[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Contribution : Le diabète : le dépister, le comprendre Par le Pr.Kamel Sanhadji (*) [«Ils ont dit : si nous avions entendu ou si nous avions compris, nous ne serions pas de ceux qui sont voués au brasier (de l’enfer)»] (Coran, sourate 67, verset 10) Ce sont les chiffres qui parlent Plus de 360 millions de personnes diabétiques dans le monde en 2011, soit un peu plus de 5% de la population mondiale, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). 90% des cas de diabète sont des patients diabétiques de type 2. En Algérie, le nombre de diabétiques s’élèverait à environ 4 millions, soit environ 10% de la population. Le nombre de diabétiques connus en France est de 3 millions, soit 4,5% de la population dont 92% sont de type 2. En général, environ 1 personne diabétique sur 5 ignore sa maladie. Le diabète représente un coût financier important en raison du taux élevé de complications dégénératives. 13 et 30% des dialysés respectivement en France et aux Etats-Unis sont diabétiques. Le diabète reste la première cause médicale de cécité avant 50 ans dans les pays développés. Cinq à 10% des diabétiques subiront un jour une amputation d’orteil, de pied ou de jambe, les 4/5 d’entre eux sont des diabétiques non insulino-dépendants. Le quart des journées d’hospitalisation pour le diabète est dû à des problèmes podologiques. Le diabète est un grand problème de santé publique et constitue un véritable fléau. En effet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que l’incidence du diabète est au moins de 12% dans les pays du Maghreb. En réalité, les diabétologues algériens ne disposent d’aucune étude épidémiologique recensant les malades atteints de diabète. Cette absence de chiffres fiables fausse les prévisions et pourrait être une des raisons pour expliquer les pénuries cycliques de médicaments. Le diabète est une maladie chronique qui survient lorsque le pancréas (glande vitale annexée au tube digestif et qui produit des enzymes digestives et des hormones — insuline et glucagon — qui régulent le taux de sucre dans le sang, la glycémie) ne parvient plus à produire suffisamment d’insuline ou lorsque les organes deviennent résistants à l’insuline. Le taux de glucose (sucre) dans le sang (glycémie) devient alors élevé : il s’agit de l’hyperglycémie. Si le diabète n’est pas traité ou est mal équilibré, l’hyperglycémie chronique induit à court terme des symptômes invalidants (fatigue, soif, augmentation du volume des urines), et à long terme de multiples complications invalidantes dont les principales sont la cécité (perte de la vue), l’accident vasculaire cérébral (entraînant des paralysies), l’insuffisance cardiaque, l’insuffisance rénale, la neuropathie diabétique, qui peut entraîner l’amputation d’un membre inférieur. Les estimations montrent que les maladies non transmissibles (non infectieuses) sont responsables de plus de 66% des années vécues avec une incapacité dans les pays à faibles et moyens revenus. Près de 90% des décès par maladies non transmissibles avant l’âge de 60 ans s’opèrent dans les pays à faibles et moyens revenus. Selon l’OMS, «les maladies non transmissibles, principalement les maladies cardiovasculaires, les cancers, les maladies respiratoires chroniques et le diabète constituent la principale cause de décès et d’incapacité dans le monde, représentant 63% des décès. 80% des cas prématurés de cardiopathies vasculaires et d’accidents cérébraux, 80% des cas de diabète de type 2 ainsi que 40% des cancers pourraient être évités en adoptant une alimentation saine, en faisant de l’exercice physique et en évitant le tabac». Selon la Fédération internationale du diabète, «quelque 366 millions de personnes à travers le monde, soit 8,3% de la population adulte, sont atteintes de diabète en 2011. Environ 80% d’entre elles vivent dans des pays à faibles et moyens revenus. Si cette tendance se poursuit, 552 millions de personnes environ, soit un adulte sur 10, auront le diabète d’ici 2030». Les principales causes profondes des maladies non transmissibles sont la mondialisation, l’urbanisation et le vieillissement de la population. Parmi les facteurs de risque des maladies non transmissibles, on distingue ceux qui sont modifiables (alimentation déséquilibrée, sédentarité, tabagisme) et ceux qui ne sont pas modifiables (âge, hérédité et facteurs génétiques). Les maladies non transmissibles peuvent plonger des individus et des familles dans la pauvreté et les entraîner dans une spirale d’aggravation de la maladie et de la pauvreté. Dans beaucoup de pays à revenus faibles ou intermédiaires, la lutte contre la pauvreté passe par des investissements dans des programmes de prévention des maladies non transmissibles.
