Troubles du comportement et petite insula

28/09/11
(JIM)
Dr Alain Cohen

Indépendamment de leur âge d'apparition (parfois dès l'enfance ou l'adolescence), les troubles du comportement peuvent être associés à des anomalies neuro-anatomiques, en particulier des réductions du volume de matière grise dans les zones du cerveau « impliquées dans les processus socio-émotionnels.» De telles anomalies structurelles peuvent contribuer à l'apparition de troubles du comportement, plus ou moins précoces. C'est la conclusion d'une étude britannique (avec une participation italienne) s'appuyant sur la technologie de morphométrie basée sur les voxels (Voxel Based Morphometry)[1] pour évaluer les volumes de la matière grise dans « quatre régions intéressantes» : l'amygdale, l'insula, le cortex cingulaire antérieur et le cortex orbito-frontal.
Ces mesures ont été réalisées comparativement chez 36 hommes avec des troubles du comportement très précoces, 27 hommes avec des troubles apparus dans l'adolescence, et 27 sujets-témoins. Chez les individus avec troubles du comportement, on remarque, par rapport aux sujets-témoins, des réductions bilatérales de volume de l'amygdale, et ces diminutions de volume « s'étendent à l'insula. » Cette réduction du volume de l'insula se révèle plus marquée dans l'insula droite chez les sujets pour lesquels les troubles sont apparus dans l'adolescence. Les analyses de régression ont d'ailleurs confirmé l'existence d'une « corrélation négative entre les symptômes des troubles de conduite et le volume de l'insula droite. » Enfin, il existe un « parallèle entre la sévérité de ces troubles du comportement et l'importance des anomalies structurelles» dans les régions cérébrales impliquées dans le traitement des informations liées à la socialisation ( processing socioemotional stimuli).


Fairchild G et coll. : Brain structure abnormalities in early-onset and adolescent-onset conduct disorder. Am J Psychiatry 2011; 168: 624-633.