La vitamine E ralentirait le déclin des capacités physiques

La vitamine E pourrait contribuer à prévenir le déclin des capacités physiques chez les personnes âgées. C’est l’une des observations faites par une équipe de chercheurs de l’École de médecine de l’Université Yale1.
Pendant cinq ans, ils ont étudié l’impact de l’alimentation, en particulier la concentration de nutriments comme les vitamines, sur le déclin physique lié au vieillissement.
Selon les résultats2, publiés dans le Journal of the American Medical Association, les personnes âgées qui présentaient de faibles concentrations de vitamine E réussissaient moins bien à trois tests de performance physique (marche, équilibre, se lever d’une position assise).
Il semble même qu’une faible concentration de cette vitamine aurait une incidence encore plus marquée chez les personnes de 81 ans et plus. Les autres nutriments étudiés, vitamines B6, B12, D et acide folique, n’ont pas eu d’effet sur les résultats des tests.
La vitamine E est un antioxydant qui joue un rôle essentiel dans la protection de la membrane de toutes les cellules de l’organisme.
Aliments ou suppléments?
L’organisme aurait besoin quotidiennement de 15 mg à 30 mg d’alpha tocophérol, une composante de la vitamine E, soutiennent les chercheurs. De façon générale, les noix, les graines, les huiles végétales et, dans une moindre mesure, les légumes à feuilles vertes sont de bonnes sources de vitamine E.
Les participants à l’étude ne prenaient pas de suppléments de vitamine E. D’ailleurs, les chercheurs ne recommandent pas de recourir à la supplémentation. Toutefois, pour atteindre la dose quotidienne de 30 mg d’alpha tocophérol uniquement par l’alimentation, une personne devra fournir « beaucoup d’efforts », souligne le pharmacien Jean-Yves Dionne, spécialiste des produits de santé naturels.
Contrairement aux auteurs de l’étude, il ne déconseille pas de prendre des suppléments de vitamine E naturelle. « Jusqu’à 400 UI par jour, il n’y a pas de problème », soutient-il. Il émet toutefois une mise en garde contre la forme synthétique de la vitamine E, qui est moins bien absorbée par l’organisme.
Une étude réalisée en 2004 a cependant conclu qu’une trop grande quantité de vitamine E pouvait être nocive, voire fatale. Les chercheurs n’ont pas fait de distinction entre la vitamine naturelle et synthétique, précise Jean-Yves Dionne. Ils n’ont pas non plus tenu compte de l’apport en d’autres antioxydants et en acides gras essentiels chez les sujets traités, ajoute-t-il.

Julie Fortier et Claudia Morissette