Publié le 24/03/2010
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) affecte 4 % à 10 % des femmes en période d’activité génitale, et il est considéré comme la pathologie endocrinienne la plus fréquente sur ce terrain. Il constitue la première cause d’infertilité par anovulation, de troubles du cycle et d’hirsutisme. L'excès d'androgène et la résistance à l'insuline sont à l’origine d'une grande partie de la symptomatologie clinique. Le SOPK a de nombreuses conséquences possibles à long terme métaboliques (intolérance au glucose, diabète de type 2, anomalies lipidiques), reproductives, cardiovasculaires et néoplasiques.
Les irrégularités des règles, l'hirsutisme et l'infertilité poussent souvent ces patientes à consulter, et il est important d’identifier celles d’entre elles qui sont à risque de troubles endocriniens et métaboliques. Les paramètres cliniques tels que les troubles de l’ovulation et l’hirsutisme ont un rôle important dans la définition du SOPK, mais il n’existe pas de données concernant la corrélation entre ces signes cliniques et les troubles endocriniens et métaboliques associés au SOPK. Certains paramètres cliniques simples tels que la régularité des cycles pourraient permettre d’estimer la gravité du SOPK et avoir une valeurs pratique.
Dans le but d’évaluer les corrélations entre le degré d’irrégularité des cycles menstruels et le niveau des anomalies endocriniennes et métaboliques chez les femmes présentant un syndrome d’ovaire polykystiques, une étude transversale a été effectuée en Allemagne. Cent dix-huit femmes âgées de 18 à 45 ans et présentant un SOPK ont été classées en trois groupes selon la régularité des cycles : 45 femmes présentaient des cycles menstruels réguliers et normaux (groupe 1), 42 une oligoménorrhée (groupe 2) et 31 une aménorrhée (groupe 3).
Toutes les patientes avaient au moins deux des critères diagnostiques de Rotterdam (oligoanovulation, signes cliniques et/ou biologiques d'hyperandrogénisme, aspect échographique d'ovaire polykystique).
Les paramètres hormonaux (LH, FSH, FAI et T) étaient significativement différents entre les femmes présentant des irrégularités menstruelles et celles ayant des cycles réguliers. Les patientes avec cycles menstruels normaux avaient aussi des paramètres métaboliques significativement meilleurs (IMC, insuline à jeun, HOMA-IR) que celles avec oligo/aménorrhées. Les femmes avec un IMC plus élevé présentaient une tendance à avoir des cycles menstruels plus longs. Le degré de résistance à l’insuline était corrélé avec le degré d’irrégularité des cycles, mais cette corrélation n’était significative qu’en cas d’euménorrhées et d’aménorrhées. Le degré d’hirsutisme clinique n’était pas significativement différent entre les trois groupes (test de X2: p=0,426 ; 83,3 % groupe 1, 80 % groupe 2 et 70,6 % groupe 3). Par contre, le volume ovarien variait significativement entre les patientes ayant des cycles réguliers et celles avec des cycles irréguliers (p<0,001). Les marqueurs de SOPK tels que LH et testostérone étaient significativement différents entre les femmes euménorrhéiques et les aménorrhéiques. Cette différence n’a pas été observée pour les taux d’œstradiol et de DHEA-S.
Les auteurs concluent que le degré d’irrégularité de cycles menstruels chez les femmes présentant un SOPK constitue un bon indicateur clinique du niveau de troubles endocriniens et métaboliques. Ainsi, les femmes sélectionnées par ces critères cliniques pourraient bénéficier d’examens plus approfondis.
Dr Viola Polena
Strowitzki T et coll. : The degree of cycle irregularity correlates with the grade of endocrine and metabolic disorders in PCOS patients. Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol., 2010; 149: 178-81
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) affecte 4 % à 10 % des femmes en période d’activité génitale, et il est considéré comme la pathologie endocrinienne la plus fréquente sur ce terrain. Il constitue la première cause d’infertilité par anovulation, de troubles du cycle et d’hirsutisme. L'excès d'androgène et la résistance à l'insuline sont à l’origine d'une grande partie de la symptomatologie clinique. Le SOPK a de nombreuses conséquences possibles à long terme métaboliques (intolérance au glucose, diabète de type 2, anomalies lipidiques), reproductives, cardiovasculaires et néoplasiques.
Les irrégularités des règles, l'hirsutisme et l'infertilité poussent souvent ces patientes à consulter, et il est important d’identifier celles d’entre elles qui sont à risque de troubles endocriniens et métaboliques. Les paramètres cliniques tels que les troubles de l’ovulation et l’hirsutisme ont un rôle important dans la définition du SOPK, mais il n’existe pas de données concernant la corrélation entre ces signes cliniques et les troubles endocriniens et métaboliques associés au SOPK. Certains paramètres cliniques simples tels que la régularité des cycles pourraient permettre d’estimer la gravité du SOPK et avoir une valeurs pratique.
Dans le but d’évaluer les corrélations entre le degré d’irrégularité des cycles menstruels et le niveau des anomalies endocriniennes et métaboliques chez les femmes présentant un syndrome d’ovaire polykystiques, une étude transversale a été effectuée en Allemagne. Cent dix-huit femmes âgées de 18 à 45 ans et présentant un SOPK ont été classées en trois groupes selon la régularité des cycles : 45 femmes présentaient des cycles menstruels réguliers et normaux (groupe 1), 42 une oligoménorrhée (groupe 2) et 31 une aménorrhée (groupe 3).
Toutes les patientes avaient au moins deux des critères diagnostiques de Rotterdam (oligoanovulation, signes cliniques et/ou biologiques d'hyperandrogénisme, aspect échographique d'ovaire polykystique).
Les paramètres hormonaux (LH, FSH, FAI et T) étaient significativement différents entre les femmes présentant des irrégularités menstruelles et celles ayant des cycles réguliers. Les patientes avec cycles menstruels normaux avaient aussi des paramètres métaboliques significativement meilleurs (IMC, insuline à jeun, HOMA-IR) que celles avec oligo/aménorrhées. Les femmes avec un IMC plus élevé présentaient une tendance à avoir des cycles menstruels plus longs. Le degré de résistance à l’insuline était corrélé avec le degré d’irrégularité des cycles, mais cette corrélation n’était significative qu’en cas d’euménorrhées et d’aménorrhées. Le degré d’hirsutisme clinique n’était pas significativement différent entre les trois groupes (test de X2: p=0,426 ; 83,3 % groupe 1, 80 % groupe 2 et 70,6 % groupe 3). Par contre, le volume ovarien variait significativement entre les patientes ayant des cycles réguliers et celles avec des cycles irréguliers (p<0,001). Les marqueurs de SOPK tels que LH et testostérone étaient significativement différents entre les femmes euménorrhéiques et les aménorrhéiques. Cette différence n’a pas été observée pour les taux d’œstradiol et de DHEA-S.
Les auteurs concluent que le degré d’irrégularité de cycles menstruels chez les femmes présentant un SOPK constitue un bon indicateur clinique du niveau de troubles endocriniens et métaboliques. Ainsi, les femmes sélectionnées par ces critères cliniques pourraient bénéficier d’examens plus approfondis.
Dr Viola Polena
Strowitzki T et coll. : The degree of cycle irregularity correlates with the grade of endocrine and metabolic disorders in PCOS patients. Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol., 2010; 149: 178-81
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