mimo a écrit:salut merci mirage
j'ai une question pourkoi donner le prix nobel à des savants pareils aprés cinquante dix ans???????!!!!!!c'est le cas des deux chercheurs français qui ont réçu le nobel l'année derniere pour la découverte du virus du sida en 1981!!!!!!!!!!!!!
Peut être en lisant ensemble cet article on aura des réponses …. !
Comment obtenir un prix Nobel ?Dès lundi, la cérémonie des Nobel cristallisera l’attention des scientifiques du monde entier. A l’heure des pronostics, une question se pose : peut-on augmenter ses chances de décrocher un jour le "Graal" du chercheur ?Chaque année, à l’automne, circulent des noms de « nobélisables ». Et pourtant il est presque impossible de dresser une liste de favoris sans se tromper. Est-il donc si difficile de faire le portrait-robot d’un futur lauréat ? Le parcours des anciens Nobel permet de se faire une première idée. Idée que l’on peut tenter d’affiner en se plongeant dans les archives de la fondation Nobel. Seulement voilà, ces archives sont tenues secrètes durant cinquante ans. Et pour l’essentiel, elles ne contiennent que des relevés de décision, pas les contenus des débats. On peut cependant y trouver quelques astuces pour augmenter ses chances de décrocher le Nobel.
Première chose, il vaut mieux être un homme. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : chez les Nobel, on ne compte que 34 femmes pour 743 hommes. La nationalité ? Selon les voeux d’Alfred Nobel, elle ne devrait pas entrer en ligne de compte. Mais cela n’a pas toujours été le cas. Ainsi, Max Planck aurait dû recevoir le prix en même temps qu’Ernest Rutherford en 1908, mais le mathématicien suédois Gösta Mittag-Leffler s’y serait opposé en raison de la nationalité allemande du physicien. Max Planck reçut finalement le prix Nobel, mais dix ans plus tard. Si de telles considérations n’ont en théorie plus cours aujourd’hui, l’Europe de l’Ouest et l’Amérique du Nord restent surreprésentées chez les lauréats.
Plus que la nationalité, ce qui importe, c’est le lieu de travail : il faut préférer une grande université avec beaucoup de moyens. Il y a ainsi quelques endroits incontournables en Amérique du Nord et en Europe (même si le rideau de fer est tombé, dans la pratique, il vaut mieux toujours travailler à l’Ouest). Au premier rang : l’université de Cambridge, en Angleterre, qui a hébergé pas moins de 81 Nobel. Vient ensuite le Massachusetts Institute of Technology, qui peut s’enorgueillir de 72 Nobel.
Il faut aussi bien choisir le domaine scientifique dans lequel on veut s’investir. En sciences « dures », il n’y a que trois prix : physique, chimie et médecine. Mieux vaut donc oublier la géologie, l’astrophysique ou les mathématiques. Comment, ensuite, orienter sa carrière ? Contrairement à la majorité des autres prix scientifiques, le Nobel récompense non pas une carrière, aussi brillante soit-elle, mais un travail particulier. En d’autres termes, il vaut mieux être un scientifique moyen ayant fait, ou participé à une grande découverte, qu’un brillant chercheur au curriculum vitae interminable.
Un bien pour l’humanité
Les critères diffèrent un peu selon le domaine. En physique, plus que l’invention, c’est la découverte qui est privilégiée : l’invention du transistor, récompensée par le Nobel de physique en 1956, fait figure d’exception. En chimie, c’est la notion de progrès qui est mise en avant. Enfin, en médecine, c’est à nouveau la découverte qui est préférée - plus qu’une technique.
Dans tous les cas, il faut que les travaux « profitent à l’humanité ». C’est la volonté d’Alfred Nobel la plus sujette à interprétation. « Nous cherchons à comprendre le plus finement possible quel sera l’impact d’une découverte » , explique Gunnar von Heijne, qui dirige le comité Nobel pour la chimie. Conséquence : il vaut mieux faire sa découverte relativement tôt dans sa carrière afin de laisser le temps aux observateurs de mesurer son impact. Corollaire : il est préférable d’être en bonne santé pour être toujours là au moment où l’on devient « nobélisable », car le prix n’est décerné qu’aux vivants - l’Américain Peyton Rous a attendu son Nobel cinquante-cinq ans après avoir découvert un virus capable d’induire un cancer chez le poulet.
Un conseil : donner un nom à sa découverte. Selon l’académicien hongrois István Hargittai, si Murray Gell-Mann a reçu le Nobel de physique en 1969 pour ses travaux sur les particules élémentaires, c’est notamment parce qu’il a toujours su trouver des dénominations qui ont fait mouche : ainsi, pour classer les particules, il a parlé de « voie octuple », expression largement utilisée lors de la présentation de ses travaux à l’Académie suédoise des sciences. L’Israélien Yuval Ne’eman, auteur de travaux semblables à la même époque, n’a pas cherché à leur donner un nom attractif. Une omission qui aurait contribué à lui faire manquer le Prix.
