Publié le 26/02/2010
Plusieurs travaux ont relevé, aux Antilles, de grandes
disparités entre hommes et femmes en matière d’hypertension
artérielle (HTA). Des équipes hospitalières de Guadeloupe, de
Martinique et de l’INSERM de Toulouse ont cherché à préciser ces
disparités et ont évalué, en Guadeloupe, la prévalence de l’HTA,
son traitement et son contrôle, chez les hommes et chez les
femmes.
Pour ce faire, ils ont mené, en 2007, auprès des 25-74 ans,
l’étude CONSTANT (Connaissance sur la santé, croyances et pratiques
en terme de prévention cardiovasculaire dans la population
guadeloupéenne), étude transversale qui a inclus 1 005 sujets,
hommes et femmes, représentatifs de la population
guadeloupéenne.
L’HTA a été définie par une pression artérielle (PA) systolique
moyenne égale ou supérieure à 140 mmHg et/ou une PA diastolique
moyenne atteignant ou dépassant 90 mmHg, ou par la prise d’un
traitement antihypertenseur au moment de l’étude.
Dans cette population d’étude, comptant 465 hommes et 540
femmes, 14 % de la population masculine et 31 % de la population
féminine avaient un indice de masse corporelle (IMC) ≥ 30 et la
prévalence de l’HTA, au seuil de 140/90 mmHg, était de 33 % chez
les hommes et de 37 % chez les femmes (p = 0,62). Chez 21 % des
hommes et 30 % des femmes, la PA atteignait ou dépassait 160/100
mmHg (HTA modérée) (p = 0,02), et la proportion d’hypertendus
allait croissant avec l’avancée en âge (61 % d’hommes, 74 % de
femmes chez les 65-74 ans).
Parmi les sujets ayant une HTA (≥ 140/90 mmHg), une proportion
plus forte d’hommes que de femmes ignoraient leur maladie : 43 %
des hommes versus 20 % des femmes (p < 0,001). Chez ces sujets
s’identifiant comme hypertendus, 82 % des hommes et 91 % des femmes
recevaient un traitement antihypertenseur (p = 0,06), avec, dans
les deux sexes, un pourcentage plus élevé de sujets traités dans la
tranche d’âge 55-64 ans (91 % chez les hommes, 94 % chez les
femmes). L’HTA était contrôlée par le traitement chez 22 % des
hommes et 44 % des femmes (p < 0,001) ; le contrôle allant en
s’améliorant avec l’âge, avec un pic entre 55 et 64 ans (38 % des
hommes, 56 % des femmes).
Après ajustements sur l’âge, l’activité professionnelle, le
niveau d’éducation, la consommation d’alcool, le tabagisme,
l’activité physique, l’analyse multivariée associe, dans les deux
sexes, outre HTA et âge, HTA et IMC.
En comparaison des sujets ayant un IMC normal (de 18,5 ou plus à
24,9), la probabilité d’être hypertendu était de plus de 3 fois
accrue chez les hommes obèses (odds ratio [OR] = 3,4 (intervalle de
confiance à 95 % [IC95] entre 1,8 et 6,6 ; p < 0,001) et doublée
chez les femmes obèses (OR = 2,0 ; IC95 entre 1,2 et 3,4 ; p =
0,017).
Un bas niveau d’éducation s’est avéré associé à l’HTA seulement
dans la population féminine (OR = 2,1 ; IC95 entre 1,1 et 4,0 ; p =
0,030), tandis qu’une tendance à une relation est observée entre
consommation d’alcool dépassant 4 unités hebdomadaires et HTA chez
l’homme (OR = 3,1 ; IC95 entre 1,0 et 9,7 ; p = 0,055).
Cette étude, la seule, selon les auteurs, portant sur un
échantillon représentatif de la population guadeloupéenne depuis
1985, laisse apparaître une prévalence d’HTA qui ne diffère pas
significativement entre homme et femme pour un seuil ≥ 140/90. En
revanche, la prévalence de l’HTA modérée ou sévère, est plus
importante chez les femmes. Par ailleurs, ces dernières ont
globalement une plus grande conscience de l’affection et un
meilleur contrôle de leur HTA. Après prise en compte des facteurs
potentiels de confusion, l’obésité est le principal facteur de
risque associé à l’HTA dans cette étude, auquel s’ajoutent le bas
niveau d’éducation chez les femmes et la consommation d’alcool chez
l’homme à la limite de la significativité. A. Atallah et coll.
voient dans ces résultats autant de cibles potentielles d’une
stratégie thérapeutique distincte, individualisée, de l’HTA.