Le glucose (sucre) est un carburant essentiel pour l’organisme Le sucre sert d’énergie aux muscles, aux globules, mais aussi au cerveau. Il a deux sources, le sucre alimentaire et le sucre fabriqué par l’organisme. Le glucose alimentaire est présent dans la plupart des aliments sucrés et dans les féculents (sucres complexes). Ceux-ci doivent être coupés en petites molécules pour être absorbés par l’organisme. C’est le rôle des enzymes digestives fabriquées par le pancréas. Après le repas, le glucose est stocké dans différents organes, principalement le foie et les muscles. Ce stockage, réalisé grâce à l’insuline, permet à l’organisme de le libérer progressivement lorsqu’il en a besoin, pendant les périodes de jeûne. Ainsi, nous ne manquons jamais d’énergie.
Le pancréas, un organe essentiel La première fonction du pancréas est d’assurer la digestion des aliments en fabriquant des enzymes qui vont «couper» en petits fragments (à l’état de molécules) les restes d’aliments qui proviennent de l’estomac pour permettre leur assimilation et leur passage dans le sang. La seconde fonction est de fabriquer des hormones, dont l’insuline, qui est indispensable à la régulation du taux de sucre. C’est un mauvais fonctionnement de la partie du pancréas fabriquant des hormones qui est à l’origine du diabète. L’insulinorésistance est un phénomène qui se produit lorsque le corps, après avoir produit beaucoup d’insuline pour consommer le sucre en excès, n’absorbe plus ces quantités importantes d’insuline. Ensuite, l’insuline s’épuise et le taux de sucre augmente. L’insulinorésistance est en grande partie liée à l’excès de graisse viscérale et à la sédentarité.
Le diabète, une maladie chronique Le diabète «sucré» est caractérisé par un taux de sucre dans le sang (glycémie) trop élevé, on parle d’hyperglycémie chronique. Le diabète se définit précisément par une glycémie après un jeûne de 8 heures supérieure à 1,26 g/l (7 mmol/l) sur 2 dosages consécutifs ou par la présence de symptômes de diabète (polyurie ou urines abondantes, polydipsie ou soif excessive, amaigrissement) associée à une glycémie supérieure ou égale à 2 g/l (11,1 mmol/l), quel que soit le moment de la journée ou après une charge orale de 75 g de glucose. En France, le dépistage du diabète est recommandé chez les personnes âgées de plus de 45 ans ayant au moins un facteur de risque de diabète (migrant, surpoids, hypertension artérielle, dyslipidémie ou taux élevé ou diminué de lipides dans le sang, antécédent familial, antécédent de diabète gestationnel, naissance d’un enfant pesant plus de 4 kg). Le diabète survient lorsque l’organisme ne fabrique plus suffisamment d'insuline alors qu'il a simultanément des difficultés à l'utiliser. L’insuline est une hormone produite par le pancréas. C’est la seule hormone de l’organisme qui permet de faire baisser le taux de sucre dans le sang. Grâce à l’insuline, le sucre (glucose) pénètre dans le muscle où il est consommé. En l’absence d’insuline, le sucre entre mal dans le muscle et s’accumule dans le sang.
