Comprendre l'étiologie de la schizophrénie
02/02/10
Paradoxalement, plus les recherches avancent et moins la physiopathologie de la schizophrénie s'éclaire... Nous savons, note l'éditorialiste de l' American Journal of Psychiatry, que cette affection a une composante génétique, et que son principal facteur de risque réside dans le fait d'avoir un parent au premier degré (first-degree relative) également atteint.
Mais cependant, la plupart des personnes schizophrènes n'ont aucun proche touché par cette même pathologie. Autre paradoxe : alors que la contribution globale des gènes à la schizophrénie semble « importante», celle de gènes particuliers ( specific genes) demeure en pratique « très modeste» ! Dans la plupart des cas, la schizophrénie apparaît comme le résultat final d'une interaction complexe entre « des milliers de gènes» et de « multiples facteurs de risque» dans l'environnement. Mais force est de constater qu'aucun d'entre eux ne suffit, pris isolément, à provoquer cette maladie.
Les conceptions actuelles privilégient une « perspective neuro-développementale» de la schizophrénie, même si la complexité du sujet ne permet pas encore de dégager des vues précises. Mais on s'accorde pour penser que pour mieux comprendre et traiter cette psychose, quelles que soient les approches (pharmacologiques ou cognitivo-comportementalistes), les progrès essentiels devront s'appuyer sur une meilleure connaissance du fonctionnement cérébral, notamment en matière de neuro-développement dès l'enfance.
Cette dimension encore méconnue devrait permettre d'éclaircir certaines questions, éventuellement prometteuses d'applications thérapeutiques. À quels moments des anomalies dans le « câblage» fonctionnel du cerveau ( brain wiring) interviennent-elles ? Quelles sont les périodes-clefs de transition dans ce développement cérébral ? Comment agissent les facteurs de risques liés à l'environnement et aux gènes pour altérer les trajectoires physiologiques du neuro-développement ? Peut-on modifier ces trajectoires de développement, durant les périodes de plasticité accrue ?...
Dr Alain Cohen
Gilmore JH : Understanding what causes schizophrenia : a developmental perspective. Am J Psychiatry 2010 ; 167 : 8-10.
02/02/10
Paradoxalement, plus les recherches avancent et moins la physiopathologie de la schizophrénie s'éclaire... Nous savons, note l'éditorialiste de l' American Journal of Psychiatry, que cette affection a une composante génétique, et que son principal facteur de risque réside dans le fait d'avoir un parent au premier degré (first-degree relative) également atteint.
Mais cependant, la plupart des personnes schizophrènes n'ont aucun proche touché par cette même pathologie. Autre paradoxe : alors que la contribution globale des gènes à la schizophrénie semble « importante», celle de gènes particuliers ( specific genes) demeure en pratique « très modeste» ! Dans la plupart des cas, la schizophrénie apparaît comme le résultat final d'une interaction complexe entre « des milliers de gènes» et de « multiples facteurs de risque» dans l'environnement. Mais force est de constater qu'aucun d'entre eux ne suffit, pris isolément, à provoquer cette maladie.
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