L’insuline inhalée aussi efficace que l’insuline injectable, mais avec quelle tolérance ?
Publié le 29/06/2010
Les anomalies métaboliques du diabète de type 2 associent l’insulinorésistance et la détérioration progressive de l’insulinosécrétion, conduisant dans un certain nombre de cas à la mise en route d’une insulinothérapie lorsque les antidiabétiques oraux à la dose maximale ne permettent pas d’obtenir un équilibre glycémique satisfaisant. L’insulinothérapie dans le diabète de type 2 est fréquemment associée à une prise de poids, des hypoglycémies, et son acceptation est difficile surtout lorsqu’il est nécessaire d’augmenter le nombre des injections quotidiennes. L’administration d’insuline inhalée dans ce contexte offre une alternative intéressante.
Dans cette étude randomisée, en parallèle, en ouvert, 677 patients diabétiques de type 2 mal contrôlés (HbA1c moyenne de 8,7 %) ont été randomisés en 2 groupes : l’un recevant de l’insuline inhalée en poudre (Technosphere) lors des repas et une insulinothérapie basale par glargine, l’autre recevant 2 injections quotidiennes de premix (Novomix 30). Le suivi a porté sur 52 semaines. Les résultats ont montré la non-infériorité du traitement par insuline inhalée et glargine par rapport à 2 insulines prémélangées, avec une diminution de l’HbA1c de 0,68 % et de 0,76 % respectivement. Par ailleurs, avec l’insuline inhalée, la prise de poids a été moindre ainsi que le nombre d’épisodes hypoglycémiques modérés et sévères. La sécurité d’emploi et la tolérance étaient les mêmes dans les deux groupes, en dehors de la toux et de modifications de la capacité respiratoire plus fréquentes dans le groupe insuline inhalée.
Ainsi, si l’administration d’insuline par voie pulmonaire est plus confortable pour le patient, il faut garder à l’esprit que la sécurité d’emploi à long terme de cette voie d’administration n’a pas été démontrée, et que les essais menés auparavant avec d’autres molécules d’insuline inhalée n’ont pas été poursuivis en raison d’un excès de risque de cancer pulmonaire retrouvé chez les patients traités par voie inhalée ; ces patients étaient en majorité des fumeurs, et donc l’implication directe de l’insuline n’a pas été prouvée. Il n’en reste pas moins nécessaire et indispensable de comprendre le mécanisme par lequel l’insuline passe à travers les alvéoles pulmonaires, et ses effets sur les récepteurs de l’IGF-1 localement afin de lever tout soupçon. Il serait par ailleurs intéressant de vérifier également la non-infériorité du traitement inhalé versus un schéma basal-bolus injectable.
Dr Stéphanie Girard
Rosenstock J et coll. : Prandial inhaled insulin plus basal insulin glargine versus twice daily biaspart insulin for type 2 diabetes: a multicentre randomized trial. Lancet 2010 ; 375 : 2244-53.
Editorial: Bailey CJ et al. Inhaled insulin: new formulation, new trial. Lancet 2010;375:2199-2201.
Publié le 29/06/2010
Les anomalies métaboliques du diabète de type 2 associent l’insulinorésistance et la détérioration progressive de l’insulinosécrétion, conduisant dans un certain nombre de cas à la mise en route d’une insulinothérapie lorsque les antidiabétiques oraux à la dose maximale ne permettent pas d’obtenir un équilibre glycémique satisfaisant. L’insulinothérapie dans le diabète de type 2 est fréquemment associée à une prise de poids, des hypoglycémies, et son acceptation est difficile surtout lorsqu’il est nécessaire d’augmenter le nombre des injections quotidiennes. L’administration d’insuline inhalée dans ce contexte offre une alternative intéressante.
Dans cette étude randomisée, en parallèle, en ouvert, 677 patients diabétiques de type 2 mal contrôlés (HbA1c moyenne de 8,7 %) ont été randomisés en 2 groupes : l’un recevant de l’insuline inhalée en poudre (Technosphere) lors des repas et une insulinothérapie basale par glargine, l’autre recevant 2 injections quotidiennes de premix (Novomix 30). Le suivi a porté sur 52 semaines. Les résultats ont montré la non-infériorité du traitement par insuline inhalée et glargine par rapport à 2 insulines prémélangées, avec une diminution de l’HbA1c de 0,68 % et de 0,76 % respectivement. Par ailleurs, avec l’insuline inhalée, la prise de poids a été moindre ainsi que le nombre d’épisodes hypoglycémiques modérés et sévères. La sécurité d’emploi et la tolérance étaient les mêmes dans les deux groupes, en dehors de la toux et de modifications de la capacité respiratoire plus fréquentes dans le groupe insuline inhalée.
Ainsi, si l’administration d’insuline par voie pulmonaire est plus confortable pour le patient, il faut garder à l’esprit que la sécurité d’emploi à long terme de cette voie d’administration n’a pas été démontrée, et que les essais menés auparavant avec d’autres molécules d’insuline inhalée n’ont pas été poursuivis en raison d’un excès de risque de cancer pulmonaire retrouvé chez les patients traités par voie inhalée ; ces patients étaient en majorité des fumeurs, et donc l’implication directe de l’insuline n’a pas été prouvée. Il n’en reste pas moins nécessaire et indispensable de comprendre le mécanisme par lequel l’insuline passe à travers les alvéoles pulmonaires, et ses effets sur les récepteurs de l’IGF-1 localement afin de lever tout soupçon. Il serait par ailleurs intéressant de vérifier également la non-infériorité du traitement inhalé versus un schéma basal-bolus injectable.
Dr Stéphanie Girard
Rosenstock J et coll. : Prandial inhaled insulin plus basal insulin glargine versus twice daily biaspart insulin for type 2 diabetes: a multicentre randomized trial. Lancet 2010 ; 375 : 2244-53.
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