[size=34]"Vous n’allez pas me dire comment exercer mon métier !"[/size]
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L'HISTOIRE
Une femme, patiente habituelle de ce médecin généraliste, le consulte un lundi matin dans le cadre d’un conflit au travail. Elle se dit victime d’un harcèlement de la part de son supérieur hiérarchique direct, et est très fatiguée et déprimée. Elle lui demande un arrêt de travail et un traitement "pour l’aider dans cette phase particulièrement difficile de sa vie".
Après réflexion, le médecin accepte de rédiger un arrêt de travail d’une semaine, et lui propose un traitement par antidépresseur léger. La patiente conteste tant la durée de l’arrêt de travail que le choix thérapeutique. Elle lui indique avoir lu sur Internet que, dans sa situation, le seul traitement efficace était un neuroleptique, et sollicite même un médicament précis.
Devant tant d’arrogance, le généraliste explose et lui répond : "Vous n’allez pas me dire comment exercer mon métier !". Il refuse d'allonger la durée envisagée de l’arrêt de travail, ainsi que de suivre ses exigences quant à sa prescription. Il explique à sa patiente être "quand même plus compétent que l’ordinateur", et lui indique que les traitements par neuroleptique sont réservés à des cas graves, et ne peuvent s’envisager en première intention. La patiente finit par céder et repart avec un arrêt de travail d’une semaine et une ordonnance d’antidépresseurs. Elle achète les médicaments le jour même et commence à les prendre le soir.
À la fin de la semaine, elle a un rendez-vous très houleux avec son employeur et, au retour de celui-ci, elle tente de mettre fin à ses jours en absorbant une bonne partie de sa boîte d’antidépresseurs. Elle est découverte inanimée par son mari qui appelle les secours. Elle sera sauvée de justesse par des soins appropriés, la dose d’antidépresseurs absorbée étant potentiellement mortelle.
Une fois rétablie, la patiente expliquera tout à son mari, et lui indiquera avoir demandé un traitement par neuroleptiques à son médecin traitant, que celui-ci lui a refusé, estimant que son état n’était pas suffisamment inquiétant. Le mari, fort mécontent de l’attitude de ce praticien, sollicite un rendez-vous avec ce dernier afin de recevoir des explications sur sa pratique qu’il estime fort peu professionnelle. Lors de cet entretien, le généraliste indique au mari que son épouse ne lui a pas fait part d’une souffrance importante à son travail, et qu’il n’a pas à entériner nécessairement les demandes de ses patients, mais qu'il doit plutôt décider de ce qui est le mieux pour eux. Il fustige les patients qui arrivent chez leur médecin avec des exigences issues de ce qu’ils ont lu sur Internet et qui, la plupart du temps, ne correspond pas à ce dont ils ont besoin. Le médecin généraliste rappelle enfin au mari de la patiente que "la France est le pays dans lequel la consommation de neuroleptiques est l’une des plus fortes au monde", et qu’il "est temps de lutter contre cette tendance néfaste à la population".
Non satisfait de ces arguments de santé publique alors qu’il était venu évoquer le cas de son épouse, et persuadé que le médecin traitant a commis une faute professionnelle en prescrivant un traitement insuffisant, l’époux a conforté la patiente dans sa saisine du Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins sur la base des articles du Code de la santé publique (CSP) suivants :
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Aucune conciliation n’ayant été possible devant le Conseil Départemental de l’Ordre, l’affaire a été transmise au niveau régional pour jugement. La chambre disciplinaire de 1ère instance a estimé que si le praticien avait été maladroit, et avait singulièrement omis d’écouter sa patiente et de lui expliquer clairement et calmement sa décision, il n’avait pas pour autant manqué à ses obligations déontologiques. La chambre disciplinaire a rendu sa décision sur la base :
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La chambre disciplinaire a estimé, enfin, qu'il pouvait également y avoir un lien entre la tentative de suicide et les problèmes relationnels entre la patiente et son employeur.
À FAIRE / À NE PAS FAIRE
Qu’aurait-il fallu faire dans une telle situation ?
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Que faut-il faire dans une telle situation ?
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0518 UVD 14 F 3114 IN[/size]
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L'HISTOIRE
Une femme, patiente habituelle de ce médecin généraliste, le consulte un lundi matin dans le cadre d’un conflit au travail. Elle se dit victime d’un harcèlement de la part de son supérieur hiérarchique direct, et est très fatiguée et déprimée. Elle lui demande un arrêt de travail et un traitement "pour l’aider dans cette phase particulièrement difficile de sa vie".
