10 septembre 2009
– Il est fréquent de reprendre plusieurs kilos après avoir suivi un régime. Mais s’adonner à une activité physique régulière permettrait de limiter cette prise de poids, entre autres grâce à son effet « coupe-faim ».
Règle générale, après avoir suivi un régime à long terme, on reprend plus de 35 % du poids perdu dans l’année qui suit.
Pourquoi? Le corps essaie de compenser le manque de nourriture en augmentant l’appétit, tout en cherchant à réduire l’activité physique pour limiter les dépenses énergétiques. En clair, notre organisme recharge les piles, et parfois même au-delà de ce qu’on avait perdu! C’est le fameux « effet yo-yo ».
Or, des chercheurs de Denver, au Colorado, ont découvert comment l’activité physique pouvait modifier ce modèle1.
Pendant 16 semaines, ils ont engraissé des rongeurs génétiquement prédisposés à devenir gros, pour les soumettre ensuite à un régime rigoureux qui leur a fait perdre 14 % de leurs poids. Après avoir maintenu leur nouveau poids pendant 16 semaines, ils pouvaient de nouveau manger sans restriction. La moitié d’entre eux devaient faire de l’exercice tandis que les autres restaient sédentaires.
Effet coupe-faim
Résultat : 60 jours après avoir recommencé à s’alimenter à volonté, les rongeurs sédentaires ont repris jusqu’à 120 % du poids qu’ils avaient perdu, comparativement à 77 % chez les rats actifs.
Les chercheurs ont remarqué que durant la digestion, les rats sédentaires brûlaient d’abord les glucides qui servent de carburant rapide pour les muscles. Or, l’utilisation précoce des glucides éveille l’appétit et incite à manger davantage.
Les rongeurs actifs, eux, brûlaient d’abord les gras. L’économie de glucides qui en résultait réduisait donc l’appétit des rats actifs.
Par ailleurs, les chercheurs ont découvert que parmi les rats sédentaires, le retour à une alimentation sans restriction a entraîné la formation de nouvelles cellules adipeuses (gras) dans l’abdomen. À l’inverse, l’activité physique régulière a réduit l’apparition de nouvelles cellules adipeuses chez les rongeurs actifs.
Cette découverte remet en question l’hypothèse selon laquelle le nombre de cellules adipeuses serait déterminé à l’avance par le bagage génétique d’un individu. « L’exercice prévient la formation de nouvelles cellules de gras, plutôt que de simplement réduire la grosseur de cellules adipeuses préexistantes », écrivent les auteurs de l’étude.
De l’aide pour bouger!
Globalement, ils estiment que l’activité physique régulière, suivant un régime alimentaire, favorise un nouvel équilibre physiologique grâce auquel le corps gère mieux son énergie et évite d’emmagasiner trop de graisses.
Les chercheurs conviennent toutefois qu’adopter un mode de vie actif n’est pas toujours facile, tant chez les humains que chez les rats.
Pour preuve, même les rats jugés actifs ont accusé une baisse marquée dans leur volonté de bouger, une fois qu’ils ont pu se gaver de nouveau.
Les techniciens de laboratoire ont même dû être plus proactifs pour inciter les rongeurs à se délier les pattes sur la « trépigneuse ». L’étude ne dit toutefois pas comment ils s’y sont pris...
Martin LaSalle – PasseportSanté.net
1. MacLean PS, Higgins JA, Wyatt HR, et al, Regular exercises attenuates the metabolic drive to regain weight after long-term weight loss, Am J Physiol Regul Integr Comp Physiol, septembre 2009, vol. 297, no 3, R793-802.
– Il est fréquent de reprendre plusieurs kilos après avoir suivi un régime. Mais s’adonner à une activité physique régulière permettrait de limiter cette prise de poids, entre autres grâce à son effet « coupe-faim ».
Règle générale, après avoir suivi un régime à long terme, on reprend plus de 35 % du poids perdu dans l’année qui suit.
Pourquoi? Le corps essaie de compenser le manque de nourriture en augmentant l’appétit, tout en cherchant à réduire l’activité physique pour limiter les dépenses énergétiques. En clair, notre organisme recharge les piles, et parfois même au-delà de ce qu’on avait perdu! C’est le fameux « effet yo-yo ».
Or, des chercheurs de Denver, au Colorado, ont découvert comment l’activité physique pouvait modifier ce modèle1.
Pendant 16 semaines, ils ont engraissé des rongeurs génétiquement prédisposés à devenir gros, pour les soumettre ensuite à un régime rigoureux qui leur a fait perdre 14 % de leurs poids. Après avoir maintenu leur nouveau poids pendant 16 semaines, ils pouvaient de nouveau manger sans restriction. La moitié d’entre eux devaient faire de l’exercice tandis que les autres restaient sédentaires.
Effet coupe-faim
Résultat : 60 jours après avoir recommencé à s’alimenter à volonté, les rongeurs sédentaires ont repris jusqu’à 120 % du poids qu’ils avaient perdu, comparativement à 77 % chez les rats actifs.
Les chercheurs ont remarqué que durant la digestion, les rats sédentaires brûlaient d’abord les glucides qui servent de carburant rapide pour les muscles. Or, l’utilisation précoce des glucides éveille l’appétit et incite à manger davantage.
Les rongeurs actifs, eux, brûlaient d’abord les gras. L’économie de glucides qui en résultait réduisait donc l’appétit des rats actifs.
Par ailleurs, les chercheurs ont découvert que parmi les rats sédentaires, le retour à une alimentation sans restriction a entraîné la formation de nouvelles cellules adipeuses (gras) dans l’abdomen. À l’inverse, l’activité physique régulière a réduit l’apparition de nouvelles cellules adipeuses chez les rongeurs actifs.
Cette découverte remet en question l’hypothèse selon laquelle le nombre de cellules adipeuses serait déterminé à l’avance par le bagage génétique d’un individu. « L’exercice prévient la formation de nouvelles cellules de gras, plutôt que de simplement réduire la grosseur de cellules adipeuses préexistantes », écrivent les auteurs de l’étude.
De l’aide pour bouger!
Globalement, ils estiment que l’activité physique régulière, suivant un régime alimentaire, favorise un nouvel équilibre physiologique grâce auquel le corps gère mieux son énergie et évite d’emmagasiner trop de graisses.
Les chercheurs conviennent toutefois qu’adopter un mode de vie actif n’est pas toujours facile, tant chez les humains que chez les rats.
Pour preuve, même les rats jugés actifs ont accusé une baisse marquée dans leur volonté de bouger, une fois qu’ils ont pu se gaver de nouveau.
Les techniciens de laboratoire ont même dû être plus proactifs pour inciter les rongeurs à se délier les pattes sur la « trépigneuse ». L’étude ne dit toutefois pas comment ils s’y sont pris...
Martin LaSalle – PasseportSanté.net
1. MacLean PS, Higgins JA, Wyatt HR, et al, Regular exercises attenuates the metabolic drive to regain weight after long-term weight loss, Am J Physiol Regul Integr Comp Physiol, septembre 2009, vol. 297, no 3, R793-802.
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