Toxicomanie pendant la grossesse : davantage de complications obstétricales et périnatales
LE 09 MAI 2010
La consommation de drogues pendant la grossesse constitue un problème majeur de santé publique, étant donné les risques obstétricaux et périnataux qui lui sont attachés. Environ 91 % des femmes qui se présentent dans les services de prise en charge de la toxicomanie sont en âge de procréation (entre 15 et 39 ans). Ces femmes sont à haut risque d’autres complications médicales dues à la malnutrition, à l’anémie, aux MST, à l’HIV et à l’hépatite ; de plus elles sont plus souvent fumeuses et adhèrent moins bien au suivi prénatal. Tous ces facteurs peuvent contribuer à la survenue de complications obstétricales et périnatales.
Dans un tel contexte, une étude rétrospective portant sur une période de quatre ans a tenté de déterminer l’impact de la consommation de drogues sur les grossesses et la survenue des complications périnatales, tout en essayant de contrôler les facteurs de confusion.
Deux cent quarante-sept femmes utilisatrices de drogues identifiées dans le registre de dépendance aux drogues (1997-2000) et 741 témoins ont été incluses dans cette analyse. Les drogues consommées étaient la cocaïne, l’héroïne, le cannabis, les benzodiazépines, la méthadone et d’autres encore. Les principaux paramètres mesurés étaient les suivants: l’accouchement prématuré, la rupture placentaire, la pré-éclampsie, le retard de croissance intra-utérine et le faible poids à la naissance. Excepté la pré-éclampsie, toutes ces complications étaient significativement plus fréquentes chez les femmes consommant des drogues. Le taux d’accouchement prématuré (25 %) était significativement plus élevé (RR=2,5 ; IC 95 % : 1,6-3,. L’incidence du faible poids à la naissance était de 30,8 %, par rapport à 8 % chez les témoins (RR=3,6 ; IC 95 % : 2,4-5,4). De façon similaire, l’incidence du retard de croissance et le risque de rupture étaient significativement plus importants, respectivement de 3,82 (IC 95 % :2,4-6,1) et de 2,74 (IC 95 % : 1,1-7,0). Par contre, la pré-éclampsie était très rare chez les femmes utilisatrices de drogues (0,4 % vs 6 %) et ceci même après le contrôle des facteurs de confusion tels que la parité ou le tabagisme (RR=0,08 ; IC 95 % : 0,01-0,62).
Le nombre de femmes par sous groupe de type de drogue consommée était trop faible pour faire des comparaisons raisonnables.
C’est la première étude qui met en évidence un faible taux de pré-éclampsie chez les consommatrices de drogues, et d’autres études devraient élucider les causes biologiques de ce résultat.
En conclusion, cette étude indique que la consommation de drogues pendant la grossesse augmente significativement les complications obstétricales et périnatales, malgré des soins multidisciplinaires anténataux coordonnés. En première approche et sous réserve de vérifications ultérieures, cette augmentation du risque semblerait indépendante du type de drogue utilisée, du tabagisme et d’autres facteurs sociodémographiques.
Dr Viola Polena
Pinto SM et coll. : Substance abuse during pregnancy: effect on pregnancy outcomes. Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol. 2010
LE 09 MAI 2010
La consommation de drogues pendant la grossesse constitue un problème majeur de santé publique, étant donné les risques obstétricaux et périnataux qui lui sont attachés. Environ 91 % des femmes qui se présentent dans les services de prise en charge de la toxicomanie sont en âge de procréation (entre 15 et 39 ans). Ces femmes sont à haut risque d’autres complications médicales dues à la malnutrition, à l’anémie, aux MST, à l’HIV et à l’hépatite ; de plus elles sont plus souvent fumeuses et adhèrent moins bien au suivi prénatal. Tous ces facteurs peuvent contribuer à la survenue de complications obstétricales et périnatales.
Dans un tel contexte, une étude rétrospective portant sur une période de quatre ans a tenté de déterminer l’impact de la consommation de drogues sur les grossesses et la survenue des complications périnatales, tout en essayant de contrôler les facteurs de confusion.
Deux cent quarante-sept femmes utilisatrices de drogues identifiées dans le registre de dépendance aux drogues (1997-2000) et 741 témoins ont été incluses dans cette analyse. Les drogues consommées étaient la cocaïne, l’héroïne, le cannabis, les benzodiazépines, la méthadone et d’autres encore. Les principaux paramètres mesurés étaient les suivants: l’accouchement prématuré, la rupture placentaire, la pré-éclampsie, le retard de croissance intra-utérine et le faible poids à la naissance. Excepté la pré-éclampsie, toutes ces complications étaient significativement plus fréquentes chez les femmes consommant des drogues. Le taux d’accouchement prématuré (25 %) était significativement plus élevé (RR=2,5 ; IC 95 % : 1,6-3,. L’incidence du faible poids à la naissance était de 30,8 %, par rapport à 8 % chez les témoins (RR=3,6 ; IC 95 % : 2,4-5,4). De façon similaire, l’incidence du retard de croissance et le risque de rupture étaient significativement plus importants, respectivement de 3,82 (IC 95 % :2,4-6,1) et de 2,74 (IC 95 % : 1,1-7,0). Par contre, la pré-éclampsie était très rare chez les femmes utilisatrices de drogues (0,4 % vs 6 %) et ceci même après le contrôle des facteurs de confusion tels que la parité ou le tabagisme (RR=0,08 ; IC 95 % : 0,01-0,62).
Le nombre de femmes par sous groupe de type de drogue consommée était trop faible pour faire des comparaisons raisonnables.
C’est la première étude qui met en évidence un faible taux de pré-éclampsie chez les consommatrices de drogues, et d’autres études devraient élucider les causes biologiques de ce résultat.
En conclusion, cette étude indique que la consommation de drogues pendant la grossesse augmente significativement les complications obstétricales et périnatales, malgré des soins multidisciplinaires anténataux coordonnés. En première approche et sous réserve de vérifications ultérieures, cette augmentation du risque semblerait indépendante du type de drogue utilisée, du tabagisme et d’autres facteurs sociodémographiques.
Dr Viola Polena
Pinto SM et coll. : Substance abuse during pregnancy: effect on pregnancy outcomes. Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol. 2010
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