La parodontite, « déclencheur » de spondylarthrite ?

La parodontite, « déclencheur » de spondylarthrite ?

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18/01/10


La maladie parodontale (MP) est une pathologie d'origine bactérienne fréquente, caractérisée par un dysfonctionnement de la réponse inflammatoire. Les monocytes activés par les lymphocytes T entraînent la production de médiateurs de l'inflammation tels que le TNF alpha, lequel favorise le relarguage d'enzymes protéolytiques aboutissant à la destruction des tissus mous et durs.


L'intensité de la MP varie selon les individus et est indépendante de la sévérité de l'infection causale. Ceci suggère qu'un dysfonctionnement immun puisse contribuer à l'évolution de la MP.

Les maladies rhumatismales et la MP semblent partager les mêmes caractéristiques physiopathologiques. Plusieurs études ont montré que la MP est plus fréquente chez les malades souffrant de polyarthrite rhumatoïde et sa prise en charge est bénéfique vis-à-vis de la sévérité du rhumatisme.

En ce qui concerne les liens entre MP et spondylarthite ankylosante (SA), les choses sont moins claires. Une équipe allemande a étudié cette association.

Quarante-huit malades souffrant de SA (critères de New York) ont été inclus dans cette étude et comparés à 48 contrôles sains. Un examen stomatologique complet a été effectué chez tous avec la recherche de saignements, l'évaluation de la perte osseuse, de l'existence de poches parodontales, de la présence de plaque dentaire.

Tous les participants à l'étude ont rempli un questionnaire concernant les facteurs de risques de MP (tabac, faible éducation, consommation d'alcool, obésité).

La maladie parodontale était plus fréquente chez les sujets âgés et de faible niveau d'instruction. Les sujets souffrant de SA avaient un risque 6,81 fois plus élevé que les contrôles d'avoir une MP. La plaque dentaire était plus importante dans le groupe malade, de même que la présence de saignements (témoin de l'inflammation locale).

Après ajustement pour la présence de plaque dentaire, l'association MP Spondylarthropathie restait significativement élevée.

En conclusion, cette étude suggère la prévalence élevée de la maladie parodontale chez les spondylarthritiques par rapport aux sujets sains. Cette association nécessite une confirmation par d'autres études. Un tel lien pourrait laisser supposer que la maladie parodontale est un « déclencheur » de maladie systémique.

Dr Juliette Lasoudris-LalouxPischon N et coll. : Periodontal disease in patients with ankylosing spondylitis. Ann Rheum Dis 2010; 69: 34-38