Le poids des arguments impliquant le déficit en vitamine D (DVD)
dans la survenue du diabète de type 2 (DT2) va croissant. La
plupart des travaux associant au DVD un accroissement du risque de
diabète de type 2 reposant cependant sur un dosage unique de la
25-hydroxyvitamine D [25(OH)D] à l’inclusion, des équipes de Boston
ont entrepris d’évaluer la relation entre taux de vitamine D et
risque de DT2, en s’appuyant sur des mesures de 25(OH)D répétées
dans le temps.
Une population à haut risque de diabète de type 2
C’est en population à haut risque de diabète, celle de patients
ayant une intolérance au glucose, participant aux États-Unis à un
vaste essai randomisé contrôlé, multicentrique, comparant
différentes stratégies de prévention du diabète (modifications du
mode de vie, vs traitement par metformine, vs placebo), le Diabetes
Prevention Program (DPP), que AG Pittas et coll ont évalué le lien
entre risque de DT2 incident et taux de 25(OH)D. Ces derniers ont
été mesurés à l’inclusion, à 6 mois, à 1 an, puis aux consultations
annuelles ultérieures, au cours d’un suivi moyen de près de 3
années.
L’étude a porté sur 2 039 patients (67,2 % de femmes),
comprenant les participants au bras avec intervention sur le mode
de vie du DPP (n = 1 017) et ceux du bras placebo (n = 1 022), âgés
en moyenne de 51 ± 11 ans à l’inclusion et dont l’IMC moyen était
de 34 ± 6,7. Le taux plasmatique moyen initial de 25(OH)D était,
dans l’ensemble, de 21,6 ± 9,7 ng/ml, et près de la moitié des
participants (49 %) avait un taux de 25(OH)D inférieur à 20 ng/ml.
La glycémie à jeun était au départ, en moyenne, de 107 ± 8,1 mg/dl,
celle 120 minutes après épreuve de charge orale (75 g de glucose)
de 164 ± 17 mg/dl.
L’analyse, sur un suivi moyen de 2,7 ans (0,5-4,5 ans), associe
à chaque accroissement de 5 ng/ml du taux de 25(OH)D une réduction
de 13 % du risque de progression vers le DT2 (ratio de risque :
0,87 intervalle de confiance à 95 % : 0,82-0,92 ; p <
0,0001).
Diminution de 60 % du risque de diabète avec un taux de
vitamine D de 50 ng/ml
Chez les patients du tertile le plus haut de 25(OH)D [médiane de
concentration : 30,1 ng/ml (27,0-34,5 ng/ml)] c’est une diminution
de 39 % du risque de DT2 incident (0,6 ; 0,50-0,75 ; p < 0,0001)
qui est observée, après ajustements sur l’âge et le sexe, en
comparaison du tertile le plus bas [12,8 ng/ml (10,4-14,9 ng/ml)].
Après ajustements supplémentaires, notamment sur le centre
d’enrôlement, l’ethnie, le tabagisme, la consommation d’alcool, le
débit de filtration glomérulaire, les facteurs de risque de diabète
(dont les antécédents familiaux de diabète, mais aussi les
changements d’activité physique et d’IMC pendant la durée de
l’étude), et sur le bras de randomisation du DPP (intervention sur
les habitues de vie ou placebo), l’association persistait, atténuée
mais significative (0,72 ; 0,56-0,90 ; p = 0,0054, pour la
comparaison du tertile de 25(OH)D le plus fort au plus faible). Les
ajustements poussés en outre sur les apports en calcium, et sur
l’indice de rayonnement UV, n’ont pas modifié significativement
l’association observée. La relation entre taux de vitamine D et
risque de DT2 était inverse dans les deux bras du DPP soumis à
analyse, plus forte dans le bras placebo (0,70 ; 0,52-0,94 vs 0,80
; 0,54-1,17 dans le bras avec intervention sur le mode de vie).
C’est une réduction de 60 % du risque de développer un diabète
qui est observée, dans le modèle pleinement ajusté, chez les
patients dont le taux de 25(OH)D était supérieur ou égal à 50 ng/ml
en comparaison de ceux dont le taux de 25(OH)D était inférieur à 12
ng/ml (ratio de risque : 0,40 ; 0,20-0,80 ; p = 0,0113).
Conduite aux États-Unis, où l’incidence du diabète, comme dans
de nombreux pays, croît de façon alarmante cette étude associe
inversement, chez les sujets intolérants au glucose, à haut risque
de DT2, taux de 25(OH)D et risque d’évolution vers le diabète de
type 2, et ce même après ajustements sur les modifications des
habitudes alimentaires, l’augmentation de l’activité physique et la
perte de poids.
Le caractère observationnel de l’étude limite cependant
l’interprétation des résultats, à confirmer. L’impact potentiel en
terme de santé publique, de prévention du DT2 en populations à
risque, est de taille ; des études interventionnelles sont
prévues.