Il existe 4 types de diabète Le diabète est une maladie chronique qui survient lorsque le pancréas ne parvient plus à produire suffisamment d’insuline ou lorsque les organes deviennent résistants à l’insuline. Le taux de glucose dans le sang (glycémie) s’élève alors. Il s’agit de l’hyperglycémie. Il existe quatre types de diabète. Le diabète de type 1 (auparavant appelé diabète insulinodépendant ou diabète du sujet jeune) est caractérisé par un manque de sécrétion d’insuline par le pancréas du fait d’une destruction complète des cellules (cellules de Langherans) qui sécrètent cette hormone. L’insuline est une hormone qui permet le passage du glucose du sang vers les cellules. Il touche principalement des sujets jeunes (moins de 30 ans) et se manifeste de manière très visible par une perte de poids importante et rapide, une fatigue, une faim, une soif et une augmentation du volume urinaire, des malaises, des douleurs du ventre, des troubles de la conscience, un coma et la mort en l’absence d’apport d’insuline en urgence. La survie des personnes atteintes est dépendante de cette hormone vitale, administrée sous forme d’injection 2 à 4 fois par jour. La prévalence (nombre de cas, à un moment donné, par rapport à la population générale) du diabète de type 1 varie de façon sensible d’un pays à l’autre. Elle est plus faible dans les pays où des soins de qualité ne sont pas accessibles, car la survie des malades est limitée. Le diabète de type 2 (auparavant appelé diabète insulinodépendant ou diabète du sujet jeune) est principalement caractérisé par une résistance progressive des organes à l’insuline. Ce type de diabète est le plus fréquent. Il touche principalement les personnes de plus de 30 ans. Il existe un facteur héréditaire et génétique important, et ce diabète peut être favorisé par le manque d’activité physique, une alimentation riche en graisses et en sucre, le surpoids ou l’obésité. Il reste asymptomatique pendant plusieurs années, puis les symptômes restent longtemps discrets. C’est pourquoi il est souvent diagnostiqué au stade de complications chroniques dans le contexte d’accès difficile aux soins des pays en développement. Le traitement peut consister simplement en le suivi des règles d’hygiène de vie, complété, si nécessaire, par la prise de médicaments antidiabétiques oraux, voire d’une ou deux injections d’insuline par jour dans certains cas. C’est de loin le type de diabète le plus fréquent (environ 80% à 85% des personnes diabétiques). Le diabète gestationnel est un diabète qui survient pendant la grossesse, et qui peut conduire à des malformations congénitales chez l’enfant et des complications lors de l’accouchement. La femme atteinte de diabète gestationnel ainsi que l’enfant ont un risque plus important de développer un diabète de type 2 plusieurs années plus tard. Quant au diabète secondaire, il est lié à une destruction du pancréas, une anomalie génétique, etc.
Les complications du diabète Un taux élevé de sucre dans le sang pendant plusieurs années entraîne une atteinte progressive des artères, des petits vaisseaux et des nerfs de tout l’organisme. Lorsque l’atteinte touche les grosses artères, on parle de macroangiopathie diabétique. Il y a atteinte des artères du cœur, les coronaires, qui peut se manifester au début par une angine de poitrine, et puis brutalement par l’infarctus du myocarde ou un syndrome coronaire aigu, pouvant être mortel. L’atteinte des artères du cerveau entraîne des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et des artères des membres inférieurs, artérite des membres inférieurs pouvant entraîner une amputation. Le diabète est responsable de 8 500 amputations par an en France. Lorsque l’atteinte touche les petites artères, on parle de microangiopathie diabétique. Ainsi, au niveau des yeux, l’atteinte des petites artères qui irriguent la rétine peut conduire à la cécité. Le diabète est la première cause de cécité en France. La microangiopathie peut engendrer une atteinte rénale qui touche 20% à 30 % des diabétiques. La glomérulopathie diabétique peut conduire à l’insuffisance rénale chronique puis à la dialyse. Lorsque l’atteinte touche les nerfs, on parle de neuropathie diabétique. Cette affection des nerfs s’appelle la neuropathie. Elle se manifeste par une diminution de la sensibilité ou des douleurs, en particulier dans les jambes. Au niveau de pieds, le fait que la sensibilité diminue fortement entraîne des risques d’ulcération. L’atteinte de la circulation rend la cicatrisation des plaies difficile.
