Un anti-tussif et…un choc anaphylactique pendant l’anesthésie

Un anti-tussif et…un choc anaphylactique pendant l’anesthésie





Les réactions anaphylactiques IgE-médiées lors des anesthésies générales sont souvent dues aux myorelaxants, suxaméthonium en tête.

Or une sensibilisation préalable par d’autres médicaments ou molécules de l’environnement contenant un ion ammonium quaternaire pourrait être responsable de l’allergie lors d’un premier contact avec le curarisant.

Ainsi, la consommation croissante dans certains pays de pholcodine comme anti-tussif a été accusée de l’augmentation de la prévalence de l’allergie au suxaméthonium.

Une étude internationale multicentrique semble confirmer cette hypothèse mais seulement en partie...

Les consommations nationales de pholcodine ont été évaluées dans 9 pays différents (Suède, Danemark, USA, Allemagne, Pays-Bas, Finlande, Norvège, Royaume-Uni et France) et environ 200 sérums de patients atopiques (Phadiatop° positif) ont été analysés à la recherche d’IgE spécifiques de pholcodine, morphine, suxaméthonium et P-aminophényl-phosphoryl choline (PAPPC).

De 2001 à 2007, la consommation de pholcodine a varié de 0 à 184,9 kg par million d’habitants ! La France et le Royaume-Uni se sont montrés de grands consommateurs avec 14 médicaments différents contenant cette molécule…

Lors de l’analyse par régression linéaire, une association significative a été mise en évidence entre la consommation de pholcodine et la prévalence de la sensibilisation à la pholcodine et à la morphine mais pas au suxaméthonium ni à la PAPPC.

Aucun médicament contenant de la pholcodine n’est commercialisé aux Pays-Bas ni aux USA avec cependant une forte consommation dans ce dernier pays. On trouve pourtant des taux élevés de sensibilisation dans les 2 cas.

Ce travail confirme donc le rôle potentiel de la pholcodine dans la survenue de l’allergie aux myorelaxants mais souligne l’intervention probable d’autres substances…




Dr Geneviève Démonet



Yang A et coll. : National pholcodine consumption and prevalence of IgE-sensitization: a multicentre study. Allergy 2010, 65 (4) 498–502