Publier ses expériences
Une fois la découverte faite et baptisée, il faut s’assurer de l’avoir solidement étayée expérimentalement. Si Alfred Wegener n’a pas reçu le prix Nobel pour sa théorie de la dérive des continents, c’est probablement que celle-ci n’a eu de preuves expérimentales solides qu’une vingtaine d’années après sa mort... Aussi, il est impératif de publier ses expériences, et d’être le premier à les publier. « L’Indien Chandrasekhara Venkata Raman a reçu le prix Nobel de physique en 1930 pour l’effet qui porte aujourd’hui son nom, raconte Anders Bárány, membre du Nobel Museum et ancien secrétaire du comité Nobel pour la physique. Pourtant, la découverte avait été faite auparavant en Russie. Seulement elle n’avait pas été publiée. »
L’antériorité est donc un point crucial. Alors comment faire si vous sentez que vous êtes à deux doigts d’une découverte majeure mais que vous avez encore besoin de temps ? Kai Siegbahn, qui a reçu le Nobel de physique en 1981 pour ses travaux sur la spectroscopie électronique, a commencé par soumettre ses articles à des petites revues suédoises, s’assurant ainsi une preuve de l’antériorité de ses résultats tout en limitant leur accès au reste de la communauté. Lorsque l’on touche au but, viser les revues internationales permet en revanche une diffusion rapide de ses idées.
Tout cela accompli, on aurait tort de croire qu’il n’y a plus qu’à attendre le fameux coup de téléphone de Stockholm annonçant votre Nobel. « Il est précieux de déployer de grands talents en communication pour convaincre ses pairs de l’importance de ses travaux », affirme Bertil Fredholm, à la tête du comité Nobel pour la médecine. Ainsi, pour István Hargittai, si Linus Pauling a reçu le prix Nobel de chimie en 1954 pour ses travaux sur la nature de la liaison chimique et que William Astbury n’a, lui, rien obtenu, c’est notamment parce que le premier était un « fantastique vulgarisateur » tandis que le second « refusait d’utiliser un langage profane pour décrire ses travaux ».
La reconnaissance par les pairs est très importante : ce sont eux qui vont suggérer votre nom aux comités de sélection (il est interdit de se proposer soi-même). Plusieurs milliers de courriers sont envoyés chaque année à diverses personnalités afin de leur demander de proposer un nobélisable. Qui sont ces personnalités ? Les anciens Nobel, les académiciens suédois, des professeurs des plus grandes universités, des professeurs d’universités plus modestes (avec un système de rotation annuel), et... n’importe quel autre scientifique que les comités jugeront bon de solliciter. Ce processus de nomination peut poser un problème lorsqu’un nom associé à une découverte en lice n’a pas été proposé : les comités ne peuvent pas l’ajouter d’eux-mêmes. Soit ils laissent de côté ce nom, qui se retrouvera de fait au panthéon des oubliés du Nobel, soit ils remettent (potentiellement) la découverte à une année suivante, quitte à « suggérer » à quelques personnes de ne pas oublier untel ou untel.
Moralité : il faut être sûr que quelqu’un va vous nommer ! On en revient à l’importance du lieu de travail : plus on est au contact de personnes qui sont chargées de proposer des noms, moins on risque d’être oublié. L’idéal est de s’assurer que son nom émerge de plusieurs personnalités sans lien direct entre elles, travaillant dans différents endroits de par le monde.
Chaque année, ce sont entre 300 et 400 noms dans chaque discipline qui arrivent aux comités. Peut-on influencer leurs membres (entre 3 et 5 en théorie, un peu plus dans la pratique) ? La méthode la plus classique est de les inviter dans des laboratoires ou à des congrès afin de faire connaître ses travaux. La tentation est alors grande d’essayer de rendre ce voyage le plus agréable possible. En 1986, le prix Nobel de médecine a créé un mini-scandale. Il a été attribué, pour la découverte des facteurs de croissance, à l’Américain Stanley Cohen et à l’Américano-Italienne Rita Levi-Montalcini. Or, celle-ci avait bénéficié de fonds provenant d’une compagnie pharmaceutique italienne qui aurait payé aux membres du Comité et à leurs familles un voyage pour assister à une conférence. Personne aujourd’hui ne conteste leur prix aux deux lauréats, mais depuis, les voyages sont toujours payés par la fondation Nobel.
La liste des nominés et le nom d’un ou de plusieurs favoris sont ensuite transmis à l’Académie suédoise des sciences (l’institut Karolinska pour la médecine). Le plus souvent, ces recommandations sont suivies, mais l’Académie ou l’institut Karolinska ne sont pas tenus de le faire. Au dernier moment, ils peuvent faire passer un autre nom.
Éviter la « nobélite »
Serait-il donc utile d’avoir un membre dans sa poche ? Peut-être. Comme un seul homme a suffi pour empêcher l’attribution du Nobel à Max Planck, un seul homme peut convaincre ses pairs de le donner à quelqu’un. C’est arrivé au moins une fois, en 1920, pour Charles-Édouard Guillaume. « Sa candidature avait été reçue froidement par les académiciens, raconte Anders Bárány. Mais l’un d’entre eux, à l’article de la mort et dans l’incapacité de se rendre aux délibérations, aurait formulé comme dernière volonté que le prix lui soit attribué. Ce qui fut fait. » Reste que les académiciens sont 350 (50 à l’institut Karolinska), ce qui fait beaucoup de monde à convaincre...
Il n’y a donc pas de « recette miracle ». Tous les lauréats (ou presque) ont mérité leur prix, mais de nombreux autres l’auraient mérité tout autant. Aussi, rien ne sert de se le cacher : il faut avoir de la chance. « Et ne pas trop penser au prix, car à force cela devient perturbant », conseille István Hargittai. Une maladie obsessionnelle, la « nobélite », finit souvent par toucher ceux qui pensent être à deux doigts de le décrocher.
Mathieu Nowak
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