Comment savoir si on est diabétique et quelles sont les valeurs normales et anormales de la glycémie ? L’examen est réalisé dans un laboratoire d’analyses médicales. Il suffit de faire une prise de sang à jeun pour déterminer le taux de la glycémie. L’examen peut être réalisé par la médecine du travail, à la maison ou chez son médecin traitant. Pour les dépistages, il existe des lecteurs de glycémie qui permettent d’obtenir la glycémie capillaire à partir d’une simple goutte de sang prélevée au bout d’un doigt. Mais attention, les dépistages par glycémie capillaire sont imprécis et doivent, en situation litigieuse, être confirmés par une prise de sang. Quant aux valeurs, elles s’interprètent dans le cadre d’un prélèvement sanguin le matin à jeun. De 0,70 g/l à 1,10 g/l, la glycémie est normale. Entre 1,10 g/l et 1,26 g/l, la glycémie à jeun est perturbée ou en «pré-diabète». Au-delà de 1,26 g/l (7 mmol/l) à deux reprises ou une glycémie à n’importe quel moment de la journée supérieure à 2 g/l (11,1 mmol/l) à deux reprises, il y a un diabète. Attention, pas besoin de deux glycémies à deux reprises si la glycémie dépasse 12 g/l avec des symptômes !
Qu’est-ce que le prédiabète ? Le prédiabète se caractérise par une glycémie (taux de glucose dans le sang) plus élevée que la normale, mais pas assez élevée pour poser un diagnostic de diabète. Le glucose est la principale forme de sucre présente dans le sang et la principale source d’énergie de l’organisme. S’il n’est pas traité, le prédiabète évolue en diabète de type 2 en l’espace de 8 à 10 ans chez plus de la moitié des personnes touchées. Les personnes prédiabétiques ont également un risque accru de maladie du cœur (maladie cardiovasculaire). Le prédiabète peut être évitable et survient surtout chez les personnes âgées de 40 ans et plus et chez les personnes en surpoids. Le prédiabète peut être géré, et parfois traité, grâce à des choix de vie sains. A titre de rappel, il serait bon de retenir le lexique suivant : Insuline : c’est l’hormone qui permet de réguler la concentration de sucre dans le sang Glycémie : c’est le taux de sucre dans le sang. Sa moyenne normale, à jeun, doit être inférieure à 1,1 g/l. Hypoglycémie : c’est une baisse de la glycémie en dessous de 0,60 g/l. Hyperglycémie : c’est une augmentation trop élevée du taux de sucre dans le sang. Edulcorant : substance d’origine naturelle ou de synthèse donnant une saveur sucrée.
Connaître les examens de surveillance du diabète Le médecin traitant, avec l’adhésion active du patient, est le chef d’orchestre de la prise en charge du diabétique. C’est lui qui prescrira les examens et les consultations spécialisées. Il s’agit d’abord d’examens cliniques à chaque consultation médicale, en particulier l’évaluation du statut pondéral, des niveaux de la pression artérielle et l’examen soigneux des pieds sont systématiques. Le poids (en kg) et la taille (en m) permettent de calculer l’indice de masse corporelle (IMC=poids/taille en kg/m²), de classer et suivre l’état pondéral. Pour un IMC supérieur à 25 kg/m² et inférieur à 35 kg/m², la mesure du tour de taille à mi-distance entre la dernière côte et le sommet de la crête iliaque permet d’évaluer le niveau de graisse abdominale. On parle de tour de taille élevé dès que celui-ci est supérieur ou égal à 80 cm chez la femme et à 94 cm chez l’homme. L’obésité abdominale associe un IMC égal ou supérieur à 30 kg/mètre carré et un tour de taille élevé. Plusieurs mesures de la pression artérielle (au minimum deux) réalisées au calme depuis dix