Changer de déco ou bien respirer, il faut choisir !

16/09/09
(JIM)
Dr Geneviève Démonet

La mauvaise qualité de l'air intérieur est une préoccupation actuelle de santé publique. L'utilisation de peintures et de colles dans la rénovation des murs et des sols, tout comme l'acquisition de nouveaux meubles sont à l'origine d'une pollution intérieure, de l'apparition de symptômes respiratoires et de manifestations allergiques chez les enfants.
C'est ce que confirment les résultats de l'étude de cohorte de naissance LISA (Mode de Vie Système Immunitaire Allergie) menée en Allemagne sur plus de 3000 nouveau-nés entre 1997 et 1999. Un total de 565 enfants a été suivi jusqu'à l'âge de 6 ans. Des prélèvements sanguins ont été effectués chez 250 de ces enfants, à l'âge de 6 ans, pour mesurer les concentrations des marqueurs de l'inflammation : IL(interleukine)-8, IL-6, TNF-alpha (tumor necrosis factor-alpha), MCP-1 (monocyte chemotactic protein 1) et IL-10. Les données sur les travaux de décoration intérieure éventuels effectués au domicile des enfants (peinture, pose de revêtements de sol, nouveaux meubles) ont été obtenues à l'aide d'un questionnaire rempli par les parents.
Une augmentation des taux d'IL-8 et de MCP-1 a été mise en évidence chez les enfants en relation avec des entreprises de rénovation intérieure. La pose d'un nouveau revêtement de sol a été particulièrement associée à l'élévation des taux des marqueurs de l'inflammation lorsque le sol était couvert sans sa totalité. La peinture seule ou l'acquisition d'un nouveau mobilier n'ont en revanche pas semblé avoir d'influence sur les taux de ces marqueurs.
Ce sont donc les changements de revêtements de sol qui semblent être le plus à même de provoquer des réactions inflammatoires importantes.