Plus de la moitié des musulmans diabétiques dans le monde observent le jeûne du ramadhan, malgré l'avis médical qui s'oppose à une telle décision. Pour mieux accompagner les patients qui insistent à le faire, des recommandations spécifiques ont été émises par des spécialistes libanais.
Le diabète, une maladie chronique qui apparaît quand le pancréas ne sécrète pas assez d'insuline ou quand l'organisme utilise mal l'insuline qu'il produit, frappe plus de 280 millions de personnes dans le monde. « La maladie gagne du terrain notamment dans les pays en développement, déplore le Dr Akram Echtay, président de la Société libanaise d'endocrinologie. D'ici à vingt ans, on estime que le nombre des diabétiques atteindra 400 millions. Cela est principalement dû au changement du mode de vie alimentaire, les populations consommant plus d'aliments gras et calorifiques, et à la sédentarité. Cela favorise la surcharge pondérale et l'obésité, et augmente par conséquent les risques de développer un diabète. »
S'exprimant au cours d'une conférence organisée par les laboratoires sanofi-aventis sur « Le diabète et le ramadan » à l'hôtel Le Vendôme Intercontinental, le Dr Echtay a souligné l'importance d'une bonne prise en charge de la maladie pour une meilleure qualité de vie du patient, ainsi que le dépistage précoce. Il a passé en revue les complications de la maladie qui se traduisent notamment par une insuffisance rénale, une rétinopathie, des problèmes cardio-vasculaires, et insisté sur l'importance de sensibiliser l'opinion publique en général et les malades en particulier sur le diabète et les moyens de le contrôler et de le prévenir. « Les musulmans comptent environ 1,5 milliard de personnes dans le monde, indique pour sa part le Dr Ibrahim Salti, chef du service d'endocrinologie et de métabolisme à l'Hôpital de l'Université américaine de Beyrouth (AUB - MC). Comme il s'agit d'une maladie chronique, la religion dispense le diabétique du jeûne de ramadan. En tant que médecins, nous déconseillons aux patients de jeûner en raison des risques qu'ils peuvent encourir, notamment l'hypoglycémie si les heures de jeûne sont longues, c'est-à-dire entre 12 et 14 heures, l'hyperglycémie si le patient ne prend pas son médicament de façon régulière, un évanouissement, une acidocétose (élévation excessive de l'acidité du sang) principalement chez les diabétiques de type 1, une déshydratation, ainsi que le risque des thromboses vasculaires ou encore la mauvaise alimentation».
Les interdictions du jeûne
Toutefois, les études ont montré que 54 % des musulmans souffrant d'un diabète de type 1 et près de 86 % de ceux souffrant de diabète de type 2 observent le jeûne du ramadan, malgré les conseils des médecins.Pour mieux accompagner ces patients, « un comité consultatif international a été formé de spécialistes du Liban et de plusieurs pays musulmans », poursuit le Dr Salti, avec pour mission principale d'émettre des recommandations. « Le comité a mené une étude sur près de 13 000 patients dans treize pays différents, la majorité d'entre eux souffrant de diabète de type 2 », précise-t-il.L'étude ayant montré que les complications appréhendées augmentent durant le mois du ramadan, notamment l'hyperglycémie (trois fois plus chez les diabétiques de type 1 et cinq fois plus chez ceux souffrant de diabète de type 2) et l'hypoglycémie (quatre fois plus chez les diabétiques de type 1 et sept fois plus chez ceux souffrant de diabète de type 2), le comité a émis des recommandations, définissant explicitement le profil des patients qui ne doivent pas jeûner.Selon ce comité, les patients atteints du diabète de type 1, notamment les jeunes d'entre eux, doivent s'abstenir de jeûner, notamment s'ils prennent plus de deux doses d'insuline par jour, ainsi que les patients qui utilisent une pompe à insuline ou qui vivent seuls, les femmes enceintes ou celles qui allaitent.Le jeûne est également interdit aux personnes ayant des troubles rénaux ou du système nerveux, une rétinopathie, les patients souffrant d'hypoglycémie, ceux qui ont déjà été victimes d'une crise cardiaque ou nerveuse, ainsi que les patients qui souffrent d'hyperglycémie ou ceux dont le taux de glucose était élevé (plus de 300 mg/dl) au début du mois de ramadan.« Nous recommandons également aux personnes diabétiques de ne pas jeûner si elles ont un ulcère, si elles souffrent d'un cancer ou si elles ont un problème au foie», ajoute le Dr Salti.
Adaptation des traitements médicaux
Le Dr Sami Azar, endocrinologue au centre hospitalier de l'Université américaine de Beyrouth, a, quant à lui, insisté sur les recommandations à suivre au cas où le patient insiste à observer le jeûne du ramadan. Il a ainsi expliqué les modifications médicamenteuses à suivre selon le traitement suivi par chaque patient.
Le Dr Azar a en outre expliqué que les patients qui insistent à jeuner doivent tester le taux de glucose dans le sang avant chaque repas et interrompre leur jeûne en cas d'hypoglycémie. Mettant en garde contre la déshydratation qui peut mener à l'hypotension, le Dr Azar a souligné que les patients qui contrôlent leur diabète uniquement par un régime alimentaire doivent être vigilants durant le mois de ramadan et faire « très attention» à leur alimentation.
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