minutes permettent d’évaluer le statut tensionnel. L’examen soigneux des pieds recherche un trouble de la sensibilité et/ou de la perception de la douleur, une diminution ou une abolition des pouls distaux, une blessure non perçue, un trouble morpho-statique, une plaie cutanée indolore, un ulcère, un mal perforant… Quant aux examens biologiques, il y a ceux que l’on peut effectuer soi-même en particulier la glycémie, grâce aux appareils d’autosurveillance (les lecteurs de glycémie) que l’on peut se procurer en pharmacie ou en prenant contact avec des associations de diabétiques. Le contrôle des glycémies par autosurveillance est un élément essentiel dans la vie d'une personne diabétique. La fréquence et le recours à l’autosurveillance varient d'une personne à une autre et dépendent de la situation du patient. C'est pourquoi l’autosurveillance glycémique se détermine en concertation avec son médecin traitant et elle n’est pas systématique. Les prises de sang, dans un laboratoire d’analyses, seront régulières et permettront de doser : - la glycémie à jeun et/ou après les repas, - l’hémoglobine glyquée* (HbA1c) tous les 3 mois. La mesure de l’hémoglobine glyquée est importante car elle reflète l’équilibre des glycémies sur une plus longue période que la glycémie à jeun : jusqu’à 6,5%, le contrôle est optimal ; en dessous de 7% le contrôle est acceptable ; au-dessus de 8% le contrôle est mauvais et il faut revoir le traitement, - la créatinine reflète le fonctionnement des reins, - les lipides sanguins, examen des anomalies lipidiques (cholestérol total, HDL cholestérol, LDL cholestérol et triglycérides) seront évalués tous les ans. Un examen annuel des urines avec un dosage de la micro-albuminurie est réalisé pour vérifier le fonctionnement des reins.
Qu’est-ce qui favorise l’insulinorésistance ? D’abord, l’obésité abdominale, car les sujets qui ont un tour de taille entre 94 et 102 cm pour les hommes et entre 80 et 88 cm pour les femmes sont à risque de syndrome métabolique. Ceux qui ont un tour de taille supérieur à 102 cm pour les hommes et r à 88 cm pour les femmes ont un risque majeur de survenue de maladies cardiovasculaires. Ensuite, la sédentarité, car l’absence d’activité physique régulière, état pendant lequel les mouvements sont réduits au minimum et où la dépense énergétique est proche du métabolisme de repos (quand on dort) tel que regarder la télévision, lire, travailler ou jouer sur ordinateur, conduire une voiture, manger… Quant à l’hérédité, elle constitue un élément influent, notamment lorsqu’on a des diabétiques dans sa famille. Cette composante est très importante dans le diabète de type 2.
Que faire en cas de diabète ? «Manger bouger» L’essentiel est d’avoir une alimentation équilibrée, c'est-à-dire «manger mieux». Le diabétique ne doit plus aujourd’hui faire un régime hypoglucidique, mais doit faire un régime normoglucidique, modérément hypocalorique, grâce à une réduction des boissons alcoolisées et des graisses. Il convient d’abord de réduire les calories en diminuant la consommation d’alcool qui peut le plus souvent être divisée par deux. Ensuite, la diminution des calories doit porter sur les graisses en diminuant la consommation des aliments les plus gras (huiles, beurre, margarine, fritures, sauces, fromages gras, viandes grasses, amuse-gueule, pâtisseries, chocolat…) et en favorisant un mode de cuisson sans graisses. Aussi, il faut éventuellement diminuer l’apport en glucides en diminuant la consommation de pain (une demi-baguette/jour) et en maintenant les