Publié le 06/03/2010
Les praticiens s’intéressent de plus en plus souvent à l’impact
psychologique que peuvent avoir sur leurs patients les décisions
thérapeutiques. Des choix qui ne paraissent pas forcément
importants au personnel médical peuvent engendrer mal-être, anxiété
ou dépression, et cet aspect ne doit pas être négligé lors de la
prise de décision.
C’est dans ce cadre que s’inscrit une étude réalisée en
Australie, évaluant l’impact sur le bien-être des patientes des
différentes prises en charge immédiates des frottis présentant des
atypies cytologiques mineures. Deux alternatives s’offrent en effet
devant un frottis ASC-US (atypical squamous cells of
undetermined significance) ou L-SIL (low grade squamous
intra-epithelial lesions). L’attitude « classique » qui
recommandait la réalisation d’un frottis 6 mois plus tard se trouve
désormais mise en balance avec la réalisation d’un test HPV par
PCR, qui permet de détecter la présence d’HPV, d’en déterminer le
type, oncogène ou non, et d’évaluer la charge virale.
Au total 314 patientes ont été enrôlées dans cette étude, et
réparties en 3 groupes. Les unes (n=106) se voyaient recommander un
contrôle du frottis 6 mois plus tard, dans un deuxième groupe
(n=104) un test HPV était réalisé immédiatement, et enfin dans le
troisième (n=104), les patientes décidaient elles-mêmes, après
avoir reçu une information complète sur l’histoire naturelle du HPV
et ses liens avec les anomalies cervicales. Le suivi a duré un an,
pendant lequel étaient évaluées l’anxiété des patientes, leurs
pensées « intrusives », leur perception du risque de cancer du col,
à l’aide d’un questionnaire comportant 36 items.
Et ce suivi prolongé n’a pas été superflu. En effet, alors qu’à
la fin de la première quinzaine, les femmes ayant réalisé un test
HPV sont plus inquiètes que celles en attente d’un deuxième
frottis, c’est l’inverse qui est constaté un an plus tard. Les
patientes ayant réalisé un test HPV sont alors les plus sereines,
pensent moins à leur santé en termes négatifs, craignent moins de
développer un cancer et surtout sont globalement plus satisfaite de
leur prise en charge. Le bénéfice apporté dans le troisième groupe
par la possibilité d’un choix éclairé est minime et les auteurs
estiment que l’investissement qu’il nécessite, en termes de
personnel et financier, le rend finalement peu utile.
De cette observation sur la durée, ils concluent que le test
HPV, accompagné d’explications claires et accessibles, est la
meilleure alternative pour la prise en charge des frottis ASC-US et
L-SIL.
Dr Roseline Péluchon
McCaffery KJ et coll.: Psychosocial outcomes of three triage
methods for the management of borderline abnormal cervical smears: an
open randomised trial. BMJ 2010; 340: b4491
Les praticiens s’intéressent de plus en plus souvent à l’impact
psychologique que peuvent avoir sur leurs patients les décisions
thérapeutiques. Des choix qui ne paraissent pas forcément
importants au personnel médical peuvent engendrer mal-être, anxiété
ou dépression, et cet aspect ne doit pas être négligé lors de la
prise de décision.
C’est dans ce cadre que s’inscrit une étude réalisée en
Australie, évaluant l’impact sur le bien-être des patientes des
différentes prises en charge immédiates des frottis présentant des
atypies cytologiques mineures. Deux alternatives s’offrent en effet
devant un frottis ASC-US (atypical squamous cells of
undetermined significance) ou L-SIL (low grade squamous
intra-epithelial lesions). L’attitude « classique » qui
recommandait la réalisation d’un frottis 6 mois plus tard se trouve
désormais mise en balance avec la réalisation d’un test HPV par
PCR, qui permet de détecter la présence d’HPV, d’en déterminer le
type, oncogène ou non, et d’évaluer la charge virale.
Au total 314 patientes ont été enrôlées dans cette étude, et
réparties en 3 groupes. Les unes (n=106) se voyaient recommander un
contrôle du frottis 6 mois plus tard, dans un deuxième groupe
(n=104) un test HPV était réalisé immédiatement, et enfin dans le
troisième (n=104), les patientes décidaient elles-mêmes, après
avoir reçu une information complète sur l’histoire naturelle du HPV
et ses liens avec les anomalies cervicales. Le suivi a duré un an,
pendant lequel étaient évaluées l’anxiété des patientes, leurs
pensées « intrusives », leur perception du risque de cancer du col,
à l’aide d’un questionnaire comportant 36 items.
Et ce suivi prolongé n’a pas été superflu. En effet, alors qu’à
la fin de la première quinzaine, les femmes ayant réalisé un test
HPV sont plus inquiètes que celles en attente d’un deuxième
frottis, c’est l’inverse qui est constaté un an plus tard. Les
patientes ayant réalisé un test HPV sont alors les plus sereines,
pensent moins à leur santé en termes négatifs, craignent moins de
développer un cancer et surtout sont globalement plus satisfaite de
leur prise en charge. Le bénéfice apporté dans le troisième groupe
par la possibilité d’un choix éclairé est minime et les auteurs
estiment que l’investissement qu’il nécessite, en termes de
personnel et financier, le rend finalement peu utile.
De cette observation sur la durée, ils concluent que le test
HPV, accompagné d’explications claires et accessibles, est la
meilleure alternative pour la prise en charge des frottis ASC-US et
L-SIL.
Dr Roseline Péluchon
McCaffery KJ et coll.: Psychosocial outcomes of three triage
methods for the management of borderline abnormal cervical smears: an
open randomised trial. BMJ 2010; 340: b4491
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