C'est quoi au juste les hémorroïdes ?

C'est quoi au juste les hémorroïdes ?

Tout le monde a une vague idée de ce que sont les hémorroïdes, du moins de leur localisation. D'où la difficulté pour les personnes qui en souffrent de parler de leur maladie.

En fait, "les hémorroïdes sont des structures anatomiques normales que tout le monde a, précise le Dr Philippe Godeberge, gastro-entérologue proctologue et secrétaire général adjoint de la Société nationale française de gastroentérologie. Quand quelqu'un dit "j'ai des hémorroïdes", c'est comme s'il disait "j'ai un nez" pour dire qu'on a un rhume !" Lorsque ces structures complexes que sont les hémorroïdes provoquent des symptômes, on parle alors de maladie hémorroïdaire. Et contrairement à ce que l'on peut lire ou entendre, la maladie hémorroïdaire n'a rien à voir avec les varices. "Ce sont deux maladies indépendantes bien que fréquentes toutes les deux à partir d'un certain âge, au même titre que la presbytie ou l'arthrose, ajoute le proctologue.
schéma du rectum. on y voit la localisation des deux types d'hémorroïdes.

On différencie deux types de maladies hémorroïdaires selon leur localisation.

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hémorroïdaire externe : elle se caractérise par la survenue d'un caillot au niveau des hémorroïdes externes (se situent sous la peau de la marge anale). Les patients ont la sensation d'avoir une boule douloureuse à l'entrée de l'anus. Lorsque cette boule apparaît, on parle alors de crise hémorroïdaire qui correspond à une thrombose. La maladie hémorroïdaire externe ne s'accompagne pas de saignements et intervient sous forme de crises. Cette forme de la maladie est assez douloureuse, notamment lors de la stature assise. Par ailleurs, cela ne sert à rien de vouloir "rentrer" la boule anale puisque celle-ci est située à l'extérieur.

Maladie hémorroïdaire interne : elle peut passer inaperçue un bon moment puisqu'elle n'est pas très douloureuse, étant située dans le rectum, région peu sensible à la douleur directe. Elle peut même parfois être asymptomatique. Elle se caractérise par la survenue d'un prolapsus (déplacement anormal de structures anatomiques ou d'organes) qui glisse de l'intérieur vers l'extérieur. ce prolapsus se matérialise sous la forme d'une "boule" qui descend généralement après avoir été la selle. De plus, le patient peut observer des traces de sang rouge vif sur le papier hygiénique ou alors directement sur la cuvette. Il remet généralement en place naturellement la boule à l'intérieur.



Les deux maladies peuvent tout à fait coexister. Si, par exemple, le tableau clinique du patient comporte à la fois de fortes douleurs et des saignements, cela peut correspondre à la fois à une maladie hémorroïdaire interne et externe. Mais seul un médecin sera à même de poser le diagnostic et il est très important d'en consulter un dès l'apparition des symptômes.

C'est bien connu, quand on a une maladie hémorroïdaire, la stature assise n'est pas des plus confortables... En fait, les symptômes dépendent bien évidemment de la localisation, externe ou interne de la maladie, sachant que les deux peuvent coexister.

"Ce qui doit avant tout alerter le patient, ce sont les saignements anaux, insiste le Dr Godeberge. En effet, même s'ils peuvent simplement être dus à une maladie hémorroïdaire, ils peuvent également être symptomatiques de maladies plus graves comme le cancer du rectum, des fissures anales ou encore des abcès. D'où la nécessite pour le patient de consulter dès qu'il observe des saignements pour éviter une association cancer/hémorroïdes. Même si environ 90% des saignements anaux sont dûs à une maladie hémorroïdaire, 10% tout de même sont dûs à des cancers".

Il faut dépasser le tabou et demander un avis médical en cas de saignements anaux. D'autant que c'est une zone du corps que l'on ne peut pas ausculter par soi-même.

Le médecin généraliste est à même de faire le diagnostic mais il arrive qu'il redirige vers un gastro-entérologue/proctologue.

En plus de l'interrogatoire et de l'examen clinique, le médecin va procéder à une anuscopie. "Cet examen n'est pas douloureux, même s'il est vrai qu'il n'est pas des plus agréables non plus", souligne le Dr Godeberge. Le principe est de regarder en détail la région anale pour faire le diagnostic. Pour ce faire, le médecin introduit un anuscope (après avoir au préalable fait mettre au patient de la crème anale pour lubrifier). "C'est un peu comme mettre un suppositoire, ni plus ni moins", rassure le proctologue. [i][center]

Pour éviter les crises hémorroïdaires, le mieux, c'est encore d'adopter une bonne hygiène alimentaire et une bonne hygiène de vie de manière générale. Le principe étant de toujours favoriser le transit intestinal et ainsi d'éviter la constipation qui favorise les maladies hémorroïdaires.

Pour cela , il faut :

Eviter d'abuser des aliments gras.

Manger beaucoup de fibres (que l'on trouve dans les fruits et légumes, les céréales complètes notamment).

Boire beaucoup d'eau (au moins 1,5 litre par jour)

Eviter les excitants coliques comme le café par exemple.

Ne pas trop manger de féculents et de chocolat (tous deux favorisent la constipation).

Faire de l'exercice régulièrement, même de la marche, pour stimuler le transit intestinal.

Aller à la selle dès que l'envie se fait sentir et ne pas attendre le dernier moment.

Eviter de rester trop longtemps assis aux toilettes.