Petit poids de naissance à terme : y a-t-il des conséquences sur les performances cognitives à 7 ans ?

21/10/09
(JIM)
Pr Jean-Jacques Baudon

Peu de données sont disponibles sur les capacités cognitives à l'âge scolaire des enfants nés à terme avec un retard de la croissance intra-utérine (RCIU). Les résultats sont contradictoires et le suivi ne dépasse pas l'âge préscolaire. De surcroît, il est indispensable de tenir compte des facteurs d'environnement qui jouent un rôle fondamental.
Dans cette étude néo-zélandaise prospective, la comparaison a été faite avec des témoins appariés pour tous les paramètres autres que le poids de naissance. Le RCIU a été défini par un poids inférieur au 10ème percentile. A la naissance, les données ont été recueillies pour 1 714 enfants : 844 RCIU et 870 poids de naissance normal (PNnl) puis les données ont été collectées à 1, 3, 5 et 7 ans. A 7ans, l'intelligence a été évaluée par le test de Wechsler (WISC-III) par des psychologues ne connaissant pas les antécédents. Cependant, pour les enfants d'origine non européenne, le taux de participation à 3,5 ans a été trop faible (19 %) pour être pris en compte.
La cohorte initiale des enfants européens comportait 871 nouveau-nés : RCIU 385, PNnl 486. A 1 an, le nombre des nourrissons suivis était de 744 (85 %), RCIU 315, PNnl 429 et à 3,5 ans, 550 (63 %) dont 224 RCIU. A 7 ans, 591 enfants (68 %) ont été évalués : RCIU 241 PNnl 350. A ce moment, les mères qui n'avaient pas répondu avaient significativement (p<0,001) plus souvent fumé pendant la grossesse, quitté l'école tôt, avaient un niveau économique plus faible, étaient célibataires et plus jeunes lors de la naissance de leur enfant. En revanche, la parité, le sexe, l'accouchement et le niveau scolaire des pères étaient comparables.
Sur l'ensemble des enfants, le QI moyen était de 110,1 : en cas de PNnl 110,7 +/- 13,6 et en cas de RCIU 108,6 +/- 13, différence peu significative (p=0,07) et non significative (p=0,45) après ajustement pour le sexe, la gestation, le niveau socio-économique et les facteurs familiaux. Le QI à 7 ans était lié au niveau d'éducation paternel : les enfants dont le père avait quitté l'école avant 17 ans avaient un QI inférieur de 7,4 en comparaison de ceux qui avaient fait des études supérieures. L'ordre de naissance jouait également : après ajustement des variables de confusion, les premiers nés avaient un QI supérieur de 5,2 par rapport à ceux qui avaient un autre rang de naissance. A 1 an, un retard du développement laissait prévoir à 7 ans un QI plus bas (-4,3). En analyse multivariée, il n'a pas été trouvé d'association avec l'âge maternel, le tabac, l'hypertension, le niveau d'éducation maternel, son statut marital et socio-économique.
En conclusion, cette étude n'a pas mis en évidence d'effet du RCIU à 7 ans. Les facteurs d'environnement post-natal étaient primordiaux.

Theodore RF et coll. : Determinants of cognitive ability at 7 years: a longitudinal case-control study of children born small-for-gestational age at term. Eur J Pediatr 2009 ;168 :1217-24