des vers parasites (helminthes), auquel on a reconnu des propriétés immunostimulantes. Les cytokines, produites par des lymphocytes, peuvent stimuler d’autres lymphocytes. Leur production en quantités importantes par génie génétique permet de stimuler, de façon orientée, des lymphocytes du malade contre son cancer.
L’immunothérapie adoptive consiste à apporter au patient des cellules immunologiquement compétentes extérieures. Celles-ci peuvent être transférées par une greffe de moelle à partir d’un donneur choisi comme « compatible » pour que ses cellules soient acceptées par le receveur. Cependant cette compatibilité n’est jamais parfaite et les lymphocytes du donneur réagissent contre les cellules du receveur, ses cellules normales (c’est la réaction dite « du greffon contre l’hôte » qui peut être grave mais qui se contrôle) et ses cellules cancéreuses. Des cellules immunitaires sont préparées en culture in vitro, le plus souvent à partir des lymphocytes du patient : ceux-ci sont prélevés, sélectionnés (par exemple parce qu’ils étaient au contact des cellules cancéreuses et probablement plus actifs contre elles), dopés par divers traitements (par cytokines ou génie génétique), multipliés en culture pour en obtenir d’importantes quantités, réinjectés enfin au malade.
On distingue des immunothérapies passive, active et adoptive (Figure). L’immunothérapie passive, la plus ancienne, cherchait à apporter au malade des anticorps dirigés contre les cellules cancéreuses sur le modèle de la sérothérapie triomphante pour les maladies infectieuses. Les premiers essais ont été réalisés dans les années 1890 par les professeurs Richet et Héricourt, injectant des broyats de tumeurs à des animaux (ânes, chiens) puis recueillant quinze jours plus tard leur sérum pour l’injecter aux malades, avec quelques résultats. Cette recherche a été abandonnée : on n’a jamais réussi à isoler de tels anticorps, beaucoup de substances supposées telles ont été préparées chez l’animal dans des conditions qui ont entraîné des accidents toxiques ; enfin de tels anticorps ont autant de risques de stimuler un cancer ou au moins de le protéger que de chances de le détruire. La technique des anticorps monoclonaux qui en produit d’importantes quantités dirigées contre une cellule ou une substance donnée a relancé ces tentatives, avec des résultats probants : avec le trastuzumab pour certains cancers du sein, le rituximab dans les lymphomes, le cétuximab pour les cancers du côlon, tandis que bien d’autres sont à l’étude. À défaut d’obtenir des anticorps relativement spécifiques contre des cellules cancéreuses, on utilise plutôt aujourd’hui des médiateurs immunitaires, moins spécifiques mais qui se montrent efficaces, comme les interférons.
L’immunothérapie active revient à stimuler les propres défenses d’un individu pour l’aider à se débarrasser d’un cancer. Cette stimulation est non spécifique avec un produit comme le BCG qui a montré une certaine efficacité ou comme le lévamisole, anciennement utilisé contre des vers parasites (helminthes), auquel on a reconnu des propriétés immunostimulantes. Les cytokines, produites par des lymphocytes, peuvent stimuler d’autres lymphocytes. Leur production en quantités importantes par génie génétique permet de stimuler, de façon orientée, des lymphocytes du malade contre son cancer.
L’immunothérapie adoptive consiste à apporter au patient des cellules immunologiquement compétentes extérieures. Celles-ci peuvent être transférées par une greffe de moelle à partir d’un donneur choisi comme « compatible » pour que ses cellules soient acceptées par le receveur. Cependant cette compatibilité n’est jamais parfaite et les lymphocytes du donneur réagissent contre les cellules du receveur, ses cellules normales (c’est la réaction dite « du greffon contre l’hôte » qui peut être grave mais qui se contrôle) et ses cellules cancéreuses. Des cellules immunitaires sont préparées en culture in vitro, le plus souvent à partir des lymphocytes du patient : ceux-ci sont prélevés, sélectionnés (par exemple parce qu’ils étaient au contact des cellules cancéreuses et probablement plus actifs contre elles), dopés par divers traitements (par cytokines ou génie génétique), multipliés en culture pour en obtenir d’importantes quantités, réinjectés enfin au malade.
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