féculents associés systématiquement à des légumes en répartissant le riz, les pâtes, les pommes de terre et le pain au cours de la journée, lors des trois principaux repas. Il faut augmenter la consommation de fruits et légumes à chaque repas pour un bon apport en fibres alimentaires. Et enfin, il faut consommer plus de poisson (y compris les poissons gras) au moins 2 fois par semaine) et davantage d’huiles végétales poly- et mono- insaturées qui améliorent l’insulinosensibilité et augmentent le HDL cholestérol (le «bon cholestérol»), favorisant l’épuration des dépôts de cholestérol vasculaires. En ce qui concerne les aliments, il faut en distinguer trois types : - le pain, les pommes de terre, la semoule, les carottes qui ont un index glycémique élevé (70-100) et qui sont très hyperglycémiants ; - les fruits, les pâtes alimentaires, le riz, le sucre (saccharose) qui ont un index glycémique moyen (40-60) et qui sont modérément hyperglycémiants ; - le fructose, les laitages, les légumineuses (haricots, lentilles) qui ont un index glycémique bas (20-40) et qui sont peu hyperglycémiants. En pratique, 7 conseils nutritionnels sont prodigués pour le diabétique de type 2 en surpoids : 1- ni le pain, ni les féculents, ni les fruits ne sont interdits ! 2- les ennemis du diabétique sont les graisses et surtout les graisses animales (dites saturées) qu’il faut réduire mais ne pas interdire ; 3- toutes les huiles sont aussi caloriques même si certaines, les mono et poly insaturées sont bénéfiques sur le plan cardiovasculaire ; 4- les alcools apportent des calories inutiles. Vin doux, vins cuits, bière, cidre apportent en plus des glucides ! 5- les viandes et les féculents diminuent rapidement la sensation de faim contrairement aux aliments glucidolipidiques (gâteaux, amuse-gueule, association pain – pâté et charcuterie ou pain fromage) ; 6- arrêter l’obsession calorique punitive et culpabilisante ! 7- perdre quelques kilos pour se donner des objectifs réalistes, objectifs qu’il faut maintenir grâce à la poursuite de l’équilibre alimentaire.
Une activité physique régulière et bouger plus L’exercice physique régulier est aussi important pour le traitement du diabète de type 2 que l’équilibre alimentaire. Il s’agit de réaliser tous les jours une activité physique simple et pas forcément du sport : marche à pied (2 heures), jogging (30 minutes), vélo (une heure), natation, gymnastique, jardinage, bricolage, ménage, promenade… Bouger tous les jours ! Au moins 30 minutes de marche rapide par jour, c’est le minimum ! L’optimal c’est de réaliser au moins une heure d’activité physique par jour, soit en une fois, soit en deux, soit en quatre fois. En pratique, quelques conseils. Faire une activité physique journalière ludique adaptée à ses goûts et à ses capacités et pas forcément du sport. Il faut en retirer du plaisir et du bien-être. Toujours débuter progressivement, par exemple 10 minutes de vélo d’appartement ou 15 minutes de marche d’un bon pas par jour. L’effort doit être d’intensité modérée «je suis un peu essoufflé, je peux encore parler», donc convivial. L’activité doit être régulière, dans l’idéal une heure par jour, sinon au minimum 30 minutes par jour pendant cinq jours par semaine. Retenir que 30 minutes de jogging (une heure de vélo = 2 heures de marche «rapide»). Avant une activité sportive, toujours respecter une phase d’échauffement et une phase de récupération après chacune de dix minutes. Adapter le traitement hypoglycémiant pour éviter le risque d’hypoglycémie pendant une activité sportive.