Après réflexion, le médecin accepte de rédiger un arrêt de travail d’une semaine, et lui propose un traitement par antidépresseur léger. La patiente conteste tant la durée de l’arrêt de travail que le choix thérapeutique. Elle lui indique avoir lu sur Internet que, dans sa situation, le seul traitement efficace était un neuroleptique, et sollicite même un médicament précis.
Devant tant d’arrogance, le généraliste explose et lui répond : "Vous n’allez pas me dire comment exercer mon métier !". Il refuse d'allonger la durée envisagée de l’arrêt de travail, ainsi que de suivre ses exigences quant à sa prescription. Il explique à sa patiente être "quand même plus compétent que l’ordinateur", et lui indique que les traitements par neuroleptique sont réservés à des cas graves, et ne peuvent s’envisager en première intention. La patiente finit par céder et repart avec un arrêt de travail d’une semaine et une ordonnance d’antidépresseurs. Elle achète les médicaments le jour même et commence à les prendre le soir.
À la fin de la semaine, elle a un rendez-vous très houleux avec son employeur et, au retour de celui-ci, elle tente de mettre fin à ses jours en absorbant une bonne partie de sa boîte d’antidépresseurs. Elle est découverte inanimée par son mari qui appelle les secours. Elle sera sauvée de justesse par des soins appropriés, la dose d’antidépresseurs absorbée étant potentiellement mortelle.
Une fois rétablie, la patiente expliquera tout à son mari, et lui indiquera avoir demandé un traitement par neuroleptiques à son médecin traitant, que celui-ci lui a refusé, estimant que son état n’était pas suffisamment inquiétant. Le mari, fort mécontent de l’attitude de ce praticien, sollicite un rendez-vous avec ce dernier afin de recevoir des explications sur sa pratique qu’il estime fort peu professionnelle. Lors de cet entretien, le généraliste indique au mari que son épouse ne lui a pas fait part d’une souffrance importante à son travail, et qu’il n’a pas à entériner nécessairement les demandes de ses patients, mais qu'il doit plutôt décider de ce qui est le mieux pour eux. Il fustige les patients qui arrivent chez leur médecin avec des exigences issues de ce qu’ils ont lu sur Internet et qui, la plupart du temps, ne correspond pas à ce dont ils ont besoin. Le médecin généraliste rappelle enfin au mari de la patiente que "la France est le pays dans lequel la consommation de neuroleptiques est l’une des plus fortes au monde", et qu’il "est temps de lutter contre cette tendance néfaste à la population".
Non satisfait de ces arguments de santé publique alors qu’il était venu évoquer le cas de son épouse, et persuadé que le médecin traitant a commis une faute professionnelle en prescrivant un traitement insuffisant, l’époux a conforté la patiente dans sa saisine du Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins sur la base des articles du Code de la santé publique (CSP) suivants :
- l'article R. 4127-33, qui demande au médecin d’élaborer son diagnostic avec le plus grand soin ;
- l'article R. 4127-34, qui lui impose de formuler ses prescriptions avec toute la clarté indispensable ;
- l'article R. 4127-36, qui lui enjoint de rechercher le consentement de la personne examinée.
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Aucune conciliation n’ayant été possible devant le Conseil Départemental de l’Ordre, l’affaire a été transmise au niveau régional pour jugement. La chambre disciplinaire de 1ère instance a estimé que si le praticien avait été maladroit, et avait singulièrement omis d’écouter sa patiente et de lui expliquer clairement et calmement sa décision, il n’avait pas pour autant manqué à ses obligations déontologiques. La chambre disciplinaire a rendu sa décision sur la base :
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- de l’article R. 4127-5 du CSP, disposant que le médecin ne peut aliéner son indépendance professionnelle ;
- et de l’article R. 4127-8 du CSP, rappelant que le médecin est libre de ses prescriptions.
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La chambre disciplinaire a estimé, enfin, qu'il pouvait également y avoir un lien entre la tentative de suicide et les problèmes relationnels entre la patiente et son employeur.
À FAIRE / À NE PAS FAIRE
Qu’aurait-il fallu faire dans une telle situation ?
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- Être plus à l’écoute de cette patiente qui lançait un appel au secours qui n’a pas été entendu, et essayer de l’orienter vers une consultation psychiatrique pendant la semaine d’arrêt de travail qui a été prescrite.
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Que faut-il faire dans une telle situation ?
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- Ne pas systématiquement se bloquer quand le patient vient avec une "recette" trouvée sur Internet, mais plutôt accompagner cette demande, compléter voire corriger les connaissances du patient. Comme cette consultation d’Internet précède de plus en plus souvent celle du médecin, il n’est pas inutile d’anticiper et de proposer aux patients des sites de confiance, plutôt que de le laisser se perdre dans une masse de données, pas toujours fiables.
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