Un argument topographique pour évoquer la fracture vertébrale devant une lombalgie

Publié le 15/03/2010
La fréquence des fractures vertébrales ostéoporotiques est
sous estimée et cela tient au fait que les signes d’appel clinique
sont inconstants et peu spécifiques ; il s’agit, quand ils existent
de rachialgies dont le mode d’apparition et le mode évolutif
peuvent être confondus avec ceux observés dans les rachialgies
dites « communes » des femmes ménopausées.
Cette étude avait pour but de rechercher quels éléments
cliniques pouvaient orienter plus particulièrement vers le
diagnostic de fracture vertébrale ; la reconnaissance d’une
fracture vertébrale revêt en effet un intérêt pratique puisqu’il
s’agit, dans le cadre de l’ostéoporose, d’un événement signifiant
un tournant évolutif de l’affection et justifiant des mesures
thérapeutiques adaptées.
Cinq cent quatre patientes ménopausées et suivies en médecine
générale dans le sud du royaume Uni ont été sélectionnées pour
cette étude transversale. Cette dernière a reposé sur les
réponses à un auto questionnaire évaluant les douleurs sur le plan
quantitatif et topographique (diagramme de Margolis), ainsi que sur
les radiographies du rachis lombaire. L’analyse des données
cliniques et radiographiques a recherché un lien potentiel entre
certaines caractéristiques de la douleur et la présence d’une
fracture vertébrale.
Les résultats ont été les suivants :
- 322 femmes (64,1 %) ont rapporté la survenue de douleurs
lombaires au cours des 12 mois précédant l’étude.
- 37 femmes (7,3 %) présentaient au moins une fracture
vertébrale radiologique
Chez les femmes avec lombalgies, il a été observé que le fait de
souffrir de douleurs latéralisées au niveau de la ceinture était
associé à un risque accru de fracture vertébrale (odds ratio 4,48 ;
IC 95 % : 2,02-9,94 ; p< 0,001).
Les auteurs concluent que chez les femmes ménopausées souffrant
de lombalgies, la topographie douloureuse peut faire d’emblée
suspecter la survenue d’une fracture vertébrale :ainsi , une
douleur lombaire latéralisée (référence : diagramme de Margolis)
fait évoquer la fracture alors que la douleur médiane est plutôt le
fait des lombalgies dites « communes ».


Dr Cécile Borget
Clark EM et coll. : Alison P. Hutchinson, Eugene V. McCloskey,
Mike D. Stone, James C. Martin, Ashok K. Bhalla, and Jon H. Tobias :
Lateral back pain identifies prevalent vertebral fractures in
post-menopausal women: cross-sectional analysis of a primary care-based
cohort. Rheumatology 2010; 49: 505-512