Gènes et environnement : une contribution inégale à la dépression
Publié le 26/03/2010
La vulnérabilité à la dépression résulte à la fois d’influences génétiques et de facteurs liés à l’environnement. Mais si cette constatation classique vaut pour les pays occidentaux (et plus généralement pour tous ceux à haut niveau de vie), aucune certitude formelle n’est encore acquise pour les pays moins développés où les conditions environnementales peuvent être très différentes.
Portant pour la première fois sur une vaste population (1954 paires de jumeaux adultes, homozygotes ou dizygotes) vivant dans un pays défavorisé (où le revenu mensuel médian est d’environ 233 $, soit 155 €), une étude menée au Sri Lanka (CoTASS) [1] approfondit le rôle présumé de l’hérédité dans la dépression. Les conclusions de cette enquête confirment que les facteurs d’ordre génétique en matière de dépression se révèlent, pour les femmes du Sri Lanka, « au moins aussi marqués que dans les pays plus fortunés ». Mais cette confirmation est « moins nette pour les hommes », chez lesquels les données suggèrent plutôt « un rôle prépondérant de l’environnement sur le contexte génétique ».
La contribution des facteurs génétiques à la dépression s’avère d’ailleurs très différente d’un sexe à l’autre : présente pour 61 % des femmes, mais seulement 4 % des hommes. Déjà observée parfois sous d’autres latitudes, mais avec une intensité beaucoup plus modeste jusque-là, cette dissymétrie suggère, pour cette population masculine du Sri Lanka, une « héritabilité considérablement plus faible » que dans d’autres études analogues, conduites dans des pays plus riches (Europe, Amérique du Nord, Australie). Et, à l’inverse, une contribution plus nette des facteurs d’environnement, quels qu’ils soient : climatiques, économiques, écologiques, culturels, etc. Cette étude illustre aussi, à nouveau, l’apport majeur de la gémellité pour départager, dans le déterminisme épidémiologique d’une maladie, les contributions respectives du milieu et de l’hérédité.
[1] Colombo Twin and Singleton Study (http://www.biomedcentral.com/content/pdf/1471-244x-8-49.pdf)
Dr Alain Cohen
Ball HA et coll. : Genetic and environmental contributions to depression in Sri Lanka. Br J Psychiatry 2009 ; 195 : 504-509.
Publié le 26/03/2010
La vulnérabilité à la dépression résulte à la fois d’influences génétiques et de facteurs liés à l’environnement. Mais si cette constatation classique vaut pour les pays occidentaux (et plus généralement pour tous ceux à haut niveau de vie), aucune certitude formelle n’est encore acquise pour les pays moins développés où les conditions environnementales peuvent être très différentes.
Portant pour la première fois sur une vaste population (1954 paires de jumeaux adultes, homozygotes ou dizygotes) vivant dans un pays défavorisé (où le revenu mensuel médian est d’environ 233 $, soit 155 €), une étude menée au Sri Lanka (CoTASS) [1] approfondit le rôle présumé de l’hérédité dans la dépression. Les conclusions de cette enquête confirment que les facteurs d’ordre génétique en matière de dépression se révèlent, pour les femmes du Sri Lanka, « au moins aussi marqués que dans les pays plus fortunés ». Mais cette confirmation est « moins nette pour les hommes », chez lesquels les données suggèrent plutôt « un rôle prépondérant de l’environnement sur le contexte génétique ».
La contribution des facteurs génétiques à la dépression s’avère d’ailleurs très différente d’un sexe à l’autre : présente pour 61 % des femmes, mais seulement 4 % des hommes. Déjà observée parfois sous d’autres latitudes, mais avec une intensité beaucoup plus modeste jusque-là, cette dissymétrie suggère, pour cette population masculine du Sri Lanka, une « héritabilité considérablement plus faible » que dans d’autres études analogues, conduites dans des pays plus riches (Europe, Amérique du Nord, Australie). Et, à l’inverse, une contribution plus nette des facteurs d’environnement, quels qu’ils soient : climatiques, économiques, écologiques, culturels, etc. Cette étude illustre aussi, à nouveau, l’apport majeur de la gémellité pour départager, dans le déterminisme épidémiologique d’une maladie, les contributions respectives du milieu et de l’hérédité.
[1] Colombo Twin and Singleton Study (http://www.biomedcentral.com/content/pdf/1471-244x-8-49.pdf)
Dr Alain Cohen
Ball HA et coll. : Genetic and environmental contributions to depression in Sri Lanka. Br J Psychiatry 2009 ; 195 : 504-509.
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