Naître en bonne santé puis mourir d'asphyxie

10/02/12
(JIM)
Dr Jean-Marc Retbi

Un appel d'urgence en maternité pour un bébé de quelques heures « qui ne va pas bien» alors qu'il est né à terme et « en bon état», ne présage rien de bon. Les défaillances des nouveau-nés à terme, en post partum, sont des catastrophes parfois inexplicables. D'après une étude récente, elles seraient dues à une asphyxie mécanique dans plus de 50 % des cas !
Un organisme de surveillance a recensé 45 défaillances néonatales précoces [DNP] sur une période de treize mois, en 2008-2009, en adressant un formulaire mensuel à un réseau de pédiatres et d'anatomo-pathologistes couvrant le Royaume-Uni et l'Irlande.
Par définition ces DNP étaient survenues avant H12 chez des nouveau-nés de >= 37 semaines qui avaient un score d'Apgar >= 8 à 5 min. Elles ont motivé une ventilation sur place, puis, sauf pour les deux enfants qui n'ont pu être réanimés, des soins intensifs. En définitive, 12 enfants sont décédés et 8 présentaient un examen neurologique anormal à 1 an.
Les DNP ont été rares, avec une incidence de 1 p.19 000 naissances vivantes à terme, mais gravissimes, avec une mortalité de 1 p.72 000 naissances vivantes à terme et un taux de séquelles neurologiques de 25 % à 1 an.
Seulement un tiers des DNP (n=15) correspondait à la décompensation d'une affection sous-jacente : infection néonatale (5), malformation cardiaque (2), maladie métabolique (2), etc.
Dans les DNP sans affection sous-jacente, il existait fréquemment une présomption clinique et/ou histologique d'asphyxie par obstruction des voies aériennes (24/30). Au moment de la défaillance, les enfants étaient souvent contre leur mère, installés en décubitus ventral ou mis au sein ; dix mères étaient seules avec leur enfant et huit d'entre elles ne se sont pas rendu compte qu'il allait mal... Dans l'unité de soins intensifs, faute d'un protocole, les explorations ont été disparates et souvent réduites. Vingt-deux enfants ont développé une encéphalopathie post-asphyxique et dix ont mal évolué (5 décès, 5 séquelles neurologiques à 1 an).
L'hypothèse d'une asphyxie mécanique chez un nouveau-né en période d'adaptation cardio-respiratoire peut expliquer un certain nombre de DNP sans affection identifiée. Elle ne repose actuellement que sur des associations entre le « peau à peau» et la mise au sein et les DNP.
S'il n'est pas question de revenir sur des pratiques qui favorisent les interactions entre la mère et l'enfant à la naissance, on peut en améliorer la sécurité. L'équipe soignante qui s'occupe des accouchées récentes doit vérifier que l'enfant n'a pas les narines et la bouche obstruées quand le « peau à peau » et la mise au sein sont initiés, et que les parents sont bien informés. Elle doit surveiller le couple mère-enfant pendant la durée du « peau à peau» et de la mise au sein, surtout si la mère est une primipare ou si elle est sous l'effet d'une sédation-analgésie. C'est ce que suggèrent les auteurs de l'étude.
Becher J-C et coll. : Unexpected collapse in apparently healthy newborns - a prospective national cohort of neonatal deaths and near-death events. Arch Dis Child Fetal Neonatal Ed., 2012 ; 97 : F30-F34

article intéréssant.....il faut pas aller loin c types d'accident existe plus en algerie....

merci