Le gel des essais cliniques au Maroc soulève un grand débat qui s'annonce plutôt animé en matière de bioéthique. Tout a commencé avec l'interdiction de tester un médicament sur des malades schizophrènes du département de psychiatrie au CHU de Casablanca, ce qui a vraisemblablement généré beaucoup de questionnements sur le bien fondé de ces fameux essais auxquels certains laboratoires font appel pour tester leurs produits. Pour le docteur Mounir Bachouchi ; «Il y a une loi qui régit les essais cliniques au Maroc et je peux dire qu'ils ne sont jamais réalisés à l'insu des patients, à ce que je sache ». Pour ce médecin oncologue à l'hôpital Al Azhar de Salé, cette interdiction des essais cliniques est à la fois regrettable et injustifiée, puisque jusqu'à maintenant on ne connaît pas les raisons derrière ce gel qui dure depuis presque un an et demi, nous dit-on.
Le Dr Bachouchi déclare qu'il y a « un flou juridique autour des essais cliniques au Maroc ». En ajoutant que la «frilosité » de certains responsables a des conséquences notoires sur l'évolution de la recherche en médecine dans notre pays. Rappelons qu'en principe, le processus menant un nouveau médicament du stade expérimental à la commercialisation est de l'ordre de 7 à 10 ans et que la participation à un essai clinique peut permettre à un patient, en particulier lorsqu'il n'existe pas de traitement ou quand les traitements existants sont inefficaces ou mal tolérés, de bénéficier d'un traitement innovant. En partant de cette idée, l'essai clinique est une étape primordiale pour les patients, pour les médecins chercheurs ainsi que pour les institutions concernées (laboratoires et autres).
Pour les personnes œuvrant dans ce secteur au Maroc, l'essai clinique est fortement soumis aux aléas d'une machine bureaucratique qui a du mal à s'organiser pour donner plus de transparence et de clarté aux processus d'autorisation d'essai à des fins de recherches scientifiques. Pour apporter plus de lumière sur cette problématique, le docteur Omar Bouazza, directeur du département du médicament et de la pharmacie au ministère de la santé, parle de l'existence d'une réglementation internationale des essais cliniques à laquelle le Maroc adhére. « Notre pays s'inscrit dans les normes internationales. En ce moment, nous sommes en train d'établir un projet de loi visant la protection des citoyens dans ce domaine et nous pensons que c'est une donnée impérative pour pouvoir faire progresser les essais clinique », nous dit-il.
Un projet de loi qui s'inscrit donc dans la volonté de l'ensemble des protagonistes en question de se doter d'un instrument juridique de concertation, de traçabilité et de sécurité. « Quand on parle de gel des essais cliniques, il faut impérativement spécifier qu'il s'agit d'un gel provisoire et qu'un projet de loi est en cours d'approbation pour une réglementation optimale de cette pratique », postule le Dr Bouazza du ministère de la santé. En ajoutant que l'adoption de ce « projet de loi » est imminente, puisqu'il est classé prioritaire. Et pour cause, le manque de législation dans ce domaine pousse les laboratoires à « dérouter » leurs nouveautés vers d'autres pays, comme la Tunisie, par exemple.
De ce fait, le Maroc perd des parts de marché dans son positionnement par rapport à la recherche scientifique et médicale. Pour l'instant et a priori, rien ne laisse présager une « amélioration » face au vide législatif, juridique et institutionnel qui sévit dans ce domaine. Les médecins, chercheurs et autres qui œuvrent dans le domaine de la recherche devront donc prendre leur mal en patience, en attendant le feu vert des instances concernées qui est, pour l'instant, au point mort.
Par Afaf Sakhi
Le matin (nov 2010)
Le Dr Bachouchi déclare qu'il y a « un flou juridique autour des essais cliniques au Maroc ». En ajoutant que la «frilosité » de certains responsables a des conséquences notoires sur l'évolution de la recherche en médecine dans notre pays. Rappelons qu'en principe, le processus menant un nouveau médicament du stade expérimental à la commercialisation est de l'ordre de 7 à 10 ans et que la participation à un essai clinique peut permettre à un patient, en particulier lorsqu'il n'existe pas de traitement ou quand les traitements existants sont inefficaces ou mal tolérés, de bénéficier d'un traitement innovant. En partant de cette idée, l'essai clinique est une étape primordiale pour les patients, pour les médecins chercheurs ainsi que pour les institutions concernées (laboratoires et autres).
Pour les personnes œuvrant dans ce secteur au Maroc, l'essai clinique est fortement soumis aux aléas d'une machine bureaucratique qui a du mal à s'organiser pour donner plus de transparence et de clarté aux processus d'autorisation d'essai à des fins de recherches scientifiques. Pour apporter plus de lumière sur cette problématique, le docteur Omar Bouazza, directeur du département du médicament et de la pharmacie au ministère de la santé, parle de l'existence d'une réglementation internationale des essais cliniques à laquelle le Maroc adhére. « Notre pays s'inscrit dans les normes internationales. En ce moment, nous sommes en train d'établir un projet de loi visant la protection des citoyens dans ce domaine et nous pensons que c'est une donnée impérative pour pouvoir faire progresser les essais clinique », nous dit-il.
Un projet de loi qui s'inscrit donc dans la volonté de l'ensemble des protagonistes en question de se doter d'un instrument juridique de concertation, de traçabilité et de sécurité. « Quand on parle de gel des essais cliniques, il faut impérativement spécifier qu'il s'agit d'un gel provisoire et qu'un projet de loi est en cours d'approbation pour une réglementation optimale de cette pratique », postule le Dr Bouazza du ministère de la santé. En ajoutant que l'adoption de ce « projet de loi » est imminente, puisqu'il est classé prioritaire. Et pour cause, le manque de législation dans ce domaine pousse les laboratoires à « dérouter » leurs nouveautés vers d'autres pays, comme la Tunisie, par exemple.
De ce fait, le Maroc perd des parts de marché dans son positionnement par rapport à la recherche scientifique et médicale. Pour l'instant et a priori, rien ne laisse présager une « amélioration » face au vide législatif, juridique et institutionnel qui sévit dans ce domaine. Les médecins, chercheurs et autres qui œuvrent dans le domaine de la recherche devront donc prendre leur mal en patience, en attendant le feu vert des instances concernées qui est, pour l'instant, au point mort.
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