HPV : ce que les ados savent de l’infection et du vaccin
Publié le 21/04/2010
Les infections à HPV (Human papillomavirus) sont-elles des IST (infections sexuellement transmissibles) ? Etrange question à la réponse apparemment évidente, mais pas tant qu’on pourrait le croire pour 508 élèves de seconde (ratio hommes/femmes de 0,68 pour un âge moyen de 16,3 ans) invités à répondre à un questionnaire proposé par la PMI des Alpes maritimes pour évaluer les connaissances et comportements des lycéens autour du HPV, avec comme deuxième objectif d’estimer la couverture vaccinale. Une enquête évidemment utile, et dont les résultats pourraient permettre de mieux cibler l’information à délivrer aux adolescents, une classe d’âge aux réactions parfois inattendues.
En voilà quelques uns parmi les plus significatifs :
-au total, 63 % des élèves avaient entendu parler du HPV, par les médias –télévision, journaux ou internet- avant le médecin traitant ou les parents qui gardent cependant un rôle déterminant dans la décision de vaccination ;
-le HPV n’est pas considéré comme une IST et le mode de transmission des virus est mal connu, ce qui n’empêche pas les 2/3 des interrogés de faire le lien avec le cancer du col ;
-le rôle de la vaccination contre le cancer du col était connu par plus de 70 % des élèves, mais peu d’entre eux savaient la nécessité de continuer à pratiquer des frottis cervico-utérin (44,5 %) de dépistage chez les vaccinés ;
-les filles avaient globalement de meilleurs scores (de 0 à 10) de connaissance du HPV que les garçons (71,2 % versus 28,8 %), une différence qui n’était pas retrouvée avec les IST (scores de 0 à 8 ; prévalence globale de bonne connaissance des IST de 32 %) ;
-Pour 338 filles dont le carnet de vaccination a pu être vérifié, 85 (25,1 %) avaient reçu au moins une dose de vaccin quadrivalent contre les HPV. L’âge moyen lors de la première dose était de 15,6 ans ; une seule fille ayant eu sa première dose avant 14 ans. Les filles issues de CSP 2 (professions intermédiaires) étaient significativement plus vaccinées (p = 0,058) que celles issues de CSP 1 (professions intellectuelles supérieures).
-Les principaux freins à la vaccination cités par les lycéennes ne souhaitant pas se faire vacciner étaient la peur des effets secondaires, le manque de recul et le refus des parents.
Cette enquête, selon le Conseil général des Alpes maritimes, était justifiée par le fait que le cancer de l’utérus se situe, en fréquence, au 10ème rang des cancers de la femme et au 15ème des décès, alors même que les essais cliniques montrent les bénéfices importants qu’on peut attendre des vaccins. Des raisons citées évidemment un peu partout et qui justifient certainement la multiplication des enquêtes de ce type en Europe. En Angleterre, par exemple, ce sont des jeunes filles de 16-18 ans éligibles au vaccin qui, 6 mois avant l’implémentation d’un programme dit « catch up », avaient été interrogées sur la décision qu’elles prendraient et leurs motivations. 70 % d’entre elles avaient l’intention d’obtempérer, mais nombreuses sont celles qui se déclaraient mal informées et presque 10 % prétendaient ne jamais avoir entendu parler du vaccin ; sans compter les 10 % qui avaient plus peur des aiguilles que de l’infection…
Il semble globalement, à la lecture de tous ces articles, qu’en matière de HPV, la France et l’Europe soient sur la bonne voie. Les études présentées ici permettent d’espérer que de nouveaux progrès pourront être bientôt réalisés.
Dr Jack Breuil
Lerais I et coll. : Enquête sur les connaissances, opinions et comportements des lycéens autour des Human Papilloma Virus (HPV), France, Alpes- Maritimes, 2009. BEH 2010 ; 11 : 97-100.
Forster AS et coll. : Understanding adolescents’ intentions to have the HPV vaccine.Vaccine 2010 ; 28 : 1673-1676
Publié le 21/04/2010
Les infections à HPV (Human papillomavirus) sont-elles des IST (infections sexuellement transmissibles) ? Etrange question à la réponse apparemment évidente, mais pas tant qu’on pourrait le croire pour 508 élèves de seconde (ratio hommes/femmes de 0,68 pour un âge moyen de 16,3 ans) invités à répondre à un questionnaire proposé par la PMI des Alpes maritimes pour évaluer les connaissances et comportements des lycéens autour du HPV, avec comme deuxième objectif d’estimer la couverture vaccinale. Une enquête évidemment utile, et dont les résultats pourraient permettre de mieux cibler l’information à délivrer aux adolescents, une classe d’âge aux réactions parfois inattendues.
En voilà quelques uns parmi les plus significatifs :
-au total, 63 % des élèves avaient entendu parler du HPV, par les médias –télévision, journaux ou internet- avant le médecin traitant ou les parents qui gardent cependant un rôle déterminant dans la décision de vaccination ;
-le HPV n’est pas considéré comme une IST et le mode de transmission des virus est mal connu, ce qui n’empêche pas les 2/3 des interrogés de faire le lien avec le cancer du col ;
-le rôle de la vaccination contre le cancer du col était connu par plus de 70 % des élèves, mais peu d’entre eux savaient la nécessité de continuer à pratiquer des frottis cervico-utérin (44,5 %) de dépistage chez les vaccinés ;
-les filles avaient globalement de meilleurs scores (de 0 à 10) de connaissance du HPV que les garçons (71,2 % versus 28,8 %), une différence qui n’était pas retrouvée avec les IST (scores de 0 à 8 ; prévalence globale de bonne connaissance des IST de 32 %) ;
-Pour 338 filles dont le carnet de vaccination a pu être vérifié, 85 (25,1 %) avaient reçu au moins une dose de vaccin quadrivalent contre les HPV. L’âge moyen lors de la première dose était de 15,6 ans ; une seule fille ayant eu sa première dose avant 14 ans. Les filles issues de CSP 2 (professions intermédiaires) étaient significativement plus vaccinées (p = 0,058) que celles issues de CSP 1 (professions intellectuelles supérieures).
-Les principaux freins à la vaccination cités par les lycéennes ne souhaitant pas se faire vacciner étaient la peur des effets secondaires, le manque de recul et le refus des parents.
Cette enquête, selon le Conseil général des Alpes maritimes, était justifiée par le fait que le cancer de l’utérus se situe, en fréquence, au 10ème rang des cancers de la femme et au 15ème des décès, alors même que les essais cliniques montrent les bénéfices importants qu’on peut attendre des vaccins. Des raisons citées évidemment un peu partout et qui justifient certainement la multiplication des enquêtes de ce type en Europe. En Angleterre, par exemple, ce sont des jeunes filles de 16-18 ans éligibles au vaccin qui, 6 mois avant l’implémentation d’un programme dit « catch up », avaient été interrogées sur la décision qu’elles prendraient et leurs motivations. 70 % d’entre elles avaient l’intention d’obtempérer, mais nombreuses sont celles qui se déclaraient mal informées et presque 10 % prétendaient ne jamais avoir entendu parler du vaccin ; sans compter les 10 % qui avaient plus peur des aiguilles que de l’infection…
Il semble globalement, à la lecture de tous ces articles, qu’en matière de HPV, la France et l’Europe soient sur la bonne voie. Les études présentées ici permettent d’espérer que de nouveaux progrès pourront être bientôt réalisés.
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