La polyarthrite rhumatoïde reste un facteur de mort prématurée

La polyarthrite rhumatoïde reste un facteur de mort prématurée
Article paru le : Mercredi 28 Avril 2010



D´après BJ Radovits et al. Arthritis Care Res (Hoboken). 2010 Mar ; 62(3): 362-70.
Dr CB
Il est clairement établi que les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) ont une espérance de vie réduite par rapport à la population générale. Pour autant, la plupart des études qui le montrent ont été menées sur des PR déjà évoluées et à une époque où les traitements n´étaient pas aussi efficaces. Il était intéressait de voir ce qu´il en est aujourd´hui pour des PR débutantes. Pour ce faire, des médecins hollandais ont suivi une cohorte de 1 049 polyarthrites diagnostiquées entre 1985 et 2007 sur une durée allant jusqu´à 23 ans. La mortalité observée dans cette cohorte tout au long du suivi a été comparée à la mortalité attendue au sein de la population générale pour des sujets de même âge, même sexe et selon l´année calendaire. Sur les 1 049 PR, 207 décès ont été recensés. L´augmentation de la mortalité (par rapport à la population générale) devient significative après 10 ans d´évolution de la PR avec une espérance de vie réduite de 2 ans chez les femmes et 5 ans chez les hommes en moyenne. Malgré les progrès thérapeutiques récents de la PR et l´allongement de l´espérance de vie, la survie des patients atteints de PR ne s´est pas améliorée ces dernières années. Les décès de causes cardiovasculaires, infectieuses ou dus à un lymphome sont notamment plus fréquents que dans la population générale. Les facteurs prédictifs d´un décès prématuré chez un sujet souffrant de PR sont le sexe masculin, l´âge, la positivité des facteurs rhumatoïdes, l´invalidité initiale et les comorbidités (cardiovasculaire surtout). Une polyarthrite très active (DAS 28 élevé) est également associée après ajustement sur l´âge à des taux de survie plus bas chez les femmes (HR : 1,21 ;IC : 95% 1,04-1,42) et plus encore chez les hommes (HR : 1,58 ; IC : 95%:1,35-1,85).