Les traitements et la prise en charge médicale du diabète En ce qui concerne le diabète de type 1, le traitement médicamenteux repose sur l’insuline. Le patient doit s’injecter de l’insuline dès la découverte du diabète. Il y a 4 catégories d’insuline : les insulines rapides, les analogues lents, les insulines retard et les mélanges d’insuline. L’apport d’insuline se fait soit sous forme d’injections (avec une seringue ou un stylo), soit avec une pompe à insuline, appareil portable (ou plus rarement implantable), destiné à administrer l’insuline en continu. L’insulinothérapie est instaurée et suivie en milieu diabétologique dans le cadre d’un processus d’éducation thérapeutique permettant au patient d’être autonome dans la prise en charge de son diabète. Le diabète de type 2 est lui traité dans un premier temps par des mesures hygiéno-diététiques en particulier par une alimentation équilibrée et une activité physique régulière. Si l’adoption de ces mesures ne suffit pas, le médecin traitant décidera avec le patient de la nécessité d’un traitement médicamenteux. Il aura rapidement recours à la prescription des traitements antidiabétiques oraux ou injectables, dont l’efficacité n’est optimale que s’ils sont associés à une alimentation équilibrée et à une activité physique régulière. Il existe trois groupes de traitements antidiabétiques : 1- les médicaments de l’insulinorésistance : les biguanides ; 2- les insulinosécréteurs : les sulfamides hypoglycémiants, les incrétines (seulement injectables), les analogues du GLP-1 (glucagon-like peptide-1) et les gliptines ; 3- les inhibiteurs des alphaglucosidases dont l’acarbose (Glucor). Le diabète de type 2 étant une maladie évolutive, des injections d’insuline seront nécessaires (après avoir augmenté progressivement les antidiabétiques) lorsque les besoins en insuline ne seront plus couverts par la sécrétion du pancréas. C'est ce qu’on appelle «l’escalade thérapeutique». Elle est liée à l’évolution dans le temps de la maladie. Le passage à l’insuline ne change pas le diabète de type 2 en diabète de type 1. Lorsqu’une personne diabétique de type 2 «passe à l’insuline», elle devient insulino-requérante ou insulino-nécessitante (son organisme requiert ou nécessite de l’insuline). Aussi, des examens annuels auprès de spécialistes sont nécessaires, en particulier : 1- bilan diabétologique : si besoin et pour affiner les traitements ; 2- bilan cardiologique : avec auscultation fine du cœur et des vaisseaux, un électrocardiogramme (ECG), un bilan lipidique. On parle d’examen des anomalies lipidiques (EAL) et un bilan plus approfondi lorsque le diabète est associé à d’autres facteurs de risque cardiovasculaire comprenant au moins une épreuve d’effort à la recherche d’une ischémie myocardique silencieuse dont la recherche n'est pas systématique mais réservée à des situations particulières ; 3- bilan ophtalmologique : avec examen du fond d’œil afin de dépister une rétinopathie (atteinte de la rétine) ; 4- bilan podologique : avec un examen soigneux des pieds à la recherche d’infection, de plaie, d’ulcération cutanée indolore ; 5- bilan diététique : avec évaluation nutritionnelle à la recherche d’écarts alimentaires, de grignotage nécessitant un soutien psychologique, de prise alimentaire inconsciente…
La recherche dans la greffe du pancréas et des îlots de Langherans Le diabète au long cours conduit à l’insuffisance rénale, à la cécité, à une polyneuropathie, et parfois à l’amputation des membres inférieurs. L’allogreffe (greffe à partir d’un donneur de même espèce) d’îlots pancréatiques et la greffe de pancréas sont les seules thérapies permettant de restaurer une sécrétion physiologique d’insuline. Peu de patients peuvent en bénéficier. Actuellement réservée pour le diabète de type 1. Il s’agit d’un remplacement d’organe car dans ce cas le pancréas est détruit dans le cadre d’auto-immunité. Aussi, en raison des risques liés à l’immunosuppression (traitement anti-rejet) et du manque d’organes disponibles. De plus, en dépit des améliorations importantes dans les stratégies immunosuppressives, seulement 25% des patients restent insulino-indépendants à 5 ans. Des avancées sont donc attendues et les investigations précliniques et cliniques sont en cours. De nouveaux résultats sont obtenus en allo-transplantation, en particulier concernant les sites alternatifs pour la transplantation. Des recherches intenses sont effectuées chez l’animal, en particulier chez la souris diabétique NOD (Non-Obese Diabetes), visant à la mise au point des conditions techniques d’isolement des îlots de Langherans (cellules productrices d’insuline au niveau du pancréas). Les îlots sont directement greffés in situ ou encapsulés dans des dispositifs implantables. En conclusion, la maladie diabétique est largement favorisée par des facteurs de risque appelés facteurs de risque cardiovasculaire (FDRCV), qui sont principalement, l’hypertension artérielle, les problèmes de lipides dans le sang (dyslipidémies), le tabagisme, l’alcool, le surpoids, l’obésité et les antécédents de maladies similaires dans la famille. K. S.
* Professeur des universités, Directeur de recherches. Service d’immunologie des transplantations CHU de Lyon, France.
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