Dr Claudine Goldgewicht
Atallah A et coll. : Controlling arterial hypertension in the
French West Indies : A separate strategy for women ? Eur J Public
Health, Publication avancée en ligne le 3 janvier 2010.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Plusieurs travaux ont relevé, aux Antilles, de grandes
disparités entre hommes et femmes en matière d’hypertension
artérielle (HTA). Des équipes hospitalières de Guadeloupe, de
Martinique et de l’INSERM de Toulouse ont cherché à préciser ces
disparités et ont évalué, en Guadeloupe, la prévalence de l’HTA,
son traitement et son contrôle, chez les hommes et chez les
femmes.
Pour ce faire, ils ont mené, en 2007, auprès des 25-74 ans,
l’étude CONSTANT (Connaissance sur la santé, croyances et pratiques
en terme de prévention cardiovasculaire dans la population
guadeloupéenne), étude transversale qui a inclus 1 005 sujets,
hommes et femmes, représentatifs de la population
guadeloupéenne.
L’HTA a été définie par une pression artérielle (PA) systolique
moyenne égale ou supérieure à 140 mmHg et/ou une PA diastolique
moyenne atteignant ou dépassant 90 mmHg, ou par la prise d’un
traitement antihypertenseur au moment de l’étude.
Dans cette population d’étude, comptant 465 hommes et 540
femmes, 14 % de la population masculine et 31 % de la population
féminine avaient un indice de masse corporelle (IMC) ≥ 30 et la
prévalence de l’HTA, au seuil de 140/90 mmHg, était de 33 % chez
les hommes et de 37 % chez les femmes (p = 0,62). Chez 21 % des
hommes et 30 % des femmes, la PA atteignait ou dépassait 160/100
mmHg (HTA modérée) (p = 0,02), et la proportion d’hypertendus
allait croissant avec l’avancée en âge (61 % d’hommes, 74 % de
femmes chez les 65-74 ans).
Parmi les sujets ayant une HTA (≥ 140/90 mmHg), une proportion
plus forte d’hommes que de femmes ignoraient leur maladie : 43 %
des hommes versus 20 % des femmes (p < 0,001). Chez ces sujets
s’identifiant comme hypertendus, 82 % des hommes et 91 % des femmes
recevaient un traitement antihypertenseur (p = 0,06), avec, dans
les deux sexes, un pourcentage plus élevé de sujets traités dans la
tranche d’âge 55-64 ans (91 % chez les hommes, 94 % chez les
femmes). L’HTA était contrôlée par le traitement chez 22 % des
hommes et 44 % des femmes (p < 0,001) ; le contrôle allant en
s’améliorant avec l’âge, avec un pic entre 55 et 64 ans (38 % des
hommes, 56 % des femmes).
Après ajustements sur l’âge, l’activité professionnelle, le
niveau d’éducation, la consommation d’alcool, le tabagisme,
l’activité physique, l’analyse multivariée associe, dans les deux
sexes, outre HTA et âge, HTA et IMC.
En comparaison des sujets ayant un IMC normal (de 18,5 ou plus à
24,9), la probabilité d’être hypertendu était de plus de 3 fois
accrue chez les hommes obèses (odds ratio [OR] = 3,4 (intervalle de
confiance à 95 % [IC95] entre 1,8 et 6,6 ; p < 0,001) et doublée
chez les femmes obèses (OR = 2,0 ; IC95 entre 1,2 et 3,4 ; p =
0,017).
Un bas niveau d’éducation s’est avéré associé à l’HTA seulement
dans la population féminine (OR = 2,1 ; IC95 entre 1,1 et 4,0 ; p =
0,030), tandis qu’une tendance à une relation est observée entre
consommation d’alcool dépassant 4 unités hebdomadaires et HTA chez
l’homme (OR = 3,1 ; IC95 entre 1,0 et 9,7 ; p = 0,055).
Cette étude, la seule, selon les auteurs, portant sur un
échantillon représentatif de la population guadeloupéenne depuis
1985, laisse apparaître une prévalence d’HTA qui ne diffère pas
significativement entre homme et femme pour un seuil ≥ 140/90. En
revanche, la prévalence de l’HTA modérée ou sévère, est plus
importante chez les femmes. Par ailleurs, ces dernières ont
globalement une plus grande conscience de l’affection et un
meilleur contrôle de leur HTA. Après prise en compte des facteurs
potentiels de confusion, l’obésité est le principal facteur de
risque associé à l’HTA dans cette étude, auquel s’ajoutent le bas
niveau d’éducation chez les femmes et la consommation d’alcool chez
l’homme à la limite de la significativité. A. Atallah et coll.
voient dans ces résultats autant de cibles potentielles d’une
stratégie thérapeutique distincte, individualisée, de l’HTA.
Dr Claudine Goldgewicht
Atallah A et coll. : Controlling arterial hypertension in the
French West Indies : A separate strategy for women ? Eur J Public
Health, Publication avancée en ligne le 3 janvier 2010.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
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