Dr Claudine Goldgewicht
Pittas AG et coll. :Plasma 25-hydroxyvitamin D and progression to
diabetes in patients at risk for diabetes. Diabetes Care 2012 ; 35 :
565-73 (doi: 10. 2337/dc11-1795).
dans la survenue du diabète de type 2 (DT2) va croissant. La
plupart des travaux associant au DVD un accroissement du risque de
diabète de type 2 reposant cependant sur un dosage unique de la
25-hydroxyvitamine D [25(OH)D] à l’inclusion, des équipes de Boston
ont entrepris d’évaluer la relation entre taux de vitamine D et
risque de DT2, en s’appuyant sur des mesures de 25(OH)D répétées
dans le temps.
Une population à haut risque de diabète de type 2
C’est en population à haut risque de diabète, celle de patients
ayant une intolérance au glucose, participant aux États-Unis à un
vaste essai randomisé contrôlé, multicentrique, comparant
différentes stratégies de prévention du diabète (modifications du
mode de vie, vs traitement par metformine, vs placebo), le Diabetes
Prevention Program (DPP), que AG Pittas et coll ont évalué le lien
entre risque de DT2 incident et taux de 25(OH)D. Ces derniers ont
été mesurés à l’inclusion, à 6 mois, à 1 an, puis aux consultations
annuelles ultérieures, au cours d’un suivi moyen de près de 3
années.
L’étude a porté sur 2 039 patients (67,2 % de femmes),
comprenant les participants au bras avec intervention sur le mode
de vie du DPP (n = 1 017) et ceux du bras placebo (n = 1 022), âgés
en moyenne de 51 ± 11 ans à l’inclusion et dont l’IMC moyen était
de 34 ± 6,7. Le taux plasmatique moyen initial de 25(OH)D était,
dans l’ensemble, de 21,6 ± 9,7 ng/ml, et près de la moitié des
participants (49 %) avait un taux de 25(OH)D inférieur à 20 ng/ml.
La glycémie à jeun était au départ, en moyenne, de 107 ± 8,1 mg/dl,
celle 120 minutes après épreuve de charge orale (75 g de glucose)
de 164 ± 17 mg/dl.
L’analyse, sur un suivi moyen de 2,7 ans (0,5-4,5 ans), associe
à chaque accroissement de 5 ng/ml du taux de 25(OH)D une réduction
de 13 % du risque de progression vers le DT2 (ratio de risque :
0,87 intervalle de confiance à 95 % : 0,82-0,92 ; p <
0,0001).
Diminution de 60 % du risque de diabète avec un taux de
vitamine D de 50 ng/ml
Chez les patients du tertile le plus haut de 25(OH)D [médiane de
concentration : 30,1 ng/ml (27,0-34,5 ng/ml)] c’est une diminution
de 39 % du risque de DT2 incident (0,6 ; 0,50-0,75 ; p < 0,0001)
qui est observée, après ajustements sur l’âge et le sexe, en
comparaison du tertile le plus bas [12,8 ng/ml (10,4-14,9 ng/ml)].
Après ajustements supplémentaires, notamment sur le centre
d’enrôlement, l’ethnie, le tabagisme, la consommation d’alcool, le
débit de filtration glomérulaire, les facteurs de risque de diabète
(dont les antécédents familiaux de diabète, mais aussi les
changements d’activité physique et d’IMC pendant la durée de
l’étude), et sur le bras de randomisation du DPP (intervention sur
les habitues de vie ou placebo), l’association persistait, atténuée
mais significative (0,72 ; 0,56-0,90 ; p = 0,0054, pour la
comparaison du tertile de 25(OH)D le plus fort au plus faible). Les
ajustements poussés en outre sur les apports en calcium, et sur
l’indice de rayonnement UV, n’ont pas modifié significativement
l’association observée. La relation entre taux de vitamine D et
risque de DT2 était inverse dans les deux bras du DPP soumis à
analyse, plus forte dans le bras placebo (0,70 ; 0,52-0,94 vs 0,80
; 0,54-1,17 dans le bras avec intervention sur le mode de vie).
C’est une réduction de 60 % du risque de développer un diabète
qui est observée, dans le modèle pleinement ajusté, chez les
patients dont le taux de 25(OH)D était supérieur ou égal à 50 ng/ml
en comparaison de ceux dont le taux de 25(OH)D était inférieur à 12
ng/ml (ratio de risque : 0,40 ; 0,20-0,80 ; p = 0,0113).
Conduite aux États-Unis, où l’incidence du diabète, comme dans
de nombreux pays, croît de façon alarmante cette étude associe
inversement, chez les sujets intolérants au glucose, à haut risque
de DT2, taux de 25(OH)D et risque d’évolution vers le diabète de
type 2, et ce même après ajustements sur les modifications des
habitudes alimentaires, l’augmentation de l’activité physique et la
perte de poids.
Le caractère observationnel de l’étude limite cependant
l’interprétation des résultats, à confirmer. L’impact potentiel en
terme de santé publique, de prévention du DT2 en populations à
risque, est de taille ; des études interventionnelles sont
prévues.
Dr Claudine Goldgewicht
Pittas AG et coll. :Plasma 25-hydroxyvitamin D and progression to
diabetes in patients at risk for diabetes. Diabetes Care 2012 ; 35 :
565-73 (doi: 10. 2337/dc